Intervention de François GAGNAIRE à la Conférence mondiale contre les bombes A et H

 

 

 

 

130 messagers de la Paix français à Hiroshima et Nagasaki, du 1er au 12 août

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Intervention de François GAGNAIRE à la Conférence mondiale contre les bombes A et H

Chers amis pacifistes,

Au nom de toute la délégation française, je tiens à remercier vivement les Gensuikyo de la confiance qu’ils nous accordent depuis toujours. Je tiens également à témoigner de toute notre solidarité avec les Hibakusha, dont le vécu est bouleversant.

Comme vous avez pu le constater, notre délégation est composée de nombreux jeunes. Cela est une réelle volonté de notre part de promouvoir l’engagement des jeunes à tous les niveaux, de son quartier à la planète.

Permettez-moi de commencer par une citation d’Antoine de Saint Exupéry que j’apprécie particulièrement : « Nous n’héritons pas de la Terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants. » Cette citation donne toute la dimension éthique que chaque homme, en tant qu’être humain, doit acquérir. C’est cette notion de passage éphémère sur la planète que nous devons faire comprendre aux générations d’aujourd’hui, pour permettre aux générations futures de vivre dans la solidarité, le respect, la compréhension mutuelle, l’absence de guerre et d’armes… autrement dit, la Culture de Paix.

Ainsi, aux jeunes d’aujourd’hui d’être les catalyseurs d’une émergence prolifique d’une prise de conscience globale nécessaire, mais insuffisante, du rôle de la société civile. C’est en éduquant nos futurs décideurs dès le plus jeune âge à la Culture de Paix que le monde changera en profondeur et durablement. Changement de mentalité aussi bien au niveau de la conception de la paix et la sécurité internationales qu’à celui du fondement des relations internationales.

Par conséquent, à la moitié de la décennie de la non violence au profit des enfants de la planète, nous devons porter une réflexion sur la place des jeunes dans les mouvements sociaux actuels. Attardons-nous, si vous le voulez bien, sur l’engagement des jeunes en faveur du désarmement nucléaire.

Le Mouvement de la Paix, par différents moyens, nourrit cette réflexion et la met en œuvre depuis plusieurs années déjà.

Nous voulons amener les jeunes à être les tenants de leurs revendications. A travers les institutions politiques et nos partenaires associatifs, les jeunes ont la possibilité de participer à des projets, aussi bien en tant qu’acteur que spectateur actif. Par spectateur actif, il faut comprendre qu’il s’agit d’individus souhaitant apprendre, militer mais ne sachant pas comment, quand et avec qui.

C’est ici que notre rôle est primordial : favoriser la découverte et l’épanouissement de chacun en mettant en place des actions spécifiques.

Par exemple, en 2002, nous avons organisé la Première Rencontre Internationale de jeunes pour la promotion de la Culture de Paix. Puis, en 2003, au vu du succès de celle de 2002 et de l’enthousiasme des participants à voir qu’un espace et du temps leur étaient consacrés pour échanger et décider d’actions communes, ce sont les jeunes qui ont décidé de réitérer cette aventure en prenant directement part à l’organisation de la Seconde Rencontre Internationale. De spectateur actif à acteur, le pas est simple à franchir mais nécessite une base importante, la confiance. En effet, elle est source de motivation et de satisfaction.

Partant de ce principe fondateur, Le Mouvement de la Paix mène différentes actions.

Actuellement, nous travaillons beaucoup avec les écoles, les collèges, les lycées, les universités en organisant des interventions de sensibilisation et d’information sur le désarmement nucléaire et ses enjeux de société. Au-delà du seul thème du désarmement nucléaire nous oeuvrons pour que la Culture de Paix soit intégrée aux programmes scolaires nationaux.

Par ailleurs, un projet tout récent, initié par les jeunes du Mouvement de la Paix, est celui d’ « Une Main pour la Paix » dont la finalité est l’immense banderole que vous voyez ici, que nous avons exposée à Hiroshima également. A travers une démarche ludique, une forme d’expression accessible aux plus petits, nous avons pu discuter avec les enfants du drame d’Hiroshima et de Nagasaki, en diffusant le dessin animé L’oiseau Bonheur. Des questions très surprenantes de la part d’enfants ont été posées. Tous connaissent la dangerosité de l’arme nucléaire, tous se posent la même question : pourquoi ne détruisons-nous pas les armes pour qu’il n’y ait plus de guerres, de morts et de course à l’armement ?

Ces deux exemples montrent l’engagement des jeunes au niveau éducatif du développement d’une société. Il s’agit donc de transmettre des données dont chacun se saisira selon ses sensibilités.

Mais ce qui s’avère être crucial, c’est aussi l’engagement des jeunes au niveau des processus décisionnels aussi bien locaux que nationaux. Par la prise de responsabilités au travers d’institutions, de mouvements sociaux, les jeunes peuvent mettre en avant leurs besoins et attentes. C’est ce qui peut expliquer la participation nombreuse des jeunes aux débats et manifestations telles que les Forums Sociaux Mondiaux. La jeunesse est aujourd’hui dans une phase de prise de conscience de leur influence potentielle sur les décisions stratégiques et politiques des nations. Il est donc de notre devoir de réunir ces énergies sur des thèmes fondamentaux tel que le désarmement nucléaire. Nous ne sommes qu’aux prémices d’une prise de conscience collective des dangers des armes nucléaires.

Gandhi disait : «  Vous devez être le changement que vous désirez voir en ce monde. » C’est ce message que nous souhaitons voir diffuser largement.

Nagasaki, le 9 août 2005

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Facebooktwittermail