Israël – Palestine : la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat, de l’envoi d’une force d’interposition de l’ONU et d’une solution politique à deux Etats

Le Mouvement de la Paix condamne fermement les attaques des commandos du Hamas contre les populations civiles israéliennes. Il apporte son soutien à toutes les victimes qu’elles soient israéliennes ou palestiniennes.

Les différentes autorités annoncent plus de 1000 morts et des milliers de blessés. 

Nous soutenons l’appel du pape François « Que les attaques et les armes cessent, je vous en prie ! »

Cependant cette condamnation ne nous conduit pas à ignorer le contexte dans lequel ces attaques se sont déroulées.

Comme le dit Eli Barnavi qui fut ambassadeur d’Israël en France, de 2000 à 2002, « la politique du gouvernement israélien ne peut être dédouanée de cette situation ».
En effet, cet enchaînement de violences a lieu dans un contexte d’aggravation de la politique menée par le gouvernement d’extrême droite d’Israël dans les territoires occupés et la bande de Gaza.
Cette politique se caractérise par l’extension des colonies de peuplement, les assassinats ciblés de Palestiniens, les procédures de détention administrative de Palestiniens, sans jugement ni accès aux dossiers d’accusation (1000 détenus environ actuellement), le blocus inhumain de Gaza etc…

Il y a urgence, comme l’ont demandé samedi dernier les 55 pays de l’Union Africaine, « il faut revenir, sans conditions préalables, à la table des négociations pour mettre en œuvre le principe de deux États vivant côte à côte ».

Nous soutenons leur appel de voir « la communauté internationale, et les grandes puissances mondiales en particulier, assumer leurs responsabilités pour imposer la Paix et garantir les droits des deux peuples » conformément aux résolutions de l’ONU.

La Palestine a accédé à l’Unesco en 2011. En 2012, l’Assemblée Générale des Nations Unies lui a accordé le statut d’État observateur, comme le Vatican. Aujourd’hui, 138 pays sur 193 à l’ONU reconnaissent l’État de Palestine comme Etat indépendant.

Nous appelons 

  • La France, les États-Unis et tous ceux ne l’ayant pas encore fait, à les rejoindre au plus vite car seule la reconnaissance de l’Etat de Palestine fournira le cadre juridique permettant à Israël et à la Palestine de vivre libres, indépendants et côte à côte ;
  • La communauté internationale à enfin faire respecter la sécurité et l’existence des deux Etats.

Comme le souligne dans un communiqué du 8 octobre l’organisation israélienne Standing Together « nous avons vu aujourd’hui une preuve terrible et douloureuse qu’il n’y a pas de moyen de « gérer » l’occupation tout en assurant notre sécurité… Sur notre terre, il y a deux peuples, et si nous refusons à l’un d’entre eux la liberté et l’indépendance, nous ne pourrons jamais reposer en Paix ».

La France doit prendre des initiatives comme elle l’avait fait dans le passé pour faire aboutir cette solution, car aucune paix juste et durable ne peut se construire au Moyen-Orient sans respecter les droits des Palestiniens.

Dans l’immédiat, nous appelons à exiger avec nous :

  • Un cessez-le-feu immédiat,
  • La libération des otages israéliens et des prisonniers politiques palestiniens
  • La mise en place d’une force d’interposition, sous l’égide de l’ONU.

Au-delà de la Palestine, le Mouvement de la Paix souligne que dans la situation internationale actuelle, il faut que cesse la mise en œuvre d’un droit international à double vitesse qui conduit non seulement à décrédibiliser le multilatéralisme et les valeurs démocratiques dans le monde mais aussi à enflammer plus encore les esprits, à attiser les haines et à conduire l’humanité sur le chemin d’une généralisation de la  guerre.

Le Mouvement de la Paix apporte son soutien aux forces de paix agissant dans cette région telles les femmes palestiniennes et israéliennes qui ont organisé un rassemblement pour la paix le 4 octobre pour ramener les responsables à la table des négociations.

 

Le Mouvement de la Paix
Le 9 octobre 2023

 

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13 pensees sur “Israël – Palestine : la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat, de l’envoi d’une force d’interposition de l’ONU et d’une solution politique à deux Etats

  1. J’adhère à ce texte à la fois clair, ferme, équilibré et, tous comptes faits, juste aux yeux des valeurs humaines qui sont miennes. Je vous remercie de l’avoir écrit.

  2. La situation actuelle des enfermés de Gaza et des occupés de Cisjordanie est assurément intolérable. Si elle ne justifie pas la terreur et la mort des civils, elle l’explique pourtant complètement.
    Qui pourrait accepter de vivre toute sa vie dans ces conditions ? Le français n’ont pas supporté l’occupation allemande, et les résistants ont “semé la terreur” dans la mesure de leurs faibles moyens.
    Comment pourrait-on reprocher aux Palestiniens de chercher par tous les moyens à faire changer la situation, pour vivre enfin en paix dans une terre qui serait officiellement la leur ?
    Si la solution est la création de deux Etats distincts, pourquoi celle-ci n’a-t-elle jamais pu être mise en oeuvre ?
    Il est absurde et inutile de chercher des responsables, il faut séparer ces deux peuples et diviser cette terre.

