Lettre au Président de la République : Demande d’audience à l’occasion de la prochaine session des Nations Unies et de la Journée internationale de la paix

 

Objet : Demande d’audience à l’occasion de la prochaine session des Nations Unies et de la journée internationale de la paix

Paris, le 8 septembre 2015

Monsieur Le Président de la République,

Du 15 Septembre au 6 Octobre, la France va participer à la 70ème Assemblée générale des Nations Unies et à d’autres réunions d’une grande importance pour la paix comme le sommet des Nations Unies sur le développement. Sur cette période se déroulera aussi la Journée Internationale de la paix créée par la résolution 55/282 adoptée lors de la 55ème session des Nations Unies.

Outre la célébration et l’observation de la paix, cette résolution invite toutes les nations et tous les peuples à cesser les hostilités. Nous avons alerté et sollicité l’action des citoyens pour demander que toutes les mesures soient prises par la France pour faire du 21 septembre une journée mondiale de cessez-le-feu et de non-violence.

Mais au-delà de cette nécessaire action nous souhaitons attirer particulièrement votre attention sur le troisième volet de cette résolution qui conclut en indiquant : « l’assemblée générale engage tous les États Membres, les organismes des Nations Unies, les organisations régionales et non gouvernementales et les particuliers à célébrer comme il convient la Journée internationale de la paix, y compris au moyen d’activités d’éducation et de sensibilisation, et à œuvrer, de concert avec l’Organisation des Nations Unies, à l’établissement d’un cessez-le-feu mondial. ». Ce dernier volet est un appel à l’action des peuples et des Etats pour la paix et le vivre ensemble.

Nombreux sont les citoyens et citoyennes en France, mais aussi les organisations et communes, qui célèbrent à leur manière cette journée avec la volonté de mettre en œuvre concrètement au plus près des citoyens les orientations prônées par cette résolution des Nations Unies.

Pour ce qui nous concerne nous développerons tous azimuts au cours de cette journée mais aussi des jours et des semaines qui prolongent le 21 septembre des activités d’éducation populaire pour faire connaître les résolutions des Nations Unies sur la culture de la paix comme outil de prévention des conflits et des guerres et comme outil de promotion du vivre ensemble, au sein des nations mais aussi entre les Etats.

L’avancée qu’a constitué l’accord avec l’Iran en matière de non-prolifération nucléaire montre combien les approches préventives sont beaucoup plus efficaces que les soi-disant « solutions » punitives.

La situation internationale actuelle, avec le drame vécu par les réfugiés, et les événements que nous avons connus en janvier 2015 montre d’ailleurs à travers une triste réalité combien les guerres ne résolvent rien mais aggravent tous les problèmes et contribuent à une grave détérioration de la situation internationale par l’extension des zones de conflits qui font d’abord des victimes dans les populations civiles et meurtrissent des nations et des peuples entiers, poussent des milliers de personnes dans des migrations non désirées elles aussi meurtrières et contribuent au développement d’un terrorisme sanglant.

Le commerce des armes et l’augmentation délirante des dépenses d’armement contribuent aussi à cette détérioration.

C’est pourquoi nous souhaitons à l’occasion de la 70eme session des Nations Unies et de la journée internationale de la paix du 21 Septembre rappeler nos propositions pour des solutions constructives pour la paix, sans rien abandonner de notre critique concernant des orientations politiques qui confortent le commerce des armes, ne proposent pas de mesures concrètes de nature à faire avancer le désarmement nucléaire alors que les alertes documentées sur les risques de catastrophe humanitaire qu’implique l’existence de ces armes de destruction massive se multiplient. Pourtant l’annonce par la France d’un gel de tous ses programmes de modernisation des armes atomiques serait de nature à faire avancer le processus bloqué du désarmement nucléaire.

Nos propositions ont été conçues comme autant de mesures concrètes visant à inscrire dans la réalité de la politique de la France des actions relevant des 8 domaines d’intervention définis par les Nations Unies dans la résolution A/Res/52/13 relative à la culture de la paix (économie, éducation , sphères médiatiques ,diversité culturelle, multilatéralisme, démocratie participative, mesures pour le vivre ensemble en tolérance, désarmement) .

