Le 8 mai 2025 marque le 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe et de la défaite du nazisme. Ce conflit, l’un des plus meurtriers de l’histoire de l’humanité, a coûté la vie à plus de 60 millions de personnes, civils et militaires confondus (de l’ordre de 40 millions de civils et 20 millions de soldats) (1).
À la souffrance directe des combats se sont ajoutées celles, durables, des irradiations consécutives aux bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki, des famines, des déportations, et de l’effondrement des systèmes de santé.
C’est dans ce contexte tragique qu’ont été forgées les notions modernes de génocide et de crimes contre l’humanité, et que l’appel « Plus jamais la guerre » a trouvé sa pleine signification. Cet appel demeure aujourd’hui d’une brûlante actualité. Pour préserver la paix et la sécurité internationales, l’Organisation des Nations Unies fut créée le 24 octobre 1945. En 2004, l’ONU a proclamé les 8 et 9 mai comme Journées de souvenir et de réconciliation pour honorer toutes les victimes de la Seconde Guerre mondiale.
Pourtant, aujourd’hui encore, la paix est loin d’être acquise. Des conflits sanglants déchirent le monde : en Ukraine, à Gaza, au Soudan, en République Démocratique du Congo, entre Inde et Pakistan… et dans bien d’autres endroits. Partout les civils forment la majorité des victimes (1). Le Mouvement de la Paix appelle à un cessez-le-feu immédiat et durable dans tous les conflits, et à une aide humanitaire urgente pour tous les peuples touchés.
Nous n’oublions pas non plus que le 8 mai 1945 fut, en Algérie, le jour des massacres coloniaux de Sétif, Guelma et Kherrata, perpétrés par l’armée française. Ce souvenir nous rappelle que la paix véritable ne peut exister sans vérité, sans justice et sans reconnaissance des violences passées.
Le Mouvement de la Paix exprime en ce jour sa pleine solidarité avec le Sommet des Peuples pour la Paix à Jérusalem, les 8 et 9 mai 2025. Cet événement rassemble plus de 60 organisations israéliennes et palestiniennes, et met à l’honneur les initiatives courageuses portées par des femmes qui se battent pour une paix juste et durable. Leur action prouve que même dans les contextes les plus tendus, des chemins de dialogue, de justice et de réconciliation peuvent être ouverts.
Mais le combat pour la paix ne se limite pas aux zones de guerre. En Europe, en Amérique et ailleurs, nous assistons à une résurgence inquiétante des idéologies fascistes, racistes, xénophobes. Ces idéologies menacent la démocratie, les droits fondamentaux, le vivre-ensemble. Une forme nouvelle d’« internationale du fascisme » s’organise, relayée par des forces politiques et sociales qui banalisent la haine et sapent les fondements de nos sociétés solidaires.
Nous devons faire preuve d’une vigilance active face à ces menaces. Umberto Eco, dans son texte fondateur sur le fascisme éternel, identifie quatorze traits caractéristiques de ces dérives : la glorification d’un passé mythifié, le rejet de la pensée critique, la peur des différences, l’appel à l’unité contre un ennemi désigné, le culte de la guerre, le mépris pour les plus faibles, le virilisme, l’obsession sécuritaire, l’appauvrissement du langage, l’anti-intellectualisme, la manipulation des peurs, le culte du chef, et l’identification d’un traître intérieur permanent. Ces signes sont bien présents aujourd’hui, dans certains discours politiques, dans les médias, ils s’expriment à travers les lois ultrasécuritaires et les violences sociales.
Notre devoir de mémoire implique donc un devoir de vigilance : se souvenir, c’est aussi refuser le retour de ces idéologies mortifères. Se souvenir c’est rappeler que la paix, tout comme les droits sociaux n’est pas un acquis mais bel et bien un conquis de “Nous les peuples”. A cet égard la volonté d’un certain nombre de gouvernements d’imposer la loi du plus fort, au détriment du droit international et du respect du multilatéralisme porté par la Charte des Nations Unies, nécessite que, nous les peuples, défendions la Charte tout en travaillant à la démocratisation du système onusien.
À l’approche du 16 mai, Journée internationale du vivre ensemble en paix, nous affirmons que la paix ne peut se réduire à l’absence de guerre. Elle est un choix politique, culturel et social fondé sur la justice, la tolérance, la dignité et les droits humains. Vivre ensemble en paix est aujourd’hui un combat quotidien.
Le Mouvement de la Paix
Le 7 mai 2025
- Dans toutes les guerres, ce sont les civils qui payent le prix fort ; suite aux bombardements de Gaza par l’armée Israélienne, 56% à 60% des personnes tuées sont des femmes et des enfants, selon une estimation de l’ONU.
Concert de la Paix – 17 juin 2025, Église Saint-Sulpice, Paris
Un acte culturel, un geste militant
Dans le prolongement de notre engagement pour la paix, nous organisons le Concert de la Paix le mardi 17 juin 2025 à 20h45 à l’Église Saint-Sulpice à Paris. Dirigé par le chef d’orchestre Hugues Reiner, avec la participation du Chœur Hugues Reiner et du Chœur des 400, ce concert militant réunira des œuvres porteuses d’émotion et de sens : la Symphonie du Nouveau Monde de Dvořák et la Messe « de l’Âne ».
Ce concert est un acte de résistance culturelle, une affirmation du lien entre l’art, l’humanisme et la paix. Les fonds récoltés contribueront à soutenir les actions du Mouvement de la Paix. Réservations à partir de 22 €


