Conseil national des 18 et 19 juin 2016

1ère plénière : Culture de la paix, l’avenir des jeunes ?

 

Les interventions des invités

Tom Oroffino, Union des étudiants de France (UNEF) :

« Pour l’UNEF, la question de la Paix eshat d’abord historique. Au moment de la guerre d’Algérie, l’UNEF a d’abord lutté contre l’envoi d’étudiants pour y faire la guerre, avant de soutenir la lutte du peuple algérien. Cette période a été un tournant pour l’UNEF qui est alors devenu véritablement un syndicat, avec une dimension politique. La question internationaliste s’est imposée à l’UNEF (crée en 1907, NDLR) à ce moment-là.

Cette problématique est restée et dans les exemples contemporains, lors de la guerre au Kosovo, l’UNEF a envoyé des camions de produits de première nécessité pour les Kosovars. Récemment, nous avons aussi participé à une délégation dans un collectif « Vérité sur le Rwanda » pour remettre au centre des réflexions le rôle de l’état français sur cette question. Nous prenons aussi position sur le conflit israelo-palestinien et nous coopérons avec des syndicats colombiens dans leur processus de paix actuel.

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Sandra Rouleau, diplômée en FLE investie dans l’accueil de réfugiés

« Parler de Paix et de culture de la Paix dans le contexte actuel ne vient pas forcément comme une évidence. On ne peut pas occulter la violence qui nous entoure ici et ailleurs.

Je pense évidemment aux guerres : celles qui sont médiatisées et celles qui sont passées sous silence ; je pense à la violence économique, où la loi du plus fort est plus que jamais de mise ; je pense à la violence sociale, et à toutes les personnes qui se « regardent de travers » au nom de telle ou telle différence réelle ou supposée ; je pense aussi à toutes les formes de violence qui se jouent dans l’intimité des foyers…

Néanmoins, au-delà du bruit médiatique tellement enclin à nous maintenir dans un état de peur, quand j’écoute les mots et que j’observe les attitudes des jeunes d’une vingtaine de nationalité que je côtoie au quotidien, c’est une aspiration profonde à la paix que je vois. Plus qu’y aspirer, ils la cultivent, ils l’expérimentent.
Ici, il me semble intéressant de vous raconter quelques histoires porteuses d’espoir :

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Myriam Dessaivre, étudiante en Master « Peace Studies »

« Avant de vous parler plus spécifiquement de ce master, je vais commencer par une citation qui décrit assez bien les enjeux d’une éducation à la paix. Certains d’entre vous doivent certainement la connaître : “Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix.” Extraite du préambule de l’acte constitutif de l’UNESCO, cette phrase montre la nécessité, l’importance capitale que revêt l’éducation aujourd’hui.

Parce que je ne suis pas de celles et ceux qui estiment, comme le dit l’adage, que si l’on veut la paix, on doit préparer la guerre, j’ai choisi de suivre un Master en Etudes de Paix, que l’on peut suivre à l’université de Paris Dauphine.

Ce master est dirigé par une Turque et un Grec, et cette première aime à nous rappeler que même si leurs nations respectives ne sont pas forcément amies, ils ont quand même réussi à se réunir pour collaborer dans la perspective de ce master, un master en études de Paix.

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Hawa Dème, ex-présidente de l’Association des étudiants maliens en France

« Jusqu’en 2012, la Paix était pour moi un sujet abstrait. Cette année-là, on s’est réveillés un matin et notre pays était envahi par des personnes au nom d’un « djihad » qui s’étaient installé de façon violente dans le nord. Cela a été un traumatisme pour ces populations et pour notre société.

Bien qu’engagé depuis mes 12 ans sur d’autres thématiques, 2012 a marqué mon éveil à la culture de la paix. Avec d’autres jeunes, nous avons alors créé le mouvement « International hope week » dont l’ambition est de réunir d’autres jeunes du continent afin de pour partager nos expériences et de favoriser le vivre ensemble. L’ambition était de nous rencontrer et d’échanger car la haine nait de la méconnaissance.

En 2015, j’ai été sélectionnée au Forum mondial paix et sécurité à Amman en Jordanie, avec plus de 10.000 jeunes venus de tous les continents qui ont participé à la déclaration d’Amman.

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Basile H., représentant fédéral des Jeunes Socialistes

« Au Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS), nous avons un secrétaire national à la jeunesse et un autre à la Paix. C’est donc un domaine qui a son importance chez nous.

