Monsieur Le Drian le Ministre des Affaires Etrangères, et le Président Macron, pour 6 mois Président de l’UE en campagne, qui ne représentent pas l’Europe géographique, ont choisi Brest pour mettre leurs petits plats dans les grands, en invitant, les ministres des Affaires étrangères et en charge des Armées pour refaire leur monde masqués au sens propre et figuré.
Comment accepter la situation des migrants à la frontière polono-biélorusse et l’idée d’y construire un mur.
Sans guerre froide, selon la terminologie occidentale, l’OTAN perdure après le démantèlement du Traité de Varsovie, aucune des interventions de cette coalition dominée par les USA, France comprise, n’ont permis d’éteindre les foyers de guerres souvent devenu asymétrique, nous pouvons constater l’inverse.
Aux frontières de la Russie, ils se présentent comme les défenseurs de la liberté des peuples en Crimée ou en Ukraine. Les USA réinstallent les talibans à Kaboul. La Turquie, membre de l’Otan, alimente en armes l’Azerbaïdjan dans son conflit avec l’Arménie proche de la Russie.
Afghanistan, Irak, Syrie, le peuple palestinien et Kurde laissé pour compte, et si la France se distingue avec les opex mobilisant 17 000 soldats en Afrique subsaharienne et en Europe, sans trahir de secrets militaires, attisent les conflits, nourrissent le terrorisme et favorisent le déploiement de mercenaires, syriens, irakiens, turques, russes et des pays et émirats du Golfe. Rien d’étonnant, dans ce contexte, que la Russie installe une base aérienne et portuaire militaire en Syrie et ailleurs.
L’implantation de bases militaires américaines dans certains pays de l’ex URSS n’émeut pas grand monde.
De Brest à Vladivostok, à Pékin ou Washington, en passant par le Moyen Orient et l’Asie, les pays européens et les USA ont cru après décolonisation forcée, continuer à tirer les ficelles des ressources fossiles. Le résultat est simple, des guerres régionales, des millions de morts civils, le maintien de facto de dictatures.

Mais alors que faire concrètement:
1-Coopérer et coexister n’est pas humilier les autres mais créer des liens qui éloignent les risques de confrontation à l’ échelle de l ‘Europe géographique
Au-delà de l’UE, nous avions su à l’origine fabriquer collectivement des avions civils (Airbus) bien qu’aujourd’hui cette action positive a été dénaturée par le marché capitaliste. Les salariés Chantiers de l’Atlantique, avec leurs collègues des chantiers russes ont construit 4 navires de soutien (Mistral) pour leur marine, et finalement il seront livrés par le Président Hollande, à l’Egypte et payés par l’Arabie Saoudite, afin de sanctionner la Russie dans le cadre du conflit inter-ukrainien et du contrôle de la Crimée.
Après la niche des paquebots, le futur porte-avions y sera construit aux Chantiers de l’Atlantique, tout en l’emcombrant pendant 10 ans, avec le concours complexe militaro-industriel français public et privé, sans prévoir une réelle diversification industrielle pourtant si nécessaire;
2-Prendre les moyens de réduire les pollutions de tout ordre et préserver le climat en construisant, à l’échelle du globe, une alternative au développement néocolonial, des nationalismes et du fascisme sources de déstabilisation.
La promesse des 100 milliards par an, faite aux pays pour éviter le cycle productiviste faite à la Cop 21, reste une promesse à partir principalement de fonds privés.
3-Par l’action, à l’échelle de notre pays et dans l’UE, veillé à ce que le peuple français et les 26 autres imposent la fin de cette course aux armements.
4-Pas de solution militaire pour l’économie, la santé, la solidarité et la préservation de l’environnement et du climat, et la paix construisons Helsinki 2.

Disons haut et fort que 9 états dans le monde (certains membres du Conseil de Sécurité de l’ONU, doivent se trouver dans l’obligation de cesser la course aux armements nucléaires, bifurquons ensemble. Le TIAN, nos mobilisations et celles de nos amis dans l’ UE et hors de l’UE sont bien au cœur des enjeux.

