Prepcom 2004 : le journal de bord de la délégation

 

 

 

Prepcom 2004 : le journal de bord de la délégation

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dimanche 25 avril 2004

Arrivée a new-york le 25 dans la nuit.

Longue queue de 2 heures, fatigue, accueil très administratif. Certains d’entre nous sont très irrités par les questions posées ou par des tracasseries dans le remplissage des formulaires. Oh la la !!! Et la pub pour les banques…

 

Lundi 26 avril  : ACCEUIL et TOUT DE SUITE AU TRAVAIL !

 

Les impressions

Impressionnante ONU, à deux pas de notre YMCA, hôtel de jeunesse.

Un temps Breton doux et pluvieux…

Nous prenons la longue file des invités, la queue encore, mais les accueils sont plutôt souriants et agréables.

Au fond d`un long couloir, pose pour la photo. Badge indispensable. A ne pas oublier !!!

Le groupe cherche ses repères parmi des impressions multiples : expositions, salles de conférence, boutiques, cafétéria.

Des multitudes d`informations, de rencontres. L`après-midi, réunion générale pour nous organiser : un groupe suivra les interventions des délégués ou ambassadeurs des pays lors de la plénière du TNP, un autre participera aux discussions et témoignages des survivants d`Hiroshima. Nous nous retrouverons à 18h, à l`invitation de l`ambassade d`Indonésie, dont l’ambassadeur préside les débats de la prepcom 2004, pour un apéritif-repas très agréable.

Nous vivons des moments extrêmement forts. Faire respecter le TNP revient dans toutes les interventions, le Vénézuela met en valeur à quel point l’Amérique latine respecte bien la non-dissémination, beaucoup insistent sur la responsabilité des puissances nucléaires, qui doivent donner l`exemple et respecter leurs engagememts.

Une conference de presse pour les médias de langue francaise est prévue pour demain matin a 10h.

Nous nous decouvrons, sorte de prepcom Bourges!

Roland nous informe largement sur le film “ la prophétie”. ‘`idée d`une banque de vidéo fait son chemin… Marie nous raconte son expérience en Argentine. Le repas indonésien a constitué une pause pour se retrouver. Toutefois nous sommes interpellés toutes générations confondues sur le genocide rwandais. Des explications, chacun (e) les apporte. Gérard fait rebondir sur Hiroshima, ses raisons et nous voilà repartis…notre première vraie nuit new-yorkaise commence et elle promet d’être longue…

 

Programme

Le lundi 26 avril, la délégation des 20 militants du Mouvement de la Paix français a commencé son travail au sein de la conférence préparatoire à la révision du TNP (Traité de Non-Prolifération Nucléaire). Cette conférence a lieu dans les locaux de l’ONU.

8h  : après l’accueil chaleureux par les délégations des ONG étrangères regroupées pour un grand nombre au sein du réseau ABOLITION 2000 qui regroupe les mouvements qui militent pour l’abolition des armes nucléaires, le travail commence tout de suite.

8h- 9h  : réunion de travail de la délégation.

8h –9h  : 3 représentants de la délégation participent à la réunion quotidienne d’ABOLITION 2000.

10h-12h30 : participation à la séance plénière (intervention des Etats suivants : Irlande au nom de l’Union Européenne, Grande-Bretagne, Nouvelle-Zélande, Mexique, Algérie, Chine, la Malaisie au nom des pays non alignés)


13h-14h30  : meeting d’une ONG « Middle Powers initiative Forum »


Ont été invitées et participent l’ambassadeur du Canada, le ministre de l’environnement de Nouvelle-Zélande, le représentant de l’AIEA etc. Le thème étant : Comment mettre totalement en oeuvre le TNP ?

Des propositions concrètes sont formulées (des moyens pour le TNP, la structuration du travail, des mesures pour la paix et le développement, le rôle et la place des sociétés civiles et des ONG dans la mise en oeuvre du TNP).