C’est dans ce cadre que nous efforçons en tant qu’association d’éducation populaire d’apporter notre contribution aux actions définies par la résolution 50/29 des Nations Unies en contribuant dans notre pays au débat démocratique et au développement de ce que nous avons tous coutume d’appeler la citoyenneté.

Nous avons dans le domaine de la politique préventive déjà formulé auprès de vos services et des services du Premier Ministre un ensemble cohérent de propositions concrètes, comme par exemple la proposition de création d’une mission interministérielle pour la paix. En effet nous estimons que la construction de la paix nécessite des efforts concertés de tous les secteurs de l’État et bien sur l’appui des citoyens. Nous avons été reçus en juin 2014 par les services du premier ministre pour développer nos propositions mais nous n’avons reçu à ce jour aucune réponse à celles-çi.

C’est pourquoi nous souhaitons vivement que le gouvernement et vos services attirent l’attention des services déconcentrés de l’État sur la nécessité de soutenir les initiatives citoyennes qui partout en France se développent pour assurer le développement d’une culture de la paix comme nous y invitent les résolutions conséquentes des Nations Unies et en particulier que vos services assurent la promotion de la journée internationale de la paix.

Nous pensons qu’une circulaire interministérielle serait la bienvenue pour soutenir cette dynamique citoyenne que la commission nationale citoyenneté appelle de ses vœux.

Sur le plan international à quelques jours de la prochaine Assemblée Générale des Nations unies, nous souhaiterions que la France renoue avec certaines traditions qui ont pu faire la force de cette diplomatie en annonçant à la tribune des Nations Unies que la France gèle les programmes de modernisation de ses armes atomiques et appelle de ses vœux la mise en place d’un traité d’interdiction des armes nucléaires .La France pourrait plaider à la tribune des Nations Unies en septembre en faveur d’une diminution conséquente des dépenses d’armement de nature à permettre que le programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) bénéficie au moins dans un premier temps d’une augmentation de ses moyens de l’ordre de 200 milliards par an pour résoudre les principaux problèmes de l’humanité dont un grand nombre d’entre eux sont causes des guerres et des conflits d’aujourd’hui. (Rappel : les dépenses mondiales militaires ont été évaluées à 1800 milliards de dollars en 2014 par le SIPRI).

En résumé nous souhaiterions vivement qu’à l’occasion de la prochaine Assemblée Générale des Nations Unies et de la journée internationale de la paix :

1- une chose aussi simple que l’envoi d’une circulaire interministérielle dans tous les services déconcentrés de l’Etat pour promouvoir la journée internationale de la paix et la résolution des Nations Unies sur la culture de la paix et de la non-violence soit rapidement concrétisée.

2- qu’un prochain conseil des ministres inscrive à son ordre du jour la question de la promotion d’une culture de la paix et de la non-violence et la création d’une mission interministérielle pour la paix

3- que la France fasse des propositions concrètes pour des solutions politiques et diplomatiques aux conflits en cours (Moyen-Orient, Ukraine, Syrie …) et s’inscrive en faveur d’une démilitarisation des relations internationales et de la promotion du multilatéralisme

4- que la France annonce des initiatives pour la relance du processus de désarmement nucléaire à travers par exemple l’annonce d’un gel des programmes de modernisation de ses armes nucléaires.

Enfin ce contexte, et en particulier la prochaine session des Nations Unies, nous semble une opportunité à saisir par la France pour traduire  le vote du Parlement français en faveur de la reconnaissance de la Palestine en une décision de   reconnaissance officielle de l’Etat de Palestine annoncée en Septembre aux Nations Unies.

Nous vous remercions de l’attention que vous porterez à nos propositions et formulons officiellement la demande qu’une délégation du Mouvement de la paix soit reçue par vos services, avant le début de 70ème session de l’Assemblée Générale des Nations Unies pour présenter l’ensemble de nos propositions pour la paix et la prévention des conflits.

Pour Le Bureau National du Mouvement de la paix

Roland NIVET

Co-secrétaire national et porte-parole du Mouvement de la paix.

 

Copie : parlementaires et responsables des partis politiques

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