La décision de la Turquie d’envoyer des armes et des militaires en Libye en vertu d’un accord de coopération militaire récemment signé entre la Libye et la Turquie doit interpeller les opinions publiques sur les risques graves de transformer ce pays en une nouvelle poudrière et de le plonger dans une guerre généralisée susceptible de déstabiliser encore plus toute la région et en particulier l’Afrique du nord.
A cause de la guerre induite en 2011, en violation de la résolution 1973 des Nations Unies par la France sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy mais aussi de la Grande Bretagne et des USA avec le soutien et la coordination de l’Otan, la Libye est le lieu d’affrontements continus. L’affrontement militaire principal actuel oppose le gouvernement légal Libyen, de Al Séraj reconnu par la communauté internationale et l’armée auto-déclarée « Armée Nationale Libyenne (ANL) » dirigée par le général Haftar.
Par ailleurs, des affrontements existent aussi entre les nombreuses milices incontrôlées qui se fournissent facilement en armes dans un pays transformé en foire permanente aux armes du fait du non-respect de l’embargo sur les armes décrété par l’Onu.
Au nom de la défense de la démocratie en Libye, argument avancé par les gouvernements d’Ankara et de Tripoli, une telle intervention turque porte le risque d’une escalade militaire importante. L’intervention de la Turquie exprime une nouvelle fois la volonté de puissance et de domination de la Turquie sur cette région. Les conséquences pour toute l’Afrique du nord et la région subsaharienne mais aussi pour la sécurité en Europe peuvent être désastreuses d’autant que la Turquie semble, d’après les informations de la presse spécialisée, avoir exporté vers la Libye une partie des « hordes djihadistes » qu’elle contrôlait.
La compréhension de la situation doit aussi prendre en compte les enjeux géostratégiques complexes dans cette Afrique du Nord riche en hydrocarbures. Ainsi la Turquie pour dominer certaines ressources pétrolières, a obtenu récemment du gouvernement de Tripoli, en violation du droit maritime, une extension des frontières maritimes de la Libye contestée par la Grèce. La présence de mercenaires vraisemblablement contrôlés par la Russie complexifie encore la situation dans cette région tête de pont vers l’Europe.
En tout état de cause le Mouvement de la paix souhaite que la France soutienne une solution politique négociée sous l’égide de l’ONU, inter-libyenne, garantissant l’unité de l’Etat libyen afin d’éviter une extension des guerres, dangereuse pour la paix dans l’espace méditerranéen.
La journée mondiale de mobilisation contre la guerre du 24 au 25 janvier 2020 sera aussi l’occasion de porter ces exigences partout en France.
A Paris, le 14 janvier 2020.
Le Mouvement de la Paix
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Qui s’est opposé à l’intervention militaire turque en Syrie pour mener à bien sa politique de nettoyage ethnique contre les Kurdes,appuyée par ses supplétifs djihadistes d’Al Nosra?
Qui s’opposé à la même intervention Turque en Lybie qui bafoue le droit international?
L’ONU ? Avec trois membres de l’OTAN dans le conseil permanent de sécurité Erdogan n’a pas grand chose à craindre. L’OTAN ne se désolidarise jamais d’un de ses pays membre engagé dans un conflit.
Dans PLANETE PAIX de Décembre David Adams déclarait: “Le Conseil de sécurité des Nations Unies (…….) est un club de guerriers, ils ne sont pas toujours d’accord , mais ils sont unis dans leur engagement pour la culture de la guerre” On ne saurait mieux dire.