Premières impressions : il y a des Etats qui font des propositions concrètes et qui souhaitent l’intervention des opinions publiques.


 L’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique) formule des idées et des propositions très intéressantes en liant la mise en place du TNP à la nécessité de mesures pour les droits de l’Homme, le développement…, et à la mise en place de nouvelles conceptions pour la sécurité du monde et la paix.

15h-17h : séance de débats publics

18h–20h  : rencontre ONG – représentants des Etats au cours  d’un lunch ouvert à tous les délégués qu’ ils soient politiques ou militants des ONG.

La délégation apprécie très fortement la mixité (ONG et représentants des Etats) qui caractérise les réunions. Cette mixité, cette ouverture permet en permanence des rencontres informelles entre les représentants des ONG et les représentants des Etats.


Mardi 27 avril 2004

 

Pour bien démarrer la journée, rien de tel que de faire un briefing dans le hall du YMCA !!! à 9h juste après le petit déjeuner, nous voici installés, sur les fauteuils, les tables basses et la moquette.

Pas très silencieux, mais très vivants ! Des bambins passent, vont à la piscine, des personnes téléphonent ou se rendent à la salle de sport. Nous nous efforcons de nous organiser face à la richesse des activités qui nous attendent pour cette deuxième journée.

Daniel évoque une rencontre pour cet après-midi avec des soldats américains de retour d’Irak. Il faut y être présent et pour cela quelques-uns d’entre nous vont se rendre chez une amie américaine qui les reçoit à son domicile.

Il est question aussi de rencontrer les officiels de la délégation de la Fédération Russe dans l’après-midi et de participer à la conference de presse d’ Abolition 2000. Et puis, il y a aussi la question du désarmement et des religions…

Une équipe se met en place pour participer à la conférence de presse avec les médias français présents sur New-York, que nous donnons dans une salle fort accueillante du YMCA. L’ autre partie de la délégation se rend directement en plénière à l’ONU pour suivre les interventions de différents pays et avoir la position de la France, notre ambassadeur devant intervenir ce matin.

Vrai, on voudrait avoir le don d’ubiquité pour ne rien louper!!!

L’équipe “conférence de presse” du matin va s’activer, on prépare les dossiers, francais, anglais, et en même temps ceux pour les comités, les points d’information… Pas de journalistes !!! Bon direction l’ONU, Pierre laisse un dossier de presse au bureau de représentation du journal “Le Monde”, rencontre deux journalistes de l’AFP en poste à New-York. On verra bien !!!

15h : Conférence de presse Abolition 2000. Plusieurs membres du réseau interviendront en anglais. Espoir que Pierre en place une ! le Mouvement de la Paix figure sur le papier informant de la conférence. Il est sur des charbons ardents. Ben non, c’est fini. Nous avons patiemmemt suivi mais rien n’est perdu ! Une journaliste du journal “La Croix” questionne attentivement Pierre. Ca rebondit… Les journalistes ne sont pas toujours ou on les attendait.

L’equipe “Presse” croise l’equipe “ruse” dans les couloirs immenses et le dialogue s’engage : alors? ils disent quoi ? reponse: Ils affirment avoir démanteler a 70%, n’apprécient pas l’OTAN et son extension, sont inquiets. Ne serions-nous pas des ennemis potentiels pour l’occident ?

Pour le reste, l’ONU a encore quelques progrès a faire !!! En matiere de signalisation et peut-être aussi de communication ! Impossible en effet de trouver la salle ou devait se tenir l’atelier prometteur ” Religion et desarmement”. Ou comment rater un moment sans doute intéressant… En Plénière, cet après-midi, les ONG se présentent aux ambassadeurs. Leurs interventions sont intéressantes, souvent émouvantes puisque parmi les ONG sont présents plusieurs Maires, des élus de villes de Paix. Le maire de Kiev, d’Hiroshima, de New-York. La charge affective est intense. Il faut dire que nous entrons dans la salle avec la brochure “Hibakusha” remise par le stand du Japon. Boulversant.