Pour ma part, je vais parler de culture de paix au niveau national même si nous défendons la reconnaissance par la France de l’État de Palestine et que nous militons aussi pour la reconnaissance des responsabilités de la France dans les exactions génocidaires au Rwanda. Ceci n’est forcément un débat facile à aborder au sein du Parti socialiste, car celui-ci était au pouvoir en 1993. Mais le MJS est indépendant de la direction du PS, et il nous arrive de porter des avis différents sur des sujets de société. Surtout en ce moment…

Notre constat est qu’à un an de l’élection présidentielle on best face à une société crispée, et une crise démocratique à à peu près à tous les niveaux avec la Loi Travail, le clivage droite/gauche qui manque de clarté, et un débat identitaire qui a remplacé le débat social avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur la montée de l’extrême-droite et les discriminations que cela entraine.

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Fabian Ardila, association Palenque

« L’Association Palenque a comme objectif développer et promouvoir les rencontres entre la France et l’Amérique Latine, dans tous les domaines et les expressions de la culture,  de la solidarité, de l’échange , de l’insertion,  de l’économie,  de la formation et de la promotion des droits de l’Homme, et en participant aux actions et aux activités dans un contexte artistique, culturel et linguistique,  social et économique, éducatif ou environnemental.

Palenque, créée en juin 2002 par  des réfugiés politiques, était  à l’origine une association dont l’objectif était de favoriser l’insertion sociale, économique et culturelle des ressortissants de pays latino américains et plus particulièrement  de la Colombie. En 2005, Palenque a décidé de mettre en place une épicerie sociale “la tienda”, en collaboration avec la banque alimentaire, pour favoriser l’accès à l’alimentation de personnes en grande précarité économique. Palenque a mené pendant trois ans de nombreuses actions culturelles (organisations de spectacles, cours de danse, dégustations de plats typiques) mais aussi des activités sociales pour accompagner les migrants dans leurs démarches administratives et lutter contre l’exclusion.

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Xavier Dossou, président de l’association Sud-Ensemble

« L’association « Sud Ensemble » est née en 2009 en partant de cette interrogation : Que pouvons-nous apporter au monde ? Pour nous la paix n’est pas un vain mot, c’est avant tout un comportement. A partir de là nous avons décidé de créer une structure pour venir en aide concrètement, avec des projets qui améliorent le quotidien. Pourquoi « Sud ensemble » ? Parce que les besoins dans le sud sont plus important qu’ici. Nous avons débuté avec es petits moyens, puis la sollicitation d’aides diverses nous ont permis d’organiser des rassemblements divers comme des repas festifs, et de récupérer de l’argent.

En 2011 nous nous sommes rapprochés du Bénin pour étudier les besoins des populations. Nous sommes rendus dans la province à Lokossa, chef-lieu du Mono dans le sud du pays, près du Togo.

Là-bas, nous nous sommes rendus compte que des enfants faisaient 6 à 12 km à pieds pour venir à l’école, et que cela favorisait leur découragement et l’abandon de leurs études.

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Amadis Guillorel-Obregon, étudiant en agronomie

« Ingénieur agronome, je pense qu’il y a beaucoup de liens entre le développement de la paix et les problématiques environnementales, notamment rurales. Revenant du Brésil, je peux rendre compte de certaines constations qui font prendre conscience que notre manière de consommer est assez violente pour l’environnement.

Par exemple, la France importe beaucoup de porcs du Brésil. Il faut savoir que le cochon est élevé avec du soja. Pour récupérer les terres d’indigènes, des épandages de pesticides ont été effectués afin qu’ils quittent leurs territoires ! Trois paysans sans terre qui s’opposait aux industriels ont été tués et c’est près de 136 personnes en Amérique Latine qui ont été assassinées pour les mêmes raisons.

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Lucien Badjoko, auteur de « J’étais enfant soldat »* :

« A douze ans j’ai été enrôlé comme enfant soldat dans l’armée de Laurent-Désiré Kabila et j’ai participé à la lutte contre Mobutu en 1997. Donc la notion de paix, n’est pas celle qui a bercé ma jeunesse…
Lorsque j’ai quitté le Congo je me suis dit : « Tu vas vivre ailleurs, loin du bruit des bottes et de l’odeur des balles. » En arrivant en France, avec le temps, je me suis rendu compte que la notion de paix est vaste, qu’elle ne concerne pas que la guerre.
Dans ce pays où je pensais que régnait la Paix, j’ai rencontré d’autres jeunes qui n’étaient pas en paix. Ni avec eux-mêmes, ni avec la société et celle-ci n’était pas non plus en paix avec eux. Je me suis posé des questions en me disant moi qui rêvais d’une paix absolue en France, est-ce que cette idée est une illusion, ou est-ce que c’est moi qui n’ai pas compris ce que je voulais.
Je suis allé à l’école, j’ai lu sur ces notions de paix et je me suis rendu compte que chacun, en fonction de sa position, de sa culture, de son éducation vit la paix autrement. Cependant j’ai fini par définir la paix comme une notion d’équilibre et d’harmonie les uns avec les autres, de nous avec notre conscient et notre inconscient.
Mais alors comment construire cette paix qui semble utopique ? Je me suis mis à discuter avec des jeunes autour de moi. J’ai compris que pour comprendre ce qu’était la Paix, il fallait commencer par définir la violence, puis la notion de « guerre ».