Ceci vaut en particulier pour l’Union Européenne qui pourrait et devrait jouer un rôle positif pour promouvoir la paix au lieu, comme elle le fait trop souvent, de s’aligner sur la stratégie belliciste de l’OTAN et des Etats-Unis. Le sommet des ministres à Brest nous fournit l’occasion de dire ce que nous attendons de l’Union Européenne pour qu’elle agisse en faveur de la paix.

Pour l’IPB, il y a trois priorités à mettre en avant dans l’action des pacifistes en direction de l’Union Européenne :

• Il faut relancer l’idée de sécurité commune qui dans les années 70 s’était traduite dans l’Acte final d’Helsinki (1975) et la création de l’OSCE, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Il faut non pas se préparer à une nouvelle guerre froide avec la Russie, mais rebâtir la confiance en prenant des mesures de désescalade et de désarmement, et élaborer un système paneuropéen de sécurité commune engobant la totalité des pays européens, Russie comprise.
• Il faut mettre en terme à la course aux armements et refuser l’exigence émise par l’OTAN auprès des Etats membres de consacrer 2% de leur PIB aux dépenses d’armement. A l’heure de la pandémie et de la crise sanitaire, de la crise climatique et des crises sociales, il y a une nécessité cruciale de consacrer des moyens accrus pour les hôpitaux et la santé, pour l’éducation et les services sociaux, pour les services publics. L’UE a d’autres choix à faire que la course aux armements et la coopération militaire. Que le premier sommet des ministres de l’UE sous présidence française soit consacré aux questions militaires est un symbole détestable pour nos peuples qui attendent autre chose de la construction européenne.
• Il faut agir pour une Europe sans armes nucléaires, débarrassée des bombes atomiques des USA stationnées en Allemagne, Belgique, Italie, aux Pays-Bas et en Turquie et des arsenaux nucléaires britannique et français. L’UE doit accompagner le processus d’élimination des armes nucléaires. Trois Etats de l’UE ont d’ores et déjà ratifié le Traité sur l’Interdiction des Armes Nucléaires (TIAN) : l’Autriche, l’Irlande et Malte ; l’Allemagne et la Norvège ont annoncé leur participation comme observateurs à la 1^ère conférence des Etats-parties au TIAN à Vienne en mars 2022. Il faut que l’UE participe elle-même à cette conférence et mette sa diplomatie au service du désarmement nucléaire.

L’IPB est à vos côtés pour porter ces exigences lors du rassemblement organisé le dimanche 9 janvier à Brest par les pacifistes français, avec le soutien des pacifistes venus d’autres pays européens. Luttons ensemble pour une Europe de Paix !

* IPB – International Peace Bureau | IPB

**Portada – IPB World Peace Congress Barcelona | October 15-17, 2021 (ipb2021.barcelona)

Parallèlement, la Coopération Structurée Permanente (PESCO article 42.6 du Traité de Lisbonne) est également activée. 25 États membres de l’UE y participent. Ils s’engagent à consacrer 20 % de leurs budgets de défense à des investissements militaires et à augmenter “régulièrement” les budgets de défense. Tous les deux ans, les pays PESCO établissent une liste de projets communs. Entre mars 2018 et fin 2021, un total de 60 projets militaires ont été choisi.

En outre, en 2016, comme proposé dans la stratégie globale de l’UE, la coopération UE-OTAN s’est approfondie avec une déclaration conjointe lors du sommet de l’OTAN à Varsovie. UE et l’Otan ont décidé de coopérer dans plusieurs domain, même si seuls 21 des 28 États membres de l’UE sont également membres de l’OTAN.

La militarisation croissante de l’Union européenne est également très visible dans le domaine de la surveillance des frontières extérieures de l’UE. Frontex (Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes depuis 2016) est chargée du « contrôle des migrations » et de la lutte contre la criminalité transfrontalière. En pratique, cela implique la protection militaire des frontières de l’UE, entraînant des contrats de dizaines de millions euro pour l’industrie militaire et de sécurité.

