TNP 2009 : Les activités des ONG

 

 

Les activités des ONG

 


CONFERENCE ORGANISEE PAR « MAYORS FOR PEACE »
sur le thème « Vers une décade décisive pour le désarmement nucléaire, 2010/ 2020 »

5 Mai 2009 – De nombreux maires pour la paix participent à cette conférence, dont Mr Akiba, Maire d’Hiroshima, Jacquie, représentante américaine de MFP, SE Simon Duarte, Haut Représentant pour le désarmement Nucléaire, plusieurs ambassadeurs et délégués de pays à la conférence de désarmement ainsi que des survivants de la bombe (ibakucha).

1ére partie : débat et perspectives

Dans une première partie de la conférence après une introduction de SE Simon Duarte, nous entendons les témoignages très émouvants de survivants, dont celui d’une petite fille de 12 ans, venue avec sa grand mère qui avait 8 ans au moment de la bombe d’Hiroshima.

Elle nous explique le calvaire vécu par sa grand mère toujours malade des conséquences de l’irradiation ainsi que son propre état de santé qui n’est pas bon, en liaison directe avec le bombardement nucléaire dont la grand mère a été victime.

Les enfants du Japon veulent la paix et la disparition totale de l’arme nucléaire.

Obama est pour les survivants le symbole de la paix et du désarmement et ils espèrent que grâce à lui cette arme terrible disparaitra un jour à jamais.

SE Thomas Stelzer, ambassadeur auprès du Secrétaire Général de l’ONU œuvre depuis 20 ans pour abolir l’arme nucléaire et fait des suggestions d’action à MFP.
Il note l’imbrication entre crise sociale, économique et sécuritaire, tout est lié.

Nous sommes responsables du monde et devons œuvrer ensemble pour le désarmement.
Nous avons tous un rôle à jouer auprès de l’ONU, et il est particulièrement important de faire aboutir les traités, notamment le TICEN.

Il ne faut plus investir dans l’armement qui ne sert à rien mais utiliser cet argent pour satisfaire les besoins cruciaux des populations en matière économique et sociale.

Il faut lutter contre la pauvreté et les effets désastreux de la mondialisation.

SE ENKHSAIKHAN, représentant permanent de la Mongolie auprès des Nations Unies a organisé une conférence dans son pays sur le désarmement.

Beaucoup d’ONG ont participé à cette conférence et il s’en félicite.

Il relève l’importance de la future ratification du TICEN par les Etats Unis et relève l’importance de la Convention sur l’abolition de l’arme nucléaire, ainsi que du Protocole d’Hiroshima-Nagasaki qui prévoit la suppression totale de l’arme nucléaire en 2020.

L’arme nucléaire représente une terrible menace.

Il faut mettre une pression politique plus grande pour imposer aux gouvernements la convention d’abolition.

Intervention de Marya Gomez, représentant les parlementaires pour la non prolifération et le désarmement :

Le combat de son association est commun avec celui de MFP et il faut atteindre un désarmement total pour 2020.

Elle soutient la convention d’abolition des armes nucléaires et cite l’exemple du Mexique et du traité de 1967 créant une zone libre ‘d’armes nucléaires en Amérique latine.

Il faut lier le désarmement et le développement.

Intervention de John Burroughs(association internationale des juristes contre l’arme nucléaire) ;
Il note l’importance de la « bonne foi »(« good faith »), il faut tenir ses promesses et travailler avec sincérité.
Les partenaires doivent réellement s’engager et s’impliquer, cela peut nécessiter des compromis, il faut faire de réels efforts pour obtenir un accord.

Certains pays possédant l’arme ne sont pas de bonne foi et continuent à développer et moderniser leur arsenal nucléaire.

2ème partie de la conférence : le forum des maires

Mr Akiba, Maire d’Hiroshima, Président de MFP

Les villes sont particulièrement vulnérables aux attaques nucléaires et les sociétés civiles ont un rôle primordial à jouer.

