Avril 2020 : le Mouvement de la Paix à l'ONU
Mai 2019
Mai 2019 : le Mouvement de la Paix à l’ONU
Du dimanche 28 avril 2019 avec la réunion de préparation des participants à la campagne d’ICAN au samedi 5 mai avec un meeting d’ONGs internationales coorganisées par le Bureau International de la Paix, Henry Xavier a activement représenté le Mouvement de la Paix à l’ONU et en dehors.
Journal de bord
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Dimanche 28 avril :
La campagne internationale ICAN a organisé un meeting afin de coordonner les participants durant les jours à venir. L’objectif était également de partager sur nos campagnes nationales pour la signature et la ratification du TIAN ainsi que sur les actions de plaidoyer à mener. C’est l’occasion de retrouver de nombreux amis du monde entier, du Japon au Etats-Unis en passant par l’Allemagne et l’Ecosse.
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Lundi 29 avril :
Les débats sont officiellement ouverts avec la nomination d’un bureau et les premières prises de parole. Dès le début, on peut observer que le TIAN a fait son chemin dans les esprits et que nombreuses délégations y font référence. Malheureusement, beaucoup s’inquiètent du manque d’avancées. Le soir même, on assiste à un passe d’armes entre les Etats-Unis et l’Iran. Ce ne sera que la première parmi bien d’autres.
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Mardi 30 avril :
Du côté des ONGs aussi, on débat. Des side-events (réunion-débat organisée en marge des débats officiels) ont lieu toute la journée. Ce mardi, on se penche surtout sur les questions européennes, notamment avec les événements organisés par le Bureau International de la Paix. Si les tensions entre les Etats-Unis et la Russie occupent la majorité du tableau, ne serait-ce qu’à cause de leurs stocks exagérés d’armes nucléaires, il ne faut pas oublier la France et l’Angleterre qui essaient de se faire discrètes.
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Mercredi 1er mai :
Aux Etats-Unis, le 1er mai n’est pas férié, mais les organisations de la gauche la plus progressiste battent quand même le pavé. ICAN fait une opération de communication à l’extérieur de l’ONU. À l’intérieur, les ONGs ont droit à la parole pendant les négociations officielles. Dans le même temps, les survivant.e.s japonais.e.s des bombes nucléaires d’Hiroshima et de Nagasaki ont tenu leur événement en faveur de leur appel à mettre fin au risque de guerre nucléaire.
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Jeudi 2 mai :
Une journée bien chargée pour la délégation française. Le matin, nous rencontrons la diplomatie française qui reste malheureusement imperméable aux arguments en faveur du désarmement, jugeant le contexte international trop instable. L’après-midi, l’événement organisé par ICAN France permet de montrer que les francophones se mobilisent pour faire pression sur l’État français dont certains pensent qu’il sera le dernier à lâcher ses armes nucléaires. L’occasion de rencontrer des ami.e.s américain.e.s du Mouvement de la Paix.
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Vendredi 3 mai :
Dernier jour de négociations officielles pour moi. L’occasion d’assister à une conférence sur la vérification du désarmement par les agences de l’ONU. Le travail est particulièrement compliqué car les entraves par les États vérifiés sont très nombreuses. Les canaux de discussion sont régulièrement verrouillés et ne permettent plus la diffusion d’informations fiables. Ce n’est pas que les engagements des Etats qu’il faut faire respecter, il faut également défendre les moyens des agences internationales. Malheureusement, ce dernier jour est également occupé par un nouvel échange belliqueux entre les Etats-Unis et l’Iran auquel se mêlent la Russie, la Syrie et l’Allemagne. Malheureusement, cela nous laisse l’impression que c’est tout le processus du TNP qui pourrait être menacé définitivement.
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Samedi 4 mai :
Un meeting en faveur du désarmement nucléaire coorganisé par le Bureau International de la Paix se tient dans le centre de New-York, en présence de syndicalistes et altermondialistes, parmi lesquels Peace Action partenaire du Mouvement de la Paix. L’occasion de rencontrer des partenaires étrangers, notamment venant de Russie (dont Oleg Bodrov présent au dernier congrès du Mouvement), d’Inde ou d’Israël dont la présence fait grandement défaut à ICAN. Ces prises de contact sont essentielles pour construire un mouvement global crédible.