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Bandiougou Kourouma, « Plus jamais ça Mali »

« Tout être qui a de l’espace a tendance à l’occuper. La nature a horreur du vide comme dit l’adage. Avec quoi, sui et comment, cela est la grande question…aujourd’hui on se rend compte que les mouvements de personnes causés par les guerres sont néfastes pour les pays qui les subissent, mais aussi pour les pays dont sont originaires ces réfugiés ou ces migrants.

Un matin, au Mali on s’est réveillés avec la suspicion que le voisin pouvait venir vous égorger. On a découvert qu’il y avait un Mali du Nord et un Mali du Sud. Pour moi, il n’y avait que la fédération du Mali dont faisait d’ailleurs partie le Sénégal et la Guinée. Ces cultures si diverses se sont rencontrées et cohabitaient sans problème. Qu’est-ce qui est arrivé ?

Lorsqu’il y a eu le coup d’état, nous étions jeunes entrepreneurs, étudiants, etcaetera et on s’est retrouvés face à des violences physiques et verbales importantes et il nous fallait réagir. Heureusement les réseaux sociaux étaient là. Ils nous ont permis de nous organiser en tant que citoyens et nous avons pu nous réunir à à la bourse du travail. On peut critiquer les syndicats ou les associations mais ce sont les premiers à défendre nos droits ! Jaurès a préparé la paix en temps de paix, pas en temps de guerre !

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Jimmy Annet, Collectif pas de salon de l’armement à Paris

« Mon avis sur l’engagement pacifiste en 2016. Être pacifiste c’est être optimiste. C’est penser que l’Homme vaut mieux que la guerre, et qu’il est possible d’accéder au bonheur sans que cela soit au dépend des autres. On reproche aux pacifistes leurs « bons sentiments », je crois qu’il faut les revendiquer, on a des bons sentiments et on aime ça ! On souhaite la vie, la nôtre et celle des autres.

Être pacifiste c’est refuser la simplicité de la guerre. Il est peut-être utopique de penser que l’on peut résoudre les problèmes du monde pacifiquement, mais pas plus que de penser que l’on peut les résoudre par la violence. Entre deux utopies, je choisis celle qui me pousse à penser et à comprendre plutôt que celle qui me pousser à tuer et à mourir.

Être pacifiste c’est un plaisir c’est un plaisir et c’est important, car comme toutes les militantismes il doit parfois se confronter à l’échec (pas toujours, heureusement !), et c’est dans ce plaisir que l’on puise la volonté de persévérer. Le pacifisme a cet avantage de permettre à la fois d’embellir la société et d’enrichir les personnes qui le portent.

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Marzia Ronconi, étudiante en Master Urgence Humanitaire


2ème plénière : Quelle(s) politique(s) de la France et de l’Union européenne pour la Paix ?

Modérateur : Raoul Alonso

Intervenants :

  • Bruno Drweski, Maitre de Conférences Habilité à diriger les recherches à l’INALCO, écrivain
  • Alain Rouy, membre du bureau national du Mouvement de la Paix
  • Francis Wurtz, Député honoraire GUE-NGL du Parlement européen

Les interventions des invités

Débat sur la situation géo-politique en Europe avec F. Wurtz et B. Drweski (1)


Débat sur la situation géo-politique en Europe… par mouvementdelapaix

Débat sur la situation géo-politique en Europe avec F. Wurtz et B. Drweski (2)


Francis Wurtz et Bruno Drewski analysent la… par mouvementdelapaix

Débat sur la situation géo-politique en Europe avec F. Wurtz et B. Drweski (3)


Francis Wurtz et Bruno Drewski analysent la… par mouvementdelapaix

3ème plénière : Rencontre avec la délégation du Mouvement de la Paix des Grands Lacs


La délégation du Mouvement de la paix des… par mouvementdelapaix

La vie quotidienne à Goma (Mali)


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