4 mai 2012
Ambassadeurs de la Coalition du Nouvel Agenda
La rencontre des ONG avec un ambassadeur, organisée chaque matin par Reaching Criticall Will, concernait ce jeudi la Coalition du Nouvel Agenda dite NAC (acronyme anglais de New agenda coalition).
Présidée par Ray Acheson, la rencontre accueillait les représentants de l’Afrique-du-Sud, de la Suède et la Nouvelle Zélande notamment. Celle-ci s’est déroulée « out of record », c’est-à-dire sans photo, ni enregistrement ; nous en resterons donc à ce qui est public. La Coalition du nouvel agenda a été créée le 9 juin 1998 par les ministres des affaires étrangères de l’Afrique du Sud, du Brésil, d’Egypte, d’Irlande, du Mexique, de Nouvelle-Zélande, de Suède et de Slovénie. La Slovénie s’en est retirée depuis. C’est l’Afrique-du-Sud qui préside actuellement aux destinées de la coalition.
Pour les NAC, la non-prolifération et le désarmement doivent aller de pair ; et les états nucléaires sont tenus de mettre en œuvre leurs engagements. Ils considèrent que tant que les armes nucléaires existeront, nous n’aurons pas la garantie de leur non-utilisation.
Les pays membres de la NAC ont joué un grand rôle lors de la Conférence d’examen de 2000. On doit alors à la jeune coalition, une action majeure pour l’adoption des 13 étapes.
Aujourd’hui ils considèrent que d’avoir introduit la dimension de catastrophe humanitaire dans le document final de 2010 est une nouvelle donnée positive.
Les pays de la Coalition ont déposé deux documents de travail à ce premier prepcom, l’un portant sur le désarmement nucléaire, l’autre sur les mesures de vérifications du désarmement nucléaire multilatéral selon des principes d’irréversibilité, de fiabilité et de transparence.
Le Mexique et la Suède espèrent que ce premier prepcom produira un document acceptable pour tous qui permettra d’avancer.
Pierre Villard
3 mai 2012
Rencontre avec Son Excellence Monsieur Guerreiro Antonio,
Ambassadeur du Brésil auprès de la Conférence de Genève
1) Suite aux résultats de la Conférence de 2010 que nous trouvons pour notre part positifs, comment votre pays s’engage-t-il dans cette prep’com ?
Les résultats de 2010 ont été vus comme positifs par tout le monde. On s’est mis d’accord sur certaines mesures qui contribuent à promouvoir la confiance entre les Etats membres. Mais une autre question est : la Conférence a-t-elle contribué à réduire l’inégalité qui est au cœur du Traité ? Le processus de 1995 pour un examen renforcé du Traité contribue-t-il ou non à cette inégalité ? C’est la question principale.
Nous pensons que dans une certaine mesure, c’est le cas. Parce que les Etats nucléaires viennent et entendent plus souvent ce que les pays non dotés ont à leur dire.
Mais il faut plus que ça. Nous devons convaincre nos amis possesseurs de l’arme nucléaire que nous somme dans une situation nouvelle depuis la fin de la guerre froide.
Si les pays nucléaires considèrent que l’arme nucléaire leur est nécessaire pour assoir leur puissance, pourquoi ce raisonnement ne peut-il pas être tenu par des pays comparables comme le Brésil, qui est un grand pays, que ce soit du point de vue géographique, industriel ou politique ? Je ne suis évidemment pas en train de dire que nous allons violer nos engagements internationaux. Mais attendre une paix perpétuelle qui n’arrivera jamais. Parce que le monde est fait de tensions, et que ce sera le cas tant qu’il y aura des hommes.
Le besoin de garder l’arme nucléaire que sentent les pays dotés est d’autant plus incompréhensible pour la France que votre pays fait partie d’une alliance militaire.
2) En 2010, tous les Etats parties au TNP ont demandé l’application de la résolution 1995, qui vise à établir une zone exempte d’armes nucléaires et d’armes de destruction massive au Proche-Orient. Quelles initiatives votre pays compte-t-il prendre afin de faciliter cette mise en place ?
Le Brésil fait partie de la première ZEAN créée. Nous avons un accord d’inspections bilatérales mutuelles avec l’Argentine, et je pense que cette expérience pourrait être utile.
Toutefois, la Conférence qui aura lieu à la fin de cette année doit être vue comme le début d’un processus (sous-entendu : nous agirons dans le cadre de ce processus, mais pas tout de suite).
Je ne sais pas si ce qui se passe au Moyen-Orient sera positif ou pas dans ce processus. je pense que cela peut être positif, parce que par exemple le gouvernement Egyptien doit rendre beaucoup de comptes au peuple Egyptien, et cela peut être un facteur qui fasse avancer la Conférence.
Pensez-vous qu’Israël sera présent à cette Conférence ?
Je pense que oui, parce qu’il serait très difficile pour Israël de ne pas y aller. D’autant plus que ce sera juste après la réélection d’Obama (que nous espérons). Cependant, jusqu’à maintenant, Israël n’a pas donné de réponse. L’Iran non plus.
3) Nous savons que votre pays soutient le projet de Convention d’élimination des armes nucléaires déposée par le Costa Rica et la Malaisie. Quelles initiatives votre pays prend-il pour y faire adhérer les Etats qui y sont opposés ?
Il faut les convaincre. (entretien interrompu par la prise de parole des P5 en plénière)
Elise Bourdier
Rencontre avec Son Excellence Monsieur Paul van den Ijssel,
Ambassadeur des Pays-Bas à la Conférence du Désarmement
Les Pays-Bas font partie du INPD (Initiateur pour la Non Prolifération et le Désarmement), groupe de 10 pays ayant lancé cette initiative il y a un an et demi.
Sur la Convention d’élimination des armes nucléaires : il ne la soutient pas maintenant car elle ne serait pas utile dans les conditions actuelles. Il pense qu’il y a encore beaucoup d’étapes à franchir avant d’arriver à une telle convention, notamment l’entrée en vigueur du TICEN, la multiplication d’accords bilatéraux (comme le Traité START), des traités assurant la non utilisation des armes nucléaires envers les pays non dotés, un traité pour les matières fissiles. Le plan d’action adopté en 2010 est une bonne étape, mais à condition qu’il soit réalisé.
Sur la ZEAN au Moyen-Orient : il dit que la Conférence sur la ZEAN est très importante, et que pour cela son pays étant volontaire pour l’organiser, il se félicite qu’elle se tienne en Norvège. Pour lui, il faut prendre cette conférence comme le début d’un processus qui doit aboutir, à terme, à la création d’une ZEAN… Mais pas lors de la première conférence. Il doit aussi qu’il ne faut pas que cette conférence soit, comme le disent quelques-uns (l’Egypte par exemple) une condition au TNP. Sur ces deux points, nous retrouvons les arguments développés par l’INPD. Il pense aussi que le Moyen-Orient n’est pas le seul problème, il y en d’autres aussi importants, tels que la Corée du Nord, l’Inde et le Pakistan.
Sur la question de l’opinion publique, l’ambassadeur nous dit qu’elle était plutôt contre les armes nucléaires au moment de la campagne Pershing-SS20, Euromissiles, et qu’aujourd’hui elle serait plutôt indifférente. Le débat est plus porté sur le nucléaire civil.
A consulter aussi :
– La composition de la délégation
– Conférence ICAN des 28 et 29 avril 2012
– Les activités des ONG
– Les rendez-vous avec les ambassadeurs
En construction :
– Les positions des principaux pays lors du débat général


