Conférence internationale contre les bombes A et H HIROSHIMA
Mesdames et messieurs, chers-es amis-es pacifistes,
En participant aux commémorations marquant les 80 ans des bombardements nucléaires d’Hiroshima et de Nagasaki, nous vivons, tous ensemble, un extraordinaire moment de mémoire, de générosité, de solidarité et de pacifisme.
C’est avec respect, que nous nous inclinons devant les210 000 personnes qui ont péri à Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août 1945 et parmi elles, près de 38 000 enfants.
Nous n’oublions pas, celles et ceux qui ont survécu, les hibakushas, qui sont la mémoire vivante de l’horreur nucléaire et nous félicitons l’organisation Nihon Hidankyo d’avoir si justement obtenu le prix Nobel de la paix.
« Celui qui ne se souvient pas de son passé est condamné à le revivre» cette célèbre citation nous incite à accompagner ce travail de mémoire, par d’intenses mobilisations pacifistes, car les choix politiques d’aujourd’hui engagent la sécurité collective de demain.
Selon le nouveau rapport de l’Institut de recherche internationale sur la paix de Stockholm « l’ère de la réduction des armes nucléaires est terminée », montrant que les enseignements de la Guerre froide et les catastrophes nucléaires évitées de justesse sont tragiquement ignorés.
Les dirigeants des pays qui détiennent, les clés des 12 000 ogives nucléaires, y compris dans les États dits démocratiques, ont choisi d’oublier l’abominable réalité de l’horreur nucléaire et la souffrance des victimes et de leur famille.
Ce constat est d’autant plus préoccupant qu’en 2025, trois puissances nucléaires sont engagées dans des guerres :
- D’une part la Russie contre l’Ukraine,
- Et d’autre part les USA et Israël qui ont massivement bombardé l’Iran tandis qu’ils provoquent un génocide et la famine dans la bande de Gaza.
L’Inde et le Pakistan, deux autres puissances nucléaires, n’ont quant à elles, pas hésité à s’affronter, en mai 2025.
Triste réalité d’un monde ou le tabou de l’emploi de l’arme nucléaire se fissure, alimenté par des discours, des menaces et des actes qui font que son utilisation est malheureusement désormais possible.
Une triste réalité qui heurte les fondements mêmes du droit international en contredisant la Charte des Nations unies et en piétinant les principes de sécurité collective, de coopération internationale et d’égalité souveraine entre les peuples.
Oui, les pacifistes ont mille fois raison de dire que la prétendue dissuasion nucléaire ne garantit ni la paix, ni la sécurité et ne protège aucunement les populations.
Bien au contraire, la dissuasion nucléaire glorifie la loi du plus fort en assénant que « pour être libre dans ce monde, il faut être craint et que pour être craint, il faut être puissant »Et donc puissamment armés
Face aux puissances impérialistes, le combat pacifiste peut paraître déséquilibré et pourtant, les pacifistes sont loin d’être isolés.
Une majorité d’États, membres ou signataires du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, contestent une vision du monde fondée sur la dissuasion nucléaire.
Ils en appellent au renforcement de la sécurité collective, et non à la menace permanente d’une utilisation délibérée ou accidentelle de l’arme atomique.
Ils expliquent que la dissuasion nucléaire est une théorie invérifiable, qu’en aucun cas, elle n’est une solution, mais bien au contraire,tout le problème.
Face à ces perspectives inquiétantes pour la sécurité mondiale, les pacifistes et tous les progressistes peuvent et doivent agir en mobilisant les populations :
- Mobilisation, lors de la conférence d’examen du Traité de non-prolifération nucléaire en mai 2026 et lors de la conférence sur le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires en novembre 2026,
- Mobilisation en signant et en faisant signer l’appel de la Confédération Syndicale Internationale mais aussi l’appel mondialpour l’élimination totale des armes nucléaires initié par le mouvement de la paix et plusieurs centaines d’organisations issues d’une cinquantaine de pays,
- Mobilisation en interpellant les gouvernements et les parlementaires, afin qu’ils sortentde leur aveuglement pour l’arme nucléaire,
- Mobilisation enfin, envers les responsables politiques, les organisations syndicales et associatives afin de mobiliser les populations pour qu’ensemble nous prenions le chemin de la paix.
Mesdames messieurs, chers amis-es pacifistes,
Le 8 août 1945, deux jours après le drame d’Hiroshima, Albert Camus disait :
« Devant les perspectives terrifiantes qui s’ouvrent à l’humanité, nous apercevons encore mieux que la paix est le seul combat qui vaille d’être mené. Ce n’est plus une prière, mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l’ordre de choisir définitivement entre l’enfer et la raison. ».
80 ans après, dans un monde chaotique, où la loi du plus fort tente en permanence d’écraser le droit international, cet appel est plus que jamais d’actualité.
N’acceptons plus le pillage des ressources englouties pour les armes nucléaires et exigeons qu’elles soient utilisées pour le bienêtre de l’humanité, et la protection de notre planète commune.
Interpellons tous les États du Monde afin qu’ils agissent pour l’élimination totale de ces armes d’épouvante et d’extermination massive des populations, voire d’anéantissement de toute vie sur Terre.
Ensemble, favorisons une insurrection mondiale des consciences pour faire comprendre que l’arme nucléaire est illégale, dangereuse, coûteuse et immorale.
Ensemble faisons entendre que la voix de la raison c’est celle de la paix, de la justice sociale, de la démocratie, de l’égalité, de la solidarité et de la liberté.
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