Dimanche 28 avril 2019 : Meeting des ONGs de la campagne ICAN
En 2020, les États-parties du TNP se réuniront afin de faire le point sur les avancées de la non prolifération et le désarmement en matière d’armes nucléaires. A un an de l’échéance, ils se réunissent une première fois au sein d’une réunion préparatoire en vue de fluidifier les débats.
Pour les délégations comme pour la société civile, c’est l’occasion de prendre la température, d’identifier les enjeux, de se préparer pour l’année suivante mais aussi de montrer qu’elles sont mobilisées sur ces questions. Réunies dans le cadre de la Campagne internationale contre les armes nucléaires (ICAN – International Campaign Against Nuclear weapons), des ONGs pacifistes de plusieurs pays ont convergé à New York pour deux semaines. Dimanche 28 avril était l’occasion de se retrouver entre ami-e-s avant d’affronter les salons feutrés de la diplomatie internationale.
La rencontre a évidemment débuté avec la joie de revoir des visages amis portant les mêmes combats à plusieurs dizaines, centaines ou milliers de kilomètres de distance. Mais il s’agissait surtout de se coordonner sur les lieux des événements et des règles à respecter. Cela fait, les ONGs ont pu échanger sur leurs pratiques et les campagnes qu’elles menaient dans leur pays respectifs. Enfin, les participants ont pu participer à des groupes de travail sur les enjeux auxquels ils allaient être confrontés : comment s’adresser aux Etats bénéficiant du « parapluie nucléaire » d’un autre pays? Comment s’adresser aux puissances nucléaires ? Comment avancer l’idée du désinvestissement dans les armes nucléaires ?
Cependant, deux bémols sont à relever. D’une part, s’il n’y avait pas la présence de nos ami.e.s japonais.e.s, les ONGs auraient un visage particulièrement occidental. Comme l’ont relevé plusieurs participants, la Russie, l’Inde, le Pakistan, les pays d’Asie, du Moyen-Orient, d’Afrique sont peu voire pas représentés, ce qui est fort dommage étant donné les enjeux. D’autre part, les débats sur les pratiques se sont focalisés sur le lobbying auprès des décideurs, au détriment de l’éducation populaire. Il apparaît que quasiment toutes les ONGs rencontrent des difficultés à diffuser leurs messages dans leurs sociétés respectives. La question est pourtant essentielle pour construire un mouvement sur le long terme et sorti du débat entre experts. Les arguments pour mobiliser, depuis les catastrophiques conséquences humanitaires aux sommes astronomiques qui y sont déversés, ne manquent pourtant pas. La disparition d’une culture de la peur de la guerre nucléaire y est peut-être pour quelque chose.
En attendant, les organisations pacifistes continuent leur combat pour un monde sans armes nucléaires.
Un jour, un enjeu : Comprendre le TNP
Du 29 avril au 9 mai 2019, les États membres du Traité de Non Prolifération se réunissent à New York, au siège de l’ONU en vue de préparer la session de révision du Traité en 2020. Adopté en 1968 et entré en application deux ans plus tard, le TNP est le principal instrument de contrôle des arsenaux nucléaires de la communauté internationale.
Au centre des enjeux, se trouvent les pays disposant de l’arme nucléaire. La Chine, les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie ont ratifié le TNP et sont soumis à ses principes et applications. L’Inde et le Pakistan ne sont pas membres et ont développé un arsenal nucléaire après l’entrée en vigueur du traité. Israël n’a pas non plus ratifié le traité et n’a jamais confirmé posséder un arsenal nucléaire. Enfin, la Corée du Nord s’en est retirée en 2003 et a depuis développé et testé des armes nucléaires.
