Allocution d’André Molino, Maire de Septèmes les Vallons.
Comme pour chaque 11 novembre, nous nous rassemblons pour rendre hommage appuyé aux hommes et aux femmes qui sont tombés au champ d’honneur entre 1914 et 1918.
Nous sommes-là, pour rendre hommage à ceux qui ont sacrifié leur « 20 ans » pour que nous soyons libres aujourd’hui. Il y a certes longtemps, il y a 100 ans, un siècle, mais nous ne l’oublions pas !
Nous avons conscience aujourd’hui, que cette 1ère guerre mondiale a fait entrer les grandes nations européennes dans l’horreur. Nous y avons perdu ce qui nous est le plus cher, le plus important pour un pays, c’est la jeunesse et nous l’avons sacrifiée durant cette guerre. À vivre en paix est un combat de tous les instants. Au moins apprendre de la sagesse que le goût Et puis au fond, sachons transmettre avec lucidité les leçons de l’histoire !
Car nous ne pouvons oublier qu’entre 1914 et1918, plus de 65 millions d’hommes seront mobilisés au sein des nations belligérantes.
Comment oublier que cette Guerre creusera le lit d’un cortège d’horreurs et de drames qui causera la mort de plus de 8 millions d’hommes laissant dans la peine, plus de 4 millions de veuves et plus de 8 millions d’orphelins. Une Guerre terrible qui prendra par surprise ceux qui n’avaient pas entendu les alertes de Jaurès portant maintes fois répétées.
En septembre 1914 la France devait perdre la guerre. Les Allemands avancent vers Paris, l’armée française recule il ne reste plus qu’à lancer une attaque avec la garnison de Paris !
Le pays tangue comme un bateau ivre, des milliers d’hommes et de véhicules sont réquisitionnés.
Les taxis de la Marne
Imprimons dans nos mémoires cette folle mobilisation qui permettra ainsi de faire partir au front ce qu’il reste de troupe disponible.
Les lignes de front se dessinent, les tranchées s’enlisent et deviendront le symbole terrible d’une guerre apocalyptique qui va changer le sort du pays et le destin du monde.
Alors imaginons l’instant ou fut proclamée la fin des combats, à 5 h du matin.
Tout s’est enchainé, à 11 h 15 du matin, la 11e heure du 11e jour du 11e mois de l’année 1918 le cessez-le-feu était effectif et la France pouvait célébrer la victoire.
Il ne restait plus qu’aux généraux allemands et alliés à signer l’armistice dans la singulière clairière de Rethondes en forêt de Compiègne.
De partout, les clairons se mirent à retentir, les cloches de Septèmes comme celles de toutes les églises des villages français se mirent à sonner.
Cinq années de guerre totale prenaient fin.
Mais très vite, à la ferveur engendrée par la victoire, dans les chaumières, c’est le deuil et la tristesse qui prenaient le dessus submergeant les survivants de sentiments conscients bien plus profonds.
Certes, le pays avait l’urgence de reconstruire, de panser ses terribles plaies.
Mais le pays, en même temps prenait conscience qu’il avait perdu son visage.
Celui des 1 400 000 soldats tombés au champ d’honneur pour dé fendre notre République si chèrement acquise depuis Carnot et les soldats de l’an 2.
C’est pour cela que nous sommes-là, ce matin, devant notre Monument aux Morts ; ici même ou nos protecteurs nos héros nous rappelle l’humilité. Ils nous incitent à davantage de modestie, car ils ont souffert et connu la mort. Morts pour la patrie
Regardons ces visages, particulièrement le visage des statues de notre monument ils nous parlent des 39 enfants de Septèmes. Ces visages ont servi de modèle,
Rose Guieu et de ne jamais oublier nos héros.
Mais, je ne voudrais pas que l’on oublie en ce 11 novembre 2017, qu’il y a 100 ans des soldats russes ont débarqué à Marseille, venus d’Odessa et cantonnés un temps, non loin d’ici du côté des Aygalades. Ils étaient nos alliés, ils venaient redonner le moral aux troupes enlisées dans la boue et le sang des tranchées, ils venaient aussi redonner le moral aux français. Tout au long de leurs parcours, ils ont traversé au pas cadencé nos villes et nos villages mais au bout du chemin le combat les attendait. La plupart, n’en reviendront pas comme, l’avait si bien écrit Aragon. C’est la mort la barbarie des combats qui les attendaient au tournant. Pour certains, ce fut la révolte le refus de la guerre, certains ont rejoint la toute jeune révolution russe, d’autres ont été passés par les armes, certains ont regagné Marseille fondant la première communauté russe en Provence. Le théâtre Toursky en est l’héritier.
A Septèmes, il y a bien longtemps que nous ne commémorons pas pour commémorer, nous voulons donner un sens à notre République.
C’est sans doute pour cela qu’André Malraux – Ministre du Général de Gaulle – a donné le sens de toute commémoration lorsqu’il affirmait
Sachons nous unir pour un avenir fraternel plus encore que pour un passé commun.
Ici, c’est ce devoir de transmission d’un passé commun pour un avenir fraternel que nous nous attachons à mettre en œuvre en permanence !
Oui, j’ai conscience qu’il n’y a plus aucun témoin de cette époque tragique pour nous rappeler notre œuvre de mémoire.
Aussi, cette œuvre de mémoire cultivons-la.
C’est pourquoi, je veux saluer toutes les initiatives en faveur de la paix durable.
C’est pourquoi, je veux saluer toutes celles et ceux qui tout au long de l’année font vivre Septèmes mémoire et histoire.
C’est pourquoi, je veux saluer le travail auquel a contribué le Mouvement de la Paix Faisant obtenir au réseau international dont il est membre le prix Nobel de la Paix
Pour un monde sans arme nucléaire !
C’est pourquoi, je veux saluer ceux qui ont programmé hier soir à l’espace Jean FERRAT le spectacle ZENZIKA, la patrouille invisible.
Un spectacle pour la mémoire mais aussi pour l’avenir et des textes mis au service de l’Histoire, met en scène un héros de la grande guerre qui subit l’épreuve de l’amour et de la mort, au milieu des combats.
Je tiens aussi à saluer les jeunes du centre social qui tendent leurs mains fraternelles et solidaires ver les jeunes du monde entier.
Je salue, les responsables de l’EJS, qui accompagnent des jeunes à Auschwitz pour que plus jamais l’horreur des camps ne surgisse à nouveau.
Mesdames, Messieurs, la mémoire c’est surtout la jeunesse qui la représente aujourd’hui, alors, sachons lui permettre d’en être la digne héritière.la République vive la France
Vive Septèmes, ville de jeunesse et de paix !
Vive Septèmes, ville de la jeunesse et de la paix !
Vive la République, Vive la France !