Le 22 mars 2021, le Conseil de l’Union européenne est parvenu à un accord sur la création d’une Facilité européenne pour la paix (FPE). Le nom choisi est trompeur car il s’agit d’une structure militaire qui finance des coûts communs de missions dans le cadre de la politique militaire européenne de sécurité et de défense. La facilité européenne pour la paix permettra à l’UE de former et d’équiper des soldats de pays tiers avec des armes mortelles. Ceci malgré les experts – y compris la société civile – qui craignent que le fonds n’exacerbe les conflits et contribue aux violations des droits humains dans les régions instables. En décembre 2021, le conseil de l’UE a décidé de renforcer la capacité militaire de l’ukraine dans le cadre de la facilité européenne pour la paix. C’est également le cas pour Mali, la Géorgie et la Moldavie.

Depuis 2019, l’équipe autour de Josep Borrell, le haut représentant de l’UE pour la politique étrangère et de sécurité, travaille sur une “boussole stratégique”. Concrètement, il s’agit d’un projet de stratégie militaire pour les cinq à dix prochaines années, comparable au Concept stratégique de l’OTAN. L’une des propositions les plus importantes de la boussole stratégique est la création d’une force militaire rapidement déployable de 5 000 soldats, de composition modulaire comprenant des composantes terrestres, aériennes et maritimes. Un accord devrait être trouvé lors de la réunion des ministres des affaires étrangers et de défense à Brest.

Désarmement?

Le mot désarmement est disparu du discours politique Européen et n’apparaît pas dans le texte du traité qui demande au contraire (art 43 paragraphe 3), que les États membres s’engagent à “améliorer progressivement leurs capacités militaires”.

On est loin du débat de la période peu avant et après la fin de la guerre froide, qui a commencé en Europe avec la conclusion de l’Acte final d’Helsinki en 1975 lors de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe. Cet accord reconnaissait l’indivisibilité de la sécurité en Europe. Ses signataires s’engageant à s’abstenir de menaces militaires et à résoudre leurs conflits de manière pacifique. Selon l’Acte final, l’objectif ultime est le “désarmement général et complet”.

Il y a peu de place pour une réflexion critique sur les responsabilités européennes dans l’évolution des problèmes de sécurité. Par exemple, la stratégie globale de l’UE déclare que la prolifération des armes de destruction massive constitue « une menace croissante pour l’Europe et le reste du monde ». Cependant, la France, membre de l’UE, continue d’investir massivement dans son arsenal nucléaire. Quatre autres États membres de l’UE (Belgique, Allemagne, Italie et Pays-Bas) abritent des bombes nucléaires américaines dans le cadre du partage nucléaire de l’OTAN.

Un autre exemple est le rôle de l’Europe en tant qu’exportateur d’armes. L’Union européenne est responsable de 26 % des exportations mondiales des armes. Selon les données européennes officielles dans le cadre de la position commune sur les exportations d’armes, l’Arabie saoudite a été le pays de destination le plus important au cours des 20 dernières années avec des licences d’exportation d’une valeur de 35 milliards d’euros. Plus de la moitié de cette somme a été allouée après 2015, année où le pays a déclenché une guerre au Yémen faisant de nombreuses victimes civiles.

Plusieurs pays européens ont également été impliqués dans des guerres déstabilisatrices dans des pays comme l’Afghanistan, l’Irak et la Libye.