  3. Gardien, au vu du génocide relancé avec le soutien de l’UE
    (que les civils de Gaza soient confinés sous les bombes, et privés d’eau, de courant, de vivres, d’échappatoire, c’est un crime d’ampleur sinon du terrorisme)
    je constate que Netanyahou sauve son pouvoir sur “la seule démocratie du M-O”.
    Et puis voilà qu’une israélienne (sur France Inter ) faisait un parallèle de ce surprenant carnage avec celui du 11 septembre 2001 : même sidération et même invalidité des services secrets.
    Or, ironie terrible, je comprends d’autres parallèles : plutôt qu’un défaut d’avertissement, il y aurait surdité opportuniste du pouvoir. Car l’Égypte aurait averti son voisin des préparatifs de l’attaque à Gaza !
    Parallèle aussi : certains responsables tentent de canaliser la vengeance vers l’Iran, en remake de Bush attaquant sans raison Afghanistan et Irak. Finish the job ?
    Du coup, la “solution à deux états” qui conforterait la théocratie spoliatrice ne me paraît pas garantir la paix. Sa rage exterminatrice persisterait sans doute.
    En tous cas, le cessez-le-feu est urgent. Il gaut stopper le génocide que la “communauté internationale” laisse faire encore une fois.

  4. Bonjour, n’est-ce pas le moment de descendre dans la rue pour exiger que ces trois points soient mis en oeuvre ? Pour stopper cette escalade … Nous, partisans de la Paix, ne sommes-nous pas trop timorés ? Faisons-nous assez entendre nos voix ? J’ai bien peur que non …

  5. À quand l’organisation de manifestations partout en France pour la paix ?
    Y a t’il des initiatives prévues très prochainement ?
    Merci

  6. Le nettoyage ethnique à petit feu s’est transformé en génocide assumé.
    Quitte à ce que “l’importation du conflit” déchaîne des attentats dans nos pays complices mais tétanisés. Et en dépit des annonces du Hezbollah ou de l’Iran, qui tiennent aux droits des palestiniens.
    Mais on n’a le droit de rien dire, dans notre beau pays des libertés ?
    A tout hasard, je demande à mon député ce qu’il en pense.

  7. La responsabilité de l’extrême droite israélienne ne nous dispense pas de condamner les attentats terroristes du Hamas?

    • Bien entendu il faut être extrêmement ferme. Cependant les massacres du 7octobre commis par le Hamas ne peuvent en aucun cas être imputés au peuple Palestinien pris au piège dans ce camp de réfugié. Depuis 75 ans et malgré Oslo 1993 Israël à toujours fait ce qu’il a voulu sans conteste des pays “démocratiques” .

  8. Bonne analyse du Mouvement de la Paix :
    Il est en effet urgent de remettre autour de la table à l’ONU la question des deux états en espérant que des résultats concrets puissent sortir de ces discussions de l’ONU avec territoires bien définis pour chaque communauté (Israel et Palestine)
    Urgent aussi de laisser à Jérusalem place des mosquées une unité de soldats de la FORPRONU pour éviter toute provocation.

  9. Extrait d’un article de Seraj Assi . (JACOBIN).
    “…L’histoire se répète. Alors que l’invasion terrestre d’Israël se profile, les habitants de Gaza se préparent à davantage de morts et de déplacements de civils et à une répétition tragique des horreurs du passé : soixante-quinze ans après la Nakba, les descendants des 250 000 réfugiés palestiniens qui ont survécu au nettoyage ethnique et ont fui vers Gaza se retrouvent désormais confrontés à un sort similaire aux mains d’Israël…”
    Comment peut-on dire que l’histoire ne se répète pas ? Et toujours le soutien des mêmes. La création de cet Etat religieux est pour moi aussi grave que les états religieux du monde Arabe. Comment peut-on alors critiquer les actes des uns et pas ceux des autres. Toujours est-il que ce sont toujours les peuples qui paient la facture la plus lourde. Pour tuer 5 membres du Hamas ce sont 2500 victimes dont 800 gosses qui sont assassinés.

  10. Extrait de J. Graubart (les-crises.fr) :
    Il n’est plus possible de s’accrocher à l’illusion que le cadre de négociation établi par Oslo peut être ressuscité. Tout le monde peut constater que la créature est morte et enterrée. Il reste à voir s’il est possible de revigorer le consensus mondial préexistant sur les deux États – qui continue d’être affirmé par les Nations unies et les organismes régionaux. Il est peut-être temps de ressusciter et de modifier des visions très différentes de la coexistence, telles qu’un État unique, démocratique et égalitaire, ou un programme binational fédéré qui tiendrait compte des identités collectives distinctes et favoriserait une gouvernance et des interactions partagées entre Israël et la Palestine.

    Ce qui est indéniable, c’est la nécessité d’une approche diplomatique complètement transformée pour mettre fin à l’assujettissement des Palestiniens par Israël, une approche qui ne soit pas supervisée par les États-Unis et soumise aux vastes disparités de pouvoir entre Israéliens et Palestiniens. La première étape consiste à pleurer non pas la mort d’Oslo, mais sa naissance il y a 30 ans.

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