Mort de Steve Maia Caniço à Nantes

Douleur partagée, révolte, et désir d’agir pour que la vérité soit établie et que cessent les violences policières

Déclaration

Abstract

Pour le Mouvement de la Paix, la succession de violences policières n’est pas fortuite. Ces violences sont fortement banalisées et tendent à se généraliser en tant que stratégie du pouvoir pour répondre aux manifestations sociales que sa politique entraîne, faisant ainsi obstacle à toute possibilité de résolution démocratique et négociée des problèmes.

Nous ne pouvons nous accoutumer à ces violences. C’est pourquoi, au-delà de notre douleur à toutes et tous, face à l’injustice de la perte de la vie d’un jeune qui était là seulement pour écouter de la musique, s’ajoute la révolte face à cette violence d’État qui s’installe progressivement dans notre paysage. Face à la mort de Steve, la vérité doit être établie.

Une nouvelle fois, le Mouvement de la Paix entend rappeler que la violence ou la force d’où qu’elle vienne, ne constituent jamais la solution.

C’est le moment de s’unir au-delà de nos différences de convictions, d’appartenances ou de sensibilités philosophiques, politiques, religieuses, syndicales ou autres, contre la dérive autoritaire et antidémocratique du pouvoir, et d’exprimer notre volonté commune de vivre en paix dans la solidarité, la justice et la fraternité.

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Le 21 juin dernier, quai Wilson à Nantes, une free party était organisée à l’occasion de la fête de la musique comme c’était le cas depuis de nombreuses années.

Au petit matin, les forces de l’ordre sont intervenues pour faire éteindre un mur de son de la free party qui devait s’achever à 4 heures. Les policiers ont alors chargé. Quatorze personnes sont tombées dans la Loire, malgré les cris de détresse et les appels à cesser les matraquages pour éviter que des jeunes tombent dans la Loire, ce que démontre le film réalisé sur place et rendu public par le journal Libération.

Steve, présent sur les lieux, a été perdu de vue ce soir-là et son corps n’a été retrouvé dans la Loire que le lundi 29 juillet dernier.

Nous exprimons nos sincères condoléances à la famille de Steve et à tous ses amis et ses amies.

Quelques heures après que le corps repêché dans la Loire ait été identifié comme celui de Steve Maia Caniço, le Premier ministre Édouard Philippe et le ministre de l’Intérieur ont tenu une conférence de presse commune depuis Matignon. Le Premier ministre a fait savoir qu’il ne pouvait être “établi de lien entre l’intervention de la police et la disparition” de Steve lors de la Fête de la Musique le 21 juin dernier à Nantes, d’après un rapport de l’IGPN.

Le même type de déclaration a été faite dans 2 autres cas : pour Madame Legay à Nice où le pouvoir avait d’abord dit que les forces de police n’étaient en rien responsable des fractures du crâne occasionnées par sa chute lors d’un rassemblement pacifique le 23 mars 2019. Pour l’hôpital de la Salpêtrière, le ministre de l’Intérieur a d’abord menti en disant que les manifestants avaient tenté de s’introduire dans les locaux de l’hôpital. Ces deux versions ont été totalement démenties par les vidéos réalisées sur place. Dans le cas de Nantes, les vidéos publiées par le journal Libération montrent la violence des forces de police en action et leur absence totale d’écoute des appels de détresse des jeunes.

C’est un scénario qui se reproduit de plus en plus souvent. Le gouvernement commence par s’exonérer de toute responsabilité, voire à répandre des contrevérités ou des mensonges avant de se rétracter devant la publication des preuves par des citoyens ou des journalistes. Dans l’affaire de Nantes, la vérité doit être établie.

Mais dès à présent, nous pouvons constater que les violences policières ne sont pas fortuites. Elles sont fortement banalisées et tendent à se généraliser en tant que stratégie du pouvoir pour répondre aux manifestations sociales que sa politique entraîne, faisant ainsi obstacle à toute possibilité de résolution démocratique et négociée des problèmes.

Nous ne pouvons nous accoutumer à ces violences. C’est pourquoi, au-delà de notre douleur à toutes et tous, face à l’injustice de la perte de la vie d’un jeune qui était là seulement pour écouter de la musique, s’ajoute la révolte face à cette violence d’État qui s’installe progressivement dans notre paysage.

Une nouvelle fois, le Mouvement de la Paix entend rappeler que la violence ou la force d’où qu’elle vienne, ne constituent jamais la solution.

C’est le moment de s’unir contre la dérive autoritaire et antidémocratique du pouvoir, et d’exprimer notre volonté commune de vivre en paix dans la solidarité, la justice et la fraternité.

Nous sommes persuadés qu’aucune de nos différences de convictions, d’appartenances ou de sensibilités philosophiques, politiques, religieuses, syndicales ou autres ne doit faire obstacle à l’expression de cette volonté.

Nous invitons à exprimer cette volonté à travers toutes les marches pour la paix qui auront lieu le samedi 21 septembre dans la cadre de la Journée internationale de la paix pour dire non à la guerre, non à la misère mais aussi non à toutes les violences et que cessent les violences policières.

A Paris, le 01/08/2019

Le Mouvement de la Paix

 

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3 pensees sur “Mort de Steve Maia Caniço à Nantes

  1. Ras le bol de ces violences policières qui semblent normales à nos gouvernants, alors qu’elles sont jugées comme contraires aux libertés fondamentales par la presse française, lorsqu’elles sont perpétrées dans un pays ne fesant pas partie de la grande “démocratie ” anglo-saxonne. Honte aux libéraux qui s’approprient le mot liberté pour en faire un usage aussi méprisable.

  2. Steve Maia Caniço aurait dû vivre. C’est très préoccupant ce que nous voyons, lisons, entendons. Dès l’annonce de son décès, mes pensées sont allées vers ses proches. Que dire? Je suis très préoccupée de ce qu’ est devenu la France. Voir cette violence policière s’abattre sur n’importe quel citoyen, comme ça, juste sur ordre, est plus plus qu’inquiétant. NOUS SOMMES DANS UNE DEMOCRATIE ET NOUS AVONS LUTTE POUR VIVRE EN PAIX.

  3. Lorsqu’un gouvernement utilise la police à des fins politiques pour défendre un système, en l’occurence capitaliste, la démocratie est en danger. L’histoire est là pour nous le rappeler.

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