Un Europe de la paix

Nous avons besoin d’une autre politique de sécurité pour l’Union européenne:

1. Stop à la militarisation des problèmes économiques, sociaux et environnementaux. Pour les causes profondes des conflits violents (matières premières, inégalités, changement climatique, érosion agricole, politique commerciale faussée, commerce des armes,…) il n’y a pas des solutions militaires, elles doivent être combattues à la racine.
2. Stop au néocolonialisme et à l’impérialisme européens. L’Union européenne elle-même est une force motrice des insécurités humaines et doit changer sa politique. le renforcement militaire ne doit pas servir les intérêts géopolitiques. Une réflexion approfondie s’impose sur les conséquences des interventions militaires.
3. Stop à l’augmentation des budgets militaires. Les ressources financières sont nécessaires pour investir dans la sécurité humaine (la santé, le progress social, l’environment,…)
4. Stop à la politique de confrontation. Reorientation vers une politique de la “sécurité commune”. La sécurité est indivisible. L’expansion de l’OTAN est une menace pour la sécurité de l’Europe. Il faut revenir aux principes de l’Acte final de Helsinki. Il est temps pour un Helsinki II.
5. Stop à L’armement qui ne peut pas être un objectif. Il faut une politique de désarmement active. Les armes nucléaires sont une menace planétaire. Le désarmement nucléaire doit être une priorité, tout comme la lutte contre le changement climatique
6. Stop aux commerces des armes vers les zones de conflits.
7. Stop à l’influence du complexe militaro-industriel. Il devrait y avoir des lignes de démarcation plus claires entre les structures politiques et de lobbying, afin qu’il y ait plus de garanties que la PSDC n’est pas soumise aux intérêts de l’industrie militaire.

Ils sont les principaux responsables de l’augmentation des dépenses militaires, de la course aux armements pour de nouvelles armes encore plus sophistiquées et destructrices – en particulier les armes nucléaires – de l’escalade de l’ingérence, des menaces, des provocations, des opérations de déstabilisation, de l’imposition de sanctions et de blocus militaires et des agressions contre les peuples et les pays qui osent affirmer leur souveraineté et leurs droits, et du non-respect des principes de la Charte des Nations unies et du droit international.

Contrairement à ce que certains ont proclamé, la nouvelle administration américaine, dirigée par Biden, malgré des différences tactiques et circonstancielles, a essentiellement maintenu sa stratégie visant à imposer l’hégémonie mondiale des États-Unis, illustrée par ses efforts pour étendre les alliances et les partenariats militaires au-delà de l’OTAN, comme AUKUS ou QUAD, en poursuivant les agressions brutales et en imposant des blocus cruels, en intensifiant la politique de confrontation contre la Chine et la Russie, identifiées comme les adversaires stratégiques des États-Unis.

En Europe, nous avons assisté à la militarisation de l’Union européenne avec la “Coopération structurée permanente” (PESCO), la création d’un soi-disant “Fonds européen de défense”, la mise en œuvre d’un programme pour le développement de l’industrie de l’armement, ou avec les soi-disant “groupes de combat” de l’UE, qui impliquent non seulement l’utilisation de plus de moyens financiers de l’UE pour sa politique belliciste, mais aussi l’augmentation des dépenses militaires dans chacun de ses pays membres.

La militarisation de l’UE et la création de la soi-disant “armée européenne” est un processus qui – non sans contradictions – converge avec la politique étrangère américaine, où l’UE assume le rôle de pilier européen de l’OTAN et sa militarisation en tant que complément à ce bloc politico-militaire agressif.

La “boussole stratégique” de l’Union européenne, c’est-à-dire la proposition d’un concept stratégique qui vise à relancer la capacité stratégique autonome d’intervention militaire de l’UE – toujours adaptée aux intérêts des grandes puissances de l’UE, en particulier la France – devrait être adoptée lors du Conseil européen qui se tiendra en mars, pendant la présidence française, et avant la définition du prochain concept stratégique de l’OTAN, qui devrait être adopté lors du sommet qui se tiendra à Madrid les 29 et 30 juin.

L’association du Portugal à la militarisation de l’UE signifie un pas de plus dans la subordination et le conditionnement de sa politique étrangère à l’UE. Il convient de rappeler que, en faisant fi des principes inscrits dans la Constitution portugaise, les gouvernements successifs se sont engagés dans l’OTAN et son action criminelle, envoyant des troupes portugaises dans des actes d’agression contre d’autres peuples.