Il a inventé un nouveau mot : »Obamajority » pour noter, qu’avec Obama, nous sommes une majorité à souhaiter l’abolition de cette arme terrible.

Tout autour du monde, les villes ont souffert de la guerre, il cite notamment une ville dans laquelle il s’est récemment rendu, Ypres, en Belgique, presque totalement détruite durant la première guerre mondiale.

Il rappelle le protocole Hiroshima-Nagasaki et espère qu’il sera adopté lors de la conférence de révision de 2010.

Espère aussi l’aboutissement des négociations START ainsi que la mise en œuvre du TICEN.

Il espère qu’Obama tiendra ses promesses.
Il note avec satisfactions que l’association américaine des maires, qui ne sont pas tous membres de MFP a demandé au gouvernement américain l’adoption du Protocole HN.

Mr Taue, Maire de Nagasaki :

Il espère beaucoup d’Obama et pense qu’avec lui, le désarmement total est possible.

Plusieurs membres américains de MFP interviennent ensuite
Mr Connie, maire de Des Moines, Ohio, insiste notamment sur la grande importance de l’action au niveau local, il a d’ailleurs organisé une conférence dans sa ville avec des spécialistes du nucléaire ;
Pour lui, ces armes ne sont pas une défense mais un suicide.

Une explosion nucléaire provoquerait, outre la mort immédiate de très nombreuses victimes, un désastre écologique et climatique.
L’industrie civile produit beaucoup plus d’emplois que l’industrie militaire et est donc plus utile aux citoyens.
Il faut agir pour promouvoir le protocole HN.

Un message d’un maire d’Irak est ensuite lu ;

Il viendra à la conférence de 2010.
Il note l’effet terrible des armes de destruction massive sur les citoyens des villes, ces armes doivent être détruites.
L’Irak a beaucoup souffert et doit être un témoignage.

Un message d’un maire du Cameroun qui n’a pu venir, faute d’argent est également lu ;
Le RU ainsi que l’UE doivent lutter contre l’arme nucléaire.

Intervient ensuite un maire membre de la « local nuclear free zone authorities » du Royaume Uni (Ecosse)

Le maire de Florence (Italie) intervient ensuite et note que les villes ont un rôle très important à jouer dans le processus de désarmement, en 2008, 800 signatures ont été recueillies pour demander au parlement de faire de l’Italie un pays libre d’armes nucléaires.

Une maire d’une petite ville de Croatie, Biograd, ayant beaucoup souffert de la guerre nous présente un petit film montrant l’action de sa municipalité auprès des enfants pour leur expliquer ce qui s’est passé au Japon et leur transmettre un message de paix et de fraternité.

 

4 mai 2009
Evaluation d’Obama : un progrès pour une abolition globale des armes nucléaires

Réunion animée par Sam Akaki – CND GB (Campagne pour le Désarmement Nucléaire)
Intervenants :
Dave Webb Vice Président de la CND (GB)
Reiner Braun International Association of Lawyers Against Nuclear Arms – INES (Allemagne)
Pierre Villard Le Mouvement de la Paix (France)
Mayra Gomez Parliamentarians for Nuclear Non-proliferation and Disarmament
Judith LeBlanc Vice-Présidente de United for Peace and Justice (USA)

