La France doit immédiatement cesser ses ventes d’armes à l’Arabie Saoudite et aux Emirats Arabes Unis (EAU)

Une note « confidentielle » de la Direction du Renseignement Militaire (DRM) vient de « révéler » que les armes françaises livrées à l’Arabie Saoudite ont bien servi à tuer quantité de civils au Yémen. Et nombre d’organes de presse reprennent désormais cette information, mettant la duplicité du gouvernement français en évidence. Le comble de l’hypocrisie est atteint lorsque Florence Parly, la ministre des Armées affirme, sans sourciller : « Je n’ai pas connaissance du fait que des armes françaises soient utilisées directement au Yémen ».

Il y a plus d’un an déjà, le cabinet d’avocats parisien Ancile avait, à la demande de l’ACAT (Action des Chrétiens contre la Torture) rédigé un rapport détaillé et circonstancié, auquel nous avions fait écho, établissant la totale illégalité de ces ventes d’armes, contraires à tous les principes énoncés dans le Traité sur le Commerce des Armes (ONU – 214), ainsi qu’à la Position Commune de l’Union Européenne relative à la vente des armes (2008 et 2011), tous deux ratifiés par la France, laquelle y répond par une opacité totale dans le mode de prise de décisions et un maximum d’hypocrisie.

C’est maintenant l’organe de presse Disclose qui, avec cinq autres médias, a mené une enquête poussée qui dresse la liste, selon l’ONG ACLED (Armed Conflict Location and Event Data Project),  de toutes nos armes ayant servi à massacrer des civils à savoir : les 48 canons Caesar (35 morts civils au moins), les chars Leclerc (55 morts civils au moins), les pods Damocles (dispositifs de ciblage), les avions de chasse Mirage 2000-9, sans compter une frégate et une corvette lance-missiles (de fabrication française) qui participent efficacement au blocus naval du port d’Hodeïda et, par là-même à affamer la population yéménite.

Pourtant le massacre continue, sans que cela fasse ciller le gouvernement. Les ventes d’armes se poursuivent, notamment de blindés jusqu’en 2023. La maintenance technique de ces armes ne connaît aucune interruption.

Le gouvernement français aurait pu sur ce sujet, avoir la même attitude que  le gouvernement allemand qui, sous la pression du SPD, a décidé un premier embargo de six mois de ses ventes d’armes à ces deux pays, aujourd’hui prolongé d’autant.

Avec tous les pacifistes, avec tous les humanistes le Mouvement de la Paix exige la cessation immédiate des ventes d’armes par notre pays à l’Arabie Saoudite et aux EAU, qui en font un usage criminel. Il entend mener cette lutte avec toutes les organisations poursuivant le même but.

Plus généralement, le Mouvement de la Paix demande la fin du commerce des armes.

 

A Paris, le 22/04/2019
Le Mouvement de la Paix

 

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2 pensees sur “La France doit immédiatement cesser ses ventes d’armes à l’Arabie Saoudite et aux Emirats Arabes Unis (EAU)

  1. Cette affaire de mensonge gouvernemental quant à son crime se double maintenant d’une nouvelle attaque à la liberté de la presse. Selon LeMonde :

    Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris pour « compromission du secret de la défense nationale » après la transmission au média en ligne Disclose d’une note classée « confidentiel-défense » évoquant l’utilisation d’armes françaises au Yémen, a appris l’Agence France-Presse (AFP), mercredi 24 avril, de sources concordantes.
    Selon une source judiciaire, l’enquête judiciaire a été initiée le 13 décembre 2018 à la suite d’une plainte du ministère des armées, et les investigations ont été confiées à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
    Au moins trois journalistes ayant révélé ces informations sont convoqués mi-mai en vue d’une audition libre dans les locaux de la DGSI, a annoncé à l’AFP Geoffrey Livolsi, un des fondateurs de Disclose. Jusqu’ici, la ligne invariablement avancée par Paris est que ces armements ne sont utilisés que de manière défensive « et pas sur la ligne de front » dans cette guerre qui a fait au moins 10 000 morts.

    Rappel d’autres crimes + mensonges de nos trafiquants d’armes, impunis et peu médiatisés (évidemment) :
    -> l’aide apportée aux “rebelles” en Libye AVANT l’attaque criminelle de l’OTAN contre ce pays ;
    -> la fourniture d’armes et autre soutien aux rebelles terroristes en Syrie, dans le but d’y renverser le gouvernement légitime.

  2. -> Mali !
    Le 5 avril, 50.000 personnes (30.000 selon la police malienne) ont défilé sur l’avenue de l’Indépendance à Bamako, la capitale, pour dénoncer l’occupation franco-allemande du pays depuis 2013 et la corruption du régime fantoche de la France dirigé par Keïta, dit IBK. Ont appelé à la manifestation les représentants de l’ethnie peule, visée par le massacre d’Ogossagou. Y participaient des organisations de la société civile et des prédicateurs islamiques, dont l’ancien président du Haut Commissariat islamique du Mali (HCIM), Imam Mahmoud Dicko.
    A Bamako, les manifestants tenaient des pancartes faites à la main disant : «La France est un État terroriste avec des mercenaires et des drones», «Non au génocide de la France au Mali» et «Rentrez, ne pillez pas nos ressources naturelles».

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