L’amalgame entre la contestation de la politique israélienne et l’antisémitisme est devenu un « classique » des dirigeants de l’État israélien et de ses soutiens inconditionnels. Cette pratique d’amalgame et d’intimidation est extrêmement dangereuse pour le débat public et la liberté d’expression.
Le Conseil européen « Justice et affaires intérieures », composé des ministres de la justice et de l’intérieur de tous les États membres de l’UE, et qui développe la coopération et les politiques communes concernant diverses questions transfrontières dans le but de créer un espace de liberté, de sécurité et de justice à l’échelle de l’UE, sera saisi prochainement d’un projet de résolution sur “la lutte contre l’antisémitisme et la protection des communautés juives en Europe”.
S’il est bien évident que la lutte contre l’antisémitisme mais aussi contre toutes autres formes de racisme est un devoir pour toutes et tous, il ne saurait être en revanche question d’enfermer cette notion dans une définition réductrice qui restreint de façon extrêmement dangereuse la liberté d’expression.
L’article 2 de cette résolution propose en effet l’adoption de la définition de “IHRA” (Alliance Internationale pour le Souvenir de l’Holocauste) qui implique de considérer l’État d’Israël comme une communauté juive, ce qui permettra d’assimiler la critique de l’État d’Israël et de sa politique à l’antisémitisme.
Plusieurs juristes ont déjà averti des risques pour la liberté d’expression d’adopter une telle définition. La Commission nationale consultative sur les droits de l’Homme (CNCDH) a recommandé, dans son rapport sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie de 2017, de ne pas adopter une telle définition. Quarante organisations juives ont récemment publié un appel demandant aux gouvernements de ne pas l’adopter, son but étant de « faire l’amalgame entre la critique légitime de l’État d’Israël ou la défense des droits des Palestiniens et l’antisémitisme, et ainsi supprimer ces derniers ».
Pour le Mouvement de la Paix, la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations ne se divisent pas. Cette lutte ne peut pas devenir l’otage de groupes de pression qui veulent faire taire toute critique contre la politique de l’État d’Israël.
Le Mouvement de la Paix demande instamment à l’État français d’exiger le retrait de cet article 2, contenu dans le projet de résolution de l’UE sur “la lutte contre l’antisémitisme et la protection des communautés juives en Europe”.
A Paris, le vendredi 7 décembre 2018
Le Mouvement de la Paix
Voir ce communiqué en PDF
Rien, semble-t-il, dans la définition de l’antisémitisme proposée par l’IHRA ition de “IHRA” n’implique de considérer l’État d’Israël comme une communauté juive, ce qui permettra d’assimiler la critique de l’État d’Israël et de sa politique à l’antisémitisme..
C’est une erreur, une mauvaise traduction ou ma volonté de jeter de l’huile sur le feu ?
Merci, le cas échéant, de préciser quelle partie du texte, j’aurais mal lue.
En outre, c’est de part et d’autre qu’il faut dire non aux amalgames : on peut critiquer les positions, les affirmations de pro-palestiniens ou des antisionistes sans devoir être taxé d’être sioniste ou de soutenir Netanyahu ou le CRIF ou l’occupation des territoires ou les (ex)actions du gouvernement israélien ou de son armée.
Non aux amalgames, oui aux positions réfléchies, voire nuancées.
Il faudrait clairement citer le passage de la définition de l’IHRA que vous contestez pour que l’on puisse se faire une opinion, en lisant cette définition je ne vois pas de quel passage vous parlez.