Evaluation d’Obama ou comment interpréter son « rêve d’un monde débarrassé du nucléaire » mais qu’il ne verra pas… ?
Obama va-t-il contribuer à ce que nous ayons un monde libéré du nucléaire, ou bien, si Bush était un vilain cow-boy, va-t-il lui, être un « gentil cow-boy » et néanmoins maintenir cette attitude guerrière et perpétuer cette stratégie de guerre héritée de ses prédécesseurs ?
La réunion s’est articulée autour des deux pôles contradictoires des déclarations d’Obama « I dream of a nuclear free world » et « I won’t see it ». C’est-à-dire non pas aujourd’hui, ni demain. Alors quand ?
L’élection de Barak Obama a amené un souffle d’espoir. Les huit années d’administration Bush ont servies de ferment pour qu’un changement de politique radical naisse aux États-Unis. L’image des USA, leur pouvoir sont ternis à l’étranger. Obama se pose donc en restaurateur de l’image des usa à l’étranger ainsi qu’aux États-Unis mêmes.
Mais comment va-t-il réaliser son »rêve » alors que le budget militaire est en augmentation et qu’il envoie de nouvelles troupes en Afghanistan, entrainant plus de morts de part et d’autre et favorisant un conflit avec le Pakistan ?
Il faut impérativement que les gens fassent connaitre leurs préoccupations, leurs peurs et fassent pression pour exiger que les nations signataires du TNP en respectent les trois piliers. Il faut organiser une campagne majeure mondiale pour réclamer, exiger la dénucléarisation, la non-prolifération du nucléaire militaire, exiger l’abolition du nucléaire militaire ou même civil compte tenu de son impact sur l’environnement (ex Chernobyl).
Il faut demander le renforcement des sanctions envers les états qui ne respectent pas leurs engagements au TNP, demander l’arrêt des ventes d’usine de retraitement des déchets à des pays non signataires du TNP, pays peu fiables.
Tous unis, églises, syndicats, ONG… unis dans un même mouvement et allant vers un même but.
Si nous voulons que la Conférence de Révision du TNP 2010 soit positive, soit un succès, nous devons impérativement réveiller la conscience de tous pour qu’ensemble nous exigions des nations dotées de l’arme nucléaire qu’elles donnent l’exemple, réduisent et éliminent leur arsenal nucléaire et qu’elles cessent d’encourager sciemment ou non les états non dotés de l’arme nucléaire à s’en équiper.

 

 

4 Mai 2009
Énergie renouvelable : Energie bon marché, plus sûre, plus intelligente que le nucléaire, par Arjun Makhijani.

Une triple crise énergétique mondiale a commencé à émerger dans les années 1970 ; elle est maintenant entrée dans une phase aiguë sur trois fronts :
1) Le dérèglement climatique : Les émissions de dioxyde de carbone (CO2) issues de la combustion des combustibles fossiles constituent la principale cause anthropique de dérèglement climatique grave dont la continuation laisse présager des dommages sérieux et irréparables à l’économie mondiale, à la société et aux écosystèmes existants.
2) L’insécurité de l’approvisionnement pétrolier : L’augmentation rapide de la consommation mondiale en pétrole et les conflits au sein des régions exportatrices ainsi que les conflits de concurrence envers ces régions exportatrices se manifeste par une instabilité des prix et une insécurité de l’approvisionnement.
3) La prolifération nucléaire : La diffusion de la technologie nucléaire civile, présentée comme une solution essentielle à la réduction des émissions de CO2, contribue à fragiliser la non-prolifération des armes nucléaires.

Seul le troisième point va être ici développé.

Arjun Makhijani illustre la première partie de sa conférence en s’appuyant sur l’exemple français, qui se situe parmi les leaders mondiaux dans le domaine de l’énergie nucléaire civile. Deux limites essentielles à ce modèle sont pointées du doigt :
– la difficile évaluation du coût de ce programme énergétique,
– le problème des déchets nucléaires qui perpétue au niveau du système énergétique des vulnérabilités et des insécurités qui sont évitables.

D’un point de vue plus global, la technologie nucléaire industrielle est actuellement préconisée, notamment par le gouvernement américain, comme une manière de réduire les émissions de CO2. Avec la Russie, les États-Unis mettent en avant un dispositif visant à limiter l’enrichissement de l’uranium et la séparation du plutonium (retraitement) à des fins civiles aux pays qui en disposent déjà. (Il s’agit des deux procédés permettant de produire des matières nucléaires utilisables pour la fabrication d’armes atomiques.) Il s’agit d’une tentative transparente visant à modifier le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) sans avoir à passer par le processus de travail avec les signataires pour l’amender.
L’utilisation de l’énergie nucléaire entraîne donc des risques de prolifération nucléaire, de terrorisme et d’accidents graves.

