Lundi 30 avril 2007 | |
S’opposer au réarmement nucléaire
Remplacement de Trident, Guerre spatiale, Interdiction globale urgente organisé par la CND – Campagne pour le désarmement nucléaire (Grande Bretagne)
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Le remplacement des Tridents détourne aujourd’hui l’attention de l’opinion publique britannique de menaces réelles telles que le chômage. Il est tout particulièrement faux d’affirmer qu’un grand nombre d’emplois disparaîtraient si l’on supprimait l’armement nucléaire. Les ressources de haut niveau que compte actuellement cette industrie sont exactement celles dont le pays a besoin pour développer sa recherche dans de nouvelles sources d’énergie durables. D’autre part, l’existence d’une industrie de l’armement a en réalité un impact négatif sur le nombre d’emplois dans le pays. L’emploi constitue donc un argument sérieux en faveur de l’abolition des armes nucléaires.
Jon Trickett dénonce l’asymétrie du TNP, qui donne un semblant de statut aux pays possesseurs de l’arme nucléaire et vise à interdire l’accès pour les pays non détenteurs. Il est d’autre part faux d’affirmer que nous avons besoin des armes nucléaires sous prétexte que nous vivrions dans un monde incertain. En réalité, il n’y a aujourd’hui absolument aucune menace d’attaque nucléaire sur la Grande Bretagne.
La CND ne peut être accusée d’agir en faveur d’un désarmement nucléaire unilatéral au Royaume Uni. Il faut au contraire insister sur le besoin d’une alliance sérieuse entre les peuples dans les pays détenteurs d’armes nucléaires. C’est leur obligation de s’assurer que la voix de la paix soit entendue comme elle le devrait.
Les arguments contre l’industrie nucléaire sont nombreux : coût prodigieux, immoralité et danger de ces armements. Le coût prévisionnel du remplacement du Trident annoncé par le gouvernement britannique s’élève à 15 milliard de livres sterling. Cependant, si l’on prend en compte l’inflation habituelle propre aux coûts de développement dans de tels projets, le coût estimé pour le pays serait de 75 milliards de pounds. Une somme qui serait sans aucun doute mieux employée si on l’allouait à la construction d’un nouveau stade olympique au Royaume Uni. La France et le Royaume Uni ne peuvent pas honnêtement dire qu’ils respectent l’article 6 du traité. En réalité, le gouvernement britannique est plus en faveur d’une non-prolifération que d’un désarmement nucléaire. Si nous voulons développer les zone sans armes nucléaires, comme au Moyen Orient par exemple, la meilleure garantie serait d’obtenir d’Israël l’abandon de ses armes nucléaires. |
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Le Professeur Dave Webb, de Leeds Metropolitan University, explique que le Royaume Uni dépend des Etats-Unis pour une partie de ses technologies de missiles défense. En particulier, le système de détection est américain. Il s’agit d’un système que les Etats Unis visent à étendre à l’Europe. Le projet compte déjà une dizaine de missiles anti-balistiques en Pologne et un système de radar en République Tchèque. Ce sont en fait des armes de première frappe, absolument pas uniquement défensives. Un déploiement des missiles balistiques dans l’espace est également en jeu, faciles à pointer vers la terre si besoin, qui offriraient une capacité d’intervention partout dans le monde. Le Royaume Uni est donc embarqué dans la guerre spatiale et il y a des signes certains que la Pologne et la République Tchèque s’engagent dans la même direction. La Grande Bretagne est aujourd’hui dirigée par un premier ministre hautement impopulaire qui tient des discours au sujet de futures guerres préventives et s’applique à réécrire les lois internationales pour les rendre légales.
Une large part de la population pense que les armes nucléaires sont une garantie de paix contre les pays qui n’en possèdent pas. Il est urgent de faire quelque-chose pour que cette opinion change. Ce type d’armement est immoral en soi. Bruce Kent, vice-président de la CND, dénonce également le grand danger que représente la main-mise croissante des grandes entreprises « corporate » dans les pays démocratiques. La sécurité doit être redéfinie en termes de réponse aux besoins des populations partout dans le monde. Les armes nucléaires ne servent personne. Où trouver les ressources pour nourrir la population ?
Contre l’opinion selon laquelle posséder des armes nucléaires constitue dans le monde actuel une garantie de sécurité, sachant qu’on ne pourra pas les « désinventer », le véritable argument consiste à parler de la sécurité globale, et de l’insécurité créée par les armes nucléaires.
La CND demande que les ONG fassent pression sur l’ambassadeur britannique et manifestent clairement la préoccupation internationale autour du remplacement de Trident.
Compte-rendu rédigé par Nathalie Rémond.
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Mardi 1er mai
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Nuclear Disorder or Corporate Security ? Armes américaines de terreur, la crise globale de prolifération, et chemins vers la paix |
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Présentation de l’ouvrage par ses quatre auteurs américains, suivie d’un débat |
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Intervenants : John Burroughs -Lawyers Committee on Nuclear Policy-, Jackie Cabasso, -Western States Legal Foundation-, Jennifer Nordstrom, -Reaching Critical Will- Women’s International League for Peace and Freedom (WILPF), Michael Spies, -Lawyers’Committee on Nuclear Policy- |
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Quelques mises au point sont proposées :
L’ouvrage passe en revue une série de propositions :
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Dans la partie de l’ouvrage qu’elle a rédigée, Jennifer Nordstrom aborde la question de l’armement nucléaire à la lumière de l’articulation masculin/féminin, et insiste sur la nécessité de rendre les institutions plus transparentes.
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Au cours du débat qui fait suite à la présentation, l’ambassadeur des Etats-Unis exprime le souhait d’une prise au sérieux de ces enjeux par la société civile.
Un collaborateur de Hans Blix présent à la réunion réfute l’idée selon laquelle la commission sur les armes de destruction massives sous-estimerait le danger du nucléaire, puisqu’au contraire, 75% des recommandations de la commission concernent les armes nucléaires. L’ouvrage reçoit d’ailleurs les félicitations de Hans Blix qui le considère comme le type de réponse attendu par la commission suite à son Rapport Final et à ses 60 recommandations.
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La suite des débats s’oriente sur un point faible du TNP qui réside dans son caractère de non-réciprocité. En effet, l’Inde, en particulier, n’a pas moins droit aux armes nucléaires que les autres pays, mais il faut prendre en compte l’effet destructeur sur le TNP de tout engagement du pays dans ce sens. De même, le problème n’est pas que l’Iran fait quelque chose de mal, mais que les autres pays ne font pas ce qu’ils faut. Il faut sortir d’une dénonciation de discrimination de l’Iran pour s’attacher plutôt à la réorientation des activités des autres pays.
La présentation se termine par un certain nombre de rectifications supplémentaires issues de l’assistance sur le fait que l’énergie nucléaire en général n’est pas considérée, au regard des critères de Kyoto, comme une énergie favorable à l’environnement en termes d’émissions, contrairement à ce qu’essaie de prétendre l’AIEA. Il est rappelé d’autre part que le TNP est un accord non contraignant (non-binding), sans échéance, se prêtant aux interprétations erronées, qui a pour objectif de créer un équilibre entre pays possesseurs de l’arme nucléaire et pays non possesseurs.
Compte-rendu rédigé par Nathalie Rémond. |
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Mercredi 02 mai | |
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Jeudi 03 mai | |


