Vienne 2017, 2ème étape vers un traité de non-prolifération nucléaire

Après New York et l’ONU le 27 mars dernier, la deuxième étape de la consultation internationale pour l’élaboration d’un Traité de Non-Prolifération nucléaire se déroule à Vienne (Autriche) du 28 avril au 5 mai. Retrouvez les chroniques régulières de nos représentants sur place.

Samedi 29 et dimanche 30 avril, le « boarding » du BIP, où nous avons eu le plaisir de retrouver beaucoup d’amis, s’est félicité de la nouvelle et « extraordinaire » situation que les débats sur le Traité d’interdiction avaient créé au sein de l’ONU. En effet, alors que les puissances nucléaires organisaient une conférence de presse à l’extérieur de l’ONU, au même instant, dans l’enceinte de l’Assemblée Générale, la majorité des pays membres ainsi que de très nombreuses ONG étaient réunies pour commencer l’écriture du traité d’interdiction. Une situation politique très nouvelle et nous y reviendrons plus tard…

Lundi 1er mai, ce sont nos amis d’ « Abolition 2000 » que nous avons retrouvés. Craintes, devant les tensions internationales et les risques nucléaires, mais aussi espoir devant l’opportunité historique qu’offre le traité d’interdiction et dynamisme pour les mobilisations qui doivent accompagner sa rédaction (à retenir le contre-sommet de l’OTAN à Bruxelles et la Marche des Femmes pour abolir la bombe le 17 juin à New York…) ont rythmé les débats.

Toute la semaine, les « évènements » organisés à l’ONU par les ONG en marge des débats (side events) nous permettront d’approfondir les sujets.
Aujourd’hui débutent les travaux du TNP, nous pourrons évaluer l’antagonisme des états dotés face au traité d’interdiction. Un travail indispensable à la préparation de nos plaidoyers.

A bientôt
Michel, Nathalie, Gérard