Les États disposent en termes d’énergies renouvelables d’un vaste potentiel pratiquement inexploité. Les ressources éoliennes par exemple disponibles dans les États du Middle West Américain et des Rocheuses sont équivalentes à 2,5 fois la production électrique totale des États-Unis.
Le Dakota du Nord, le Texas, le Kansas, le Dakota du Sud, le Montana et le Nebraska disposent chacun d’un potentiel éolien supérieur à l’électricité produite par l’ensemble des 103 centrales nucléaires américaines.
Avec seulement un pour cent de la superficie des États-Unis, les ressources en énergie solaire seraient environ trois fois supérieures à celles de l’énergie éolienne, si la production était concentrée dans les zones à très fort ensoleillement dans le Sud-Ouest et l’Ouest.
Aux États-Unis, les parcs de stationnements et les toits des bâtiments à eux seuls pourraient fournir la plus grande partie de l’approvisionnement électrique du pays. Ceci a également l’avantage d’éviter de recourir à un développement des lignes de transport d’électricité, même si un certain renforcement de l’infrastructure de distribution peut s’avérer nécessaire. Un premier pas a été fait. La Marine américaine possède une installation de 750 kW dans l’un de ses parkings à San Diego qui offre des places ombragées pour plus de 400 véhicules, avec beaucoup d’espace libre en réserve pour un développement de la production électrique.

Installation solaire photovoltaïque de 750 kW sur un parking de la Marine américaine près de San Diego (photo présentée lors de la conférence)

L’énergie éolienne est d’ores et déjà plus économique que l’énergie nucléaire. Au cours des deux dernières années, le coût des cellules photovoltaïques a baissé jusqu’au point où des installations de taille moyenne, comme celle qui apparaît sur la photo, sont rentables dans les zones ensoleillées dans la mesure où elles fournissent de l’électricité essentiellement pendant les heures de pointe.
Egalement, de nouvelles batteries peuvent alimenter des véhicules hybrides et des véhicules électriques appartenant à des flottes ou garés dans de grands parkings pour assurer un stockage relativement bon marché.

Outre les États dotés d’énergie nucléaires, environ une trentaine de pays, dont l’Iran, le Japon, le Brésil, l’Argentine, l’Égypte, Taïwan, la Corée du Sud et la Turquie, possèdent la capacité technologique de fabriquer des armes nucléaires. Il est crucial que les États-Unis prêchent par l’exemple et parviennent aux nécessaires réductions des émissions de CO2 sans recourir à l’énergie nucléaire. Un recours accru à l’énergie nucléaire transformerait le difficile problème de la prolifération nucléaire aujourd’hui en un casse-tête pratiquement insoluble.
Le nombre actuel des centrales et des infrastructures nucléaires a déjà créé des tensions entre la non-prolifération et les droits d’acquérir la technologie nucléaire dont disposent les pays dans le cadre du TNP. Augmenter leur nombre exigerait d’autres usines d’enrichissement de l’uranium, alors qu’une seule de ces installations en Iran a généré des tensions politico-militaires au niveau mondial jusqu’au point où cela représente un facteur majeur dans les fluctuations des cours du marché du brut. De plus, il existe des risques de terrorisme, dans la mesure où les centrales sont des cibles annoncées par les terroristes.

Finalement, depuis le début des années 1980, les milieux financiers ont été, et restent, sceptiques vis-à-vis de l’énergie nucléaire du fait des coûts et des risques associés. C’est pourquoi, l’industrie continue de se tourner vers le gouvernement pour obtenir des garanties de prêts et autres subventions. La situation n’est pas meilleure du côté des assurances. L’assurance très limitée qui existe est très loin des estimations officielles des dommages qui résulteraient des accidents les plus graves ; elle est presque totalement financée par le gouvernement.
Le résultat de la résolution de la crise énergétique dépendra essentiellement des choix politiques, des mesures incitatives et de la recherche et développement publiques et privés.

Compte-rendu : Florence Poirier


 

Facebooktwittermail