Le maire d’Hawai rappelle les explosions nucléaires dans les iles du Pacifique et le mépris des autorités militaires américaines pour leurs habitants, et rappelle aussi que la France a fait la même chose…

Aux pauses, peu nombreuses et aux repas, les langues se délient, vont bon train, les idées débordent, on échange beaucoup entre nous. Le sentimemt de participer à de grands moments nous inonde, les différences d’âge, les origines géographiques nous apparaissent bien petites. Ainsi Roland recherche l’amicale des bretons de New-York, Josette donne les origines de mots anglais ou francais qui ont voyagé, se sont transformés de façon savoureuse. Nous cultivons la paix et la paix nous cultive !

Francois et Elise reviennent de leur rencontre avec les GI’s américains. Ils sont visiblement très émus. Sur le chemin du retour, ils sont passés à l’endroit des deux tours, Ground Zero, et nous disent sobrement leurs impressions.

Jean-Paul a été invité par le maire de Manchester à la réception offerte par l’association “Majors for Peace” au 12 ème étage de UN Church. Surprise. Il s’y retrouve seul du groupe français. Pourquoi cette faveur particulière alors que notre délégation compte deux élues? Très en vedette à cette reception le jeune sénateur belge qui se pose et pose des questions bien dérangeantes pour son gouvernemet par rapport à la présence d’armes atomiques américaines sur le sol de son pays…

Marie nous livre ses impressions apres avoir discuté avec les GI’s. De sa rencontre avec Lou BLUMMER de Military Families speakout and Bring them now ! elle sort émue, touchée. Cet homme, par son témoignage vécu, lui aura permis de comprendre et de bousculer ses préjugés quant à l’attitude de l’opinion publique américaine. Non loin de là, tous ne sont pas pro-Bush et favorables à sa politique !!!

 

Mercredi 28 avril 2004

 

Vers 8h : petit déjeuner en douceur, pour quelques-uns très copieux (pancake, sirop d’érable, omelette…) sous l’œil gentil et discret du personnel.

A 9h :la journée commence dans le hall de « l’Hôtel pour jeunes ». Pas facile de s’organiser pour arriver à dire qui fait quoi. Des choix un peu douloureux sont nécessaires.

A 10h, Jean-Paul se dirige vers l’ONU pour assister à la conférence « Armes nucléaires et la guerre préventive. »

A 13h, Pierre doit intervenir –en anglais- sur le thème : quelle initiative européenne pour le désarmement nucléaire ? Du stress dans l’air. Les supporters sont nombreux.

Daniel propose de suivre à 15h : « Les armes nucléaires, la non-prolifération et la quête de la sécurité, et puis il y a aussi la question de l’Asie du Nord-Est à la même heure.

Nous sommes tous très intéressés –sauf les habitués de l’ONU- par la visite de cette dernière.

Rendez-vous donc à 15h45 précise pour cela. Seniors de plus de 62 ans et étudiants bénéficiant d’une réduction, préparez vos cartes…

Et puis à 18h15, rendez-vous devant le « pistolet tordu » devant l’ONU. Nous sommes invités par la vénérable association de la WILPF (La Ligue Internationale de femmes pour la Paix et la Liberté) qui fête ses 89 printemps. On aime les anniversaires : Happy Birthday !!!

Les grandes lignes du « programme » sont tracées. Nous quittons l’hôtel. Un petit « mistral » nous prend en sortant. Le ciel est d’un bleu provençal. Nous trouvons du charme au petit marché de produits maraîchers avec des asperges, des fruits, des champignons, du cidre –maison- « farmers », au pied des tours. A savourer.

Toujours sur le chemin de l’ONU, nous retrouvons nos amis Tibétains qui poursuivent leur grève de la faim dans la rue. Sous des tentes. Pas drôle. Nous échangeons quelques mots de compassion.

