Monsieur, Madame,
Chaque année nous nous adressons à vous dans une démarche citoyenne et participative pour exprimer notre point de vue sur le projet de Budget. Avec les tristes événements qui viennent d’endeuiller la France, nous tenons en premier lieu à réaffirmer notre solidarité et notre compassion avec les victimes des attentats et leurs familles et partageons leur souffrance. Nous tenons à déclarer de nouveau avec la plus grande vigueur, notre condamnation des attentats qui ont frappé Paris le vendredi 13 novembre 2015 et réaffirmons notre condamnation générale de tous les actes terroristes.
Notre première analyse du budget 2016 tel que présenté initialement au Parlement nous conduit à formuler les premières observations ci-après.
Nous n’approuvons pas ce budget parce que fondamentalement, il n’est pas porteur d’une grande ambition pour la construction d’un monde de justice, de paix et de démocratie comme le nécessite la situation nationale et internationale actuelle, et comme nous y appellent les Nations Unies à travers la Charte des Nations Unies et les différentes résolutions de l’Assemblée Générale de l’ONU. Notre appréciation est aussi portée au regard de la résolution des Nations Unies relative à la promotion d’une culture de la paix et de la non-violence comme moyen d’assurer la sécurité des peuples et donc aussi, la sécurité du peuple français.
Nous réitérons notre désaccord avec le fait que les moyens nécessaires au développement d’une diplomatie active et efficace de la France au service de la paix soient trop réduits.
Nous exprimons une condamnation sans appel des crédits consacrés à la modernisation des armes nucléaires. Les massacres récents à Paris conduisent d’ailleurs de nombreux citoyens à légitimement s’interroger sur l’utilité de telles armes de destruction massive pour assurer la sécurité du peuple français. Cette interrogation est d’autant plus légitime que le juge Trévidic a déploré la criante insuffisance de moyens mis au service des juges anti-terroristes.
Au plan structurel, nous relevons une fois de plus l’inexistence de structures étatiques appropriées pour porter une politique de paix.
À cet égard, nous rappelons que le Mouvement de la Paix propose la création d’une mission interministérielle pour la promotion d’une culture de la paix de la non-violence comme outil institutionnel. Cette mission devrait être dotée de moyens conséquents. Si nous avons été reçus en 2014 sur cette question par les services du Premier Ministre pour présenter cette proposition, nous regrettons de n’avoir reçu à ce jour aucune réponse à nos propositions.
Nous nous réjouissons que le débat parlementaire, grâce à la pression des citoyens et des élus locaux, ait conduit à rétablir un certain nombre de crédits en faveur des collectivités locales qui sont des acteurs majeurs pour préserver et développer le vivre ensemble et la fraternité dans nos communes, et en particulier dans les quartiers en grandes difficultés. Il faut en effet augmenter considérablement ces crédits pour se préserver du développement de logiques mortifères et destructrices dans nos quartiers, en venant en soutien aux dynamiques extraordinaires et aux nombreux projets portés par les citoyens, les associations et les jeunes.
Pour ce qui concerne la jeunesse le compte n’y est pas car avec seulement 0,62 milliards d’euros en crédits de paiements pour la jeunesse, le sport et la vie associative, le budget 2016 n’est vraiment pas un budget pour une culture de la paix.
Merci de l’attention que vous voudrez bien accorder à notre point de vue.
Dans l’attente de votre réponse, recevez l’expression de notre considération respectueuse.
Pour le Bureau National du Mouvement de la Paix
Roland Nivet, Co-secrétaire national et porte-parole Aurélien Amsellem, Co-secrétaire national, chargé du suivi des activités parlementaires
Saint-Ouen, le 25.11.2015
Deux liens utiles :
https://www.mvtpaix.org/wordpress/wp-content/uploads/2014/06/PP-606-budget-2016.pdf