Ces faits soulignent l’importance de notre réunion d’aujourd’hui et de la manifestation de demain, montrant que les forces qui défendent la paix sont unies et déterminées à dénoncer et à se mobiliser contre le militarisme, la guerre et toutes les formes d’agression dans les relations internationales.

En novembre dernier, le CPPC a organisé, au Portugal, une réunion des organisations membres du Conseil Mondial de la Paix en Europe. Cette réunion a été un moment d’échange d’expériences sur les actions de défense de la paix qui se développent dans chaque pays, et a réaffirmé la nécessité de renforcer la lutte pour la paix et la coopération entre les mouvements de paix des différents pays.

Dans ce contexte, nous avons eu le plaisir d’accueillir le Mouvement de la Paix de France, qui, entre autres, nous a transmis ses expériences en faveur de l’élargissement de la lutte pour la paix, de la dénonciation de la menace que représentent les armes nucléaires et de la nécessité de leur élimination, du lien entre la lutte pour la paix et les questions écologiques, ou encore de son intention de mener des initiatives pour dénoncer le Sommet des Ministres de l’UE à Brest, avec une grande mobilisation des forces de la paix et qui nous a amenés ici aujourd’hui.

C’est également dans cet esprit de coopération, de mobilisation et de renforcement des actions de défense de la paix que nous soutenons la proposition présentée par CEDESPAZ, une organisation espagnole membre du Conseil Mondial de la Paix, de mener des initiatives contre le sommet de l’OTAN à Madrid, qui aura lieu les 29 et 30 juin 2022.

La militarisation de l’UE, qu’elle soit complémentaire ou non de l’OTAN, constitue une menace pour la paix qui doit être arrêtée. A cette fin, la clarification et la mobilisation de tous ceux qui défendent la paix est déterminante.

Il est donc urgent

– d’exiger la fin de la militarisation de l’UE et de ses missions d’ingérence dans plusieurs pays ;

– dire non à l’OTAN et exiger sa dissolution

– dire non à la course aux armements et exiger une réduction des dépenses militaires et l’abolition des armes nucléaires et autres armes de destruction massive ;

En poursuivant la campagne “Oui à la paix ! Non à l’OTAN !”, commencée en 2010, le CPPC continuera avec persévérance, en convergeant avec toutes les organisations et les militants qui défendent la cause de la paix, à promouvoir des actions contre la militarisation de l’UE et de l’OTAN.

Il n’a jamais été aussi important de défendre les principes de la Charte des Nations Unies et du droit international, le droit des peuples à l’autodétermination, la souveraineté et l’indépendance nationales, la solution pacifique des conflits internationaux, le désarmement universel, simultané et contrôlé, la dissolution des blocs politico-militaires, la coopération entre les peuples et les pays pour l’établissement d’un système de sécurité collective, en vue de créer un nouvel ordre international de paix et de progrès social.

Il est urgent de renforcer la lutte pour la Paix et de mobiliser toutes les forces éprises de paix pour défendre ces principes et ces aspirations – vous pouvez compter sur le CPPC pour cette lutte juste et nécessaire.

L’Europe n’est pas le nombril du monde!

Donc – la plus grande partie du monde veut interdire les armes nucléaires ! Mais, malheureusement, l’Europe donne le mauvais exemple ! Ici, seuls quelques pays ont signé. L’Autriche est une exception glorieuse. Irland aussi. “Europe – projet de paix” est un slogan que nous entendons ici à chaque campagne électorale, en particulier de la part des Verts ! Oui, c’est ce que nous voulons aussi ! L’Europe comme projet de paix. Malheureusement, c’est le contraire qui se développe en ce moment! L’Europe s’arme ! Et la ministre des Affaires étrangères des Verts allemands, je suis désolée de le dire, elle agit en tant que Faucon. La ministre des Affaires étrangères Baerbock est en effet membre de l’Atlantikbrücke: le “Pont de l’Atlantique”  est le représentant de la politique étrangère américaine en Europe. Il est une association privée allemande d’élites allemandes – environ 500 personnes – qui doit jeter un pont économique, financier, éducatif et militaire vers les États-Unis. On pourrait aussi dire que c’est le fan-club américain en Allemagne.

