Une délégation d’une centaine de citoyens de France seront présents à Hiroshima et Nagasaki du 2 au 13 août pour participer à la conférence internationale contre les bombes A et H et aux cérémonies qui marqueront les 80 ans des bombardements atomiques par les USA sur Hiroshima et Nagasaki.
Les 6 et 9 août prochains marqueront les 80 ans des tragédies d’Hiroshima et Nagasaki. Le Mouvement de la Paix, et nombre de ses partenaires [1], seront présents au Japon pour marquer leur solidarité avec les victimes et leurs familles, et construire les convergences d’actions nécessaires pour parvenir à l’élimination des armes atomiques, telle que définie par le TNP (art 6) [2] et par le TIAN [3]. Ce rendez-vous mémoriel constitue un élément phare de la campagne permanente de l’association pacifiste pour parvenir à un monde sans guerre, débarrassé des armes nucléaires.
Pendant longtemps, la tragédie japonaise a été présentée comme nécessaire et le prix à payer pour terminer la seconde guerre mondiale. Les deux bombes larguées par les USA les 6 et 9 août 1945 ont causé la mort de 210 000 personnes recensées fin 1945. Des centaines de milliers de civils et militaires ont souffert des conséquences de ces bombardements. Ces survivants appelés « Hibakusha », 80 ans après, souffrent encore des conséquences de ces armes, mais poursuivent avec détermination leur lutte pour leur élimination totale, ce qui leur a valu l’attribution du Prix Nobel de la paix 2024 via l’association japonaise Nihon Hidankyo qui représente les Hibakushas.
Depuis 80 ans, en France et à travers le monde entier, des citoyens, des scientifiques, des associations, des syndicats, des maires, des parlementaires, des ONG, mais aussi des Etats et des institutions internationales comme les Nations Unies et le CICR (Comité International de la Croix Rouge), luttent pour leur élimination.
Les résultats obtenus sont considérables (TNP, TICE le Traité d’interdiction des essais nucléaires, TIAN etc.). Aujourd’hui, seuls 9 Etats sur 193 possèdent l’arme atomique [4]. Tous les pays du monde sont signataires du TNP sauf l’Inde, Israël, le Pakistan et le Soudan du Sud. La Corée du Nord s’en est retirée en janvier 2003. Les mobilisations ont par ailleurs permis d’obtenir – sur le plan mondial – 5 zones exemptes d’armes nucléaires (ZEAN). Ces ZEAN couvrent la plus grande partie de la planète à savoir l’Amérique latine et les Caraïbes, le Pacifique Sud, l’Asie du Sud Est, l’Afrique, Asie centrale, mais également l’Antarctique et la Mongolie. D’autres traités concernent la dénucléarisation de l’espace extra-atmosphériques, la lune, les fonds marins. Le principe d’une ZEAN concernant le Moyen Orient a été voté par l’assemblée générale de l’ONU en 2018.
Même s’il existe une fragilisation de certains traités, des violations du TNP et la poursuite des essais nucléaires en laboratoire, ces résultats montrent que l’élimination totale des armes nucléaires est possible car c’est l’immense majorité des peuples à travers leurs représentations (Etats, Ong, Onu, syndicats, mouvements environnementaux, féministes, maires, parlementaires etc.) qui portent l’exigence d’un monde débarrassé des armes nucléaires. Par ailleurs les scientifiques en démontrant le risque d’hiver nucléaire ont prouvé qu’à travers l’existence des armes nucléaires c’est la survie de l’humanité qui est en péril.
De nouvelles mobilisations mondiales des peuples sont nécessaires pour avancer. Il conviendra aussi de lever les obstacles que constituent par exemple les tentatives d’un certain nombre d’Etats y compris parmi ceux possédant des d’armes nucléaires, de faire prévaloir la force au détriment du droit sur le plan des relations internationales. Relancer ces mobilisations constitue un des enjeux de la conférence internationale d’Hiroshima.
Les rencontres au Japon seront une nouvelle fois l’occasion de renfoncer les liens entre toutes celles et ceux qui ont œuvré au Traité d’interdiction des armes nucléaires, maintenant en vigueur : l’ONU, des Etats comme l’Irlande, le Mexique, le Brésil, l’Autriche, le Vatican, etc., des ONG du monde entier, des organisations internationales comme la Croix Rouge.
Mais nous n’avons pas encore totalement préservé les générations futures du fléau de la guerre atomique. Tant qu’une seule bombe atomique subsistera nous serons menacés.
En France, tous les Présidents successifs ont mené des politiques de modernisation, en contradiction avec les traités qu’ils ont signé. Sous les mandats d’Emmanuel Macron, les crédits pour l’arme atomique auront doublé. La centaine de français qui se rendra sur les lieux de mémoire à Hiroshima et Nagasaki entend bien témoigner à son retour au cœur de chacun des territoires, et interpeller le président de la République depuis les deux villes martyres.
Pendant son séjour, la délégation profitera de la présence de nombreuses personnalités et militants du monde entier pour promouvoir l’appel mondial initié par le Mouvement de la Paix et déjà soutenu par plusieurs centaines d’organisations et qu’il est possible de signer via le lien ci-après : secure.avaaz.org/community_petitions/fr/tous_les_etats_du_monde_appel_mondial_pour_lelimination_totale_des_armes_nucleaires/
Enfin, le Mouvement de la Paix s’attachera, à travers l’action de ses comités locaux, à relancer également la pétition nationale pour que la France signe et ratifie le Traité sur l’Interdiction des Armes Nucléaires : www.mvtpaix.org/wordpress/petition-pour-un-traite-dinterdiction-des-armes-nucleaires/
A Paris, le dimanche 27 juillet 2025
Le Mouvement de la Paix
Contacts : Roland NIVET : roland.nivet@mvtpaix.org / Martial Passi : passi.mvtpaix@gmail.com / Laetitia Planche : lplanche@laposte.net, Pierre Villard : pierrevillard@wanadoo.fr
[1] La délégation française est composée de délégués des comités du Mouvement de la Paix, des représentants nationaux de la CGT, de Maires pour la Paix France, d’une délégation de jeunes via la fédération des MJC des Côtes d’Armor, du Comité d’activités sociales interentreprises PACA.
[2] TNP : Traité sur la Non-Prolifération des armes nucléaires entré en vigueur le 5 mars 1970 et ratifié par 191 Etats.
[3] Traité sur l’Interdiction des Armes Nucléaires adopté le 7 juillet 2017, entré en vigueur le 22 janvier 2021 et ratifié par 73 Etats.
[4] 9 pays possèdent encore 12 000 bombes atomiques. Bien moins qu’au temps où plus de 75 000 têtes nucléaires menaçaient la sécurité du monde.