Si les Etats-Unis et la Russie ont considérablement réduit leurs stocks de missiles nucléaires accumulés pendant la Guerre Froide, il est clair que les pays détenteurs d’armes nucléaires montrent de la mauvaise volonté à s’en séparer. Pourtant, l’article 6 du TNP spécifie que « chacune des parties s’engage à poursuivre de bonne foi des négociations sur un traité de désarmement général et complet sous un contrôle international strict et efficace ». Dans les faits, les arsenaux nucléaires ont été modernisés et la menace de l’utilisation de l’arme nucléaire est de nouveau brandie par des chefs d’États. Depuis la fin de la Guerre Froide, les conférences des Etats parties du TNP alternent entre maigres avancées et échecs inquiétants :
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En 1995, les Etats membres s’accordent sur une résolution pour faire du Proche et Moyen Orient une zone exempte d’armes nucléaires.
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En 2000, la conférence manque de peu d’échouer et adopte finalement un plan en treize étapes pour implémenter une obligation au désarmement dans le Traité.
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En 2005, la révision du Traité se termine avec un profond désaccord entre les Etats détenteurs d’armes nucléaires et les autres membres du Traité. Les premiers préféraient concentrer leurs efforts sur la non-prolifération, les autres sur le désarmement.
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En 2010, un plan d’action en 64 points est adopté. Seuls 28 seront mis en œuvre avant la prochaine conférence.
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En 2015, la conférence est une nouvelle fois considérée comme un échec. Le texte final est bloqué par les Etats-Unis, le Canada et le Royaume-Uni au profit d’Israël dont la possession d’armes nucléaires est un secret de polichinelle. Pourtant, le texte reste faible en matière de non prolifération ou de désarment.
Chaque conférence voit la succession des engagements à implémenter les précédents engagements…
C’est ce sentiment que le TNP n’avançait pas qui a amené la société civile à travers les ONGs pacifistes à se lancer dans la campagne pour l’adoption d’un Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires. Les Etats détenteurs ont accusé le TIAN de miner le TNP. Pourtant, l’essence du TIAN se trouve bien dans l’article 6 du TNP qui appelle au désarmement et cet engagement n’avance pas. Première conférence du TNP depuis l’adoption du TIAN, le TNP 2019 est l’occasion de mettre les puissances nucléaires face à leur responsabilité.
Le temps d’une pose pour les réseaux sociaux…
Voir aussi : Le Mouvement de la Paix à l’ONU: 3 questions à… Henry Xavier Hofbauer
Avril 2018
Flash infos – 27 avril 2018 : des nouvelles de la délégation à Genève !
Ce lundi 22 avril s’est ouvert à Genève à l’ONU, la réunion de préparation à la Conférence d’examen du Traité sur la Non-Prolifération nucléaire (TNP). Notre délégation de 17 personnes est sur place pour y participer activement.
Avec notamment Nathalie Gauchet, Membre du Bureau national du Mouvement de la Paix et responsable de la délégation, Pierre Villard, porte-parole de la campagne de ratification du Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires (TIAN) pour Le Mouvement de la Paix, Gérard Halie, membre du Bureau national du Mouvement de la Paix, Jacques Veron-Bocquel du comité du Calvados du Mouvement de la Paix et responsable de la délégation, Dany Allaire du Comité des Hautes Pyrénées et Michel Dolot du Comité des Bouches du Rhône.
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Appel ouvert à candidature des ONG au statut consultatif auprès des Nations Unies (Date limite : 1er juin 2018). Les ONG intéressées d’obtenir le statut consultatif auprès de l’ECOSOC (Conseil Économique et Social des Nations Unies) doivent soumettre leur candidature et les documents requis au plus tard le 1er juin 2018. Ce lien fournit des informations générales, les avantages du statut consultatif et les instructions pour postuler.
Les Marionnettes s’engagent pour la Paix : un film de Claude Yvans présenté à l’Unesco le 17 septembre 2015 pour la journée internationale de la paix 2015
La revalorisation du rôle des Nations Unies et de ses agences (Unesco) par le respect de la Charte et de ses principes / Le fonctionnement de l’ONU
L’Association internationale des juristes démocrates (AIJD) a organisé une Conférence internationale pour célébrer le 70ème anniversaire de la Charte des Nations Unies les 4 et 5 décembre 2015 à Paris.
En savoir plus (pdf)
L’importance de la charte de l’ONU (pdf)
70 ans de Charte et d’Organisation des Nations unies… sur le blog Culture de paix de Daniel Durand