Arrivée à l’Onu. Aujourd’hui, il y a avalanche de » visiteurs, surtout des jeunes . C’est la queue. En habitués, nous rentrons sur le côté, après le petit contrôle d’usage.

Nous sommes des représentants des pays à l’Assemblée Générale : Soudan, Nigéria, Equateur… Nous avons le sentiment d’un déjà entendu – pourtant chacun a ses nuances. L’Afrique souligne bien qu’elle n’est pas une zone dénucléarisée. Insiste sur la nécessité de créer de nouvelles zones dénucléarisées, met en relief les responsabilités des Etats détenteurs d’armes nucléaires et la nécessité de l’élimination si on veut éviter la prolifération. Des inquiétudes concernant la menace du terrorisme nucléaire, le transfert des déchets radioactifs.

L’article 6. Son respect revient constamment.

Notre groupe se pose des questions, envoie quelques cartes postales. Très engagée : à la radio, aux journaux, aux copains. Le travail de rentrée se prépare aussi de cette façon.

Nous nous livrons à des réflexions parfois prosaïques : comme les toilettes sont propres par rapport à la quantité de personnes qui circulent ! les repas sont satisfaisants t variés. C’est amusant, aussi, cette façon de peser les assiettes.

Vient la conférence tant attendue – à 13h dans la petite salle de conférence. 4 organisations vont intervenir dont notre mouvement avec Pierre, Dominique Lalanne pour Stop-Essais et une organisation anglaise et allemande. Pierre ouvre la séance avec un certain humour.

Plage de détente,, mais nous ne pouvons pas nous empêcher de discuter sur l’énergie, sur la classification des pays de l’Europe par rapport au nucléaire. Et pourquoi l’Italie n’a-t-elle pas le même comportement que la France ? Que penser des pays nordiques ?

Rendez-vous pour le tour de l’ONU. On se retrouve et on se dit nos découvertes. Jean-Paul est enthousiaste. Nous parlons des jumelages. Pourquoi certains sont dynamiques, pourquoi d’autres périclitent ?

2 groupes pour la visite. Le nôtre ? Une jeune charmante sénégalaise en habit traditionnel raffiné –et surtout une grande présence. Les œuvres d’art offertes par les pays sont présentées et surtout une analyse très simple des fonctions des diverses salles, les rôles des assemblées, l’importance du conseil économique et social.

Nous restons un moment devant un graphique qui n’est pas sans noius rappeler celui de « Combat pour la Paix » : les dépenses militaires et ce qu’il serait possible de satisfaire comme besoins humains avec ces dépenses. La pyramide est à l’envers avec les dépenses militaires en haut. Nous sommes plusieurs à demander : « où se la procurer ? », il faudrait la mettre dans toutes les écoles de France… et si on poussait pour remettre la pyramide dans le bon sens !!!

Discussion sur le budget de l’ONU. On sait, mais on veut mieux savoir – La vérité sort de la bouche d’une fonctionnaire :

•  Leur budget de 3 milliards pour 2 ans, un peu moins que le budget de la police de la ville de new-York ! : Soit 1 dollar par habitant, par année !

•  850 milliards pour les armes par an ! : Soit 120 dollars par habitant, par année pour les armes !

 

Charlotte et Marie posent des questions sur les diplômes, les tâches des fonctionnaires de l’ONU. Visiblement, cela les intéresse. Nous, aussi d’ailleurs !

Nos échangeons nos impressions. Visiblement, nous sommes comblés par cette visite. Le rôle du citoyen, ses possibilités à infléchir le destin de la planète devient plus concret, plus palpable.

18 h : Nous nous dirigeons vers Un Plaza, tour à la couleur fumée – visiblement quantité d’associations y ont un siège. Nous relevons : quaker ; rotary club… Nous voici dans l’ambiance chaleureuse, un soupçon désuet de la WILPF – fondée en 1915. Buffet. Echange d’abord. On y rencontre un congolais, chic…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A consulter aussi :

La composition de la délégation
Le programme
L’album photo

 

 

 

 

 

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