La semaine prochaine, Mme Baerbock sera chez vous à Brest. Il s’agit d’augmenter la coopération militaire européenne et d’accroître les dépenses d’armement, comme le veut l’OTAN. Le traité de Lisbonne interdit le financement des dépenses d’armement via l’Union européenne. Car l’UE comprend également des États neutres qui ont résisté et résistent à la logique de confrontation, comme l’Autriche ou l’Irlande ou la Finlande et autres. On tente aujourd’hui de contourner ce traité de Lisbonne. Les États dirigeants de l’UE tentent d’imposer la politique de confrontation de l’OTAN avec la Russie – oui, et bientôt avec la Chine – au sein de l’UE également.

En tant que citoyens européens, nous disons NON à une nouvelle guerre froide ! La maison européenne ne doit pas devenir une caserne européenne ! Et la Russie fait aussi partie de l’Europe. La sécurité n’est possible qu’ensemble – c’était l’idée de base de l’ancienne politique de détente de Willy Brandt et d’autres. Nous avons besoin d’une nouvelle politique de détente ! Nous avons besoin d’un renforcement de la coopération internationale, comme l’OSCE. Et – bien sûr – nous avons besoin d’une initiative européenne de renoncement aux armes nucléaires. Car cela pourrait être un projet de paix pour l’Europe ! Travaillons ensemble pour cela !

Ces dernières années, nous assistons à la restauration du concept des frontières dures en Europe, du fait des réfugiés et migrants. Les tendances nationalistes se sont renforcées avec cette politique d’État, mais aussi la xénophobie, l’intolérance et le fascisme. Ils jouent sur la carte de nos différences ethniques ou religieuses et autres, qui par leurs manipulations deviennent les lignes des divisions, chaque jour plus profondes, génératrices de guerre. Nos expériences et nos leçons apprises durant et après la guerre en  Yougoslavie, aujourd’hui toujours plus visible en Bosnie et Herzégovine, en témoignent.

Ici nous avons maintenant la même menace, celle du nationalisme et de la renaissance du fascisme. Mais, ce danger apparait partout en Europe, mais moins visible peut être

Je crois que cette conférence aussi que l’action prévue pour demain à Brest ,  confirmera les bons chemins à prendre dans cette lutte pour la paix et déterminera d’autres étapes.

Si permis, je voudrais particulièrement souligner – et ici, je vais répéter la pensée que j’ai exposée plus tôt, que :  Pour  éviter les conflits et les guerres, pour la vie dans la paix et la prospérité, dans une société européenne qui respecte les droits de l’homme, il est nécessaire que l’Union Européenne prenne des mesures de dénazification. Car le nationalisme est l’idéologie la plus dangereuse qui a provoqué deux guerres terribles.

Ce détournement du nationalisme serait aussi une voie vers la démilitarisation. C’est à dire que l’Europe doit prendre en compte nos propositions et celles des européens pour construire la paix par le renforcement des structures régionales, par des réseaux des villes, des collaborations entre les secteurs de production, la culture, l’éducation, enfin d’être plus unie et cohérents, etc.

Par ailleurs, l’Europe doit se retirer de toutes guerres, investir et aider les migrants sur le terrain, dans leurs pays, villes et villages, pour diminuer et empêcher les migrations. Au lieu de la politique des différences et des divisions, nous devons rechercher ce que nous avons en commun, ce qui  lie nos destinées, ce qui nous unit en tant qu’êtres humains et nous conduit vers un avenir plus harmonieux.

Ce sera aussi un chemin de paix pour l’Europe même.

Merci pour votre attention. Toujours avec vous dans nos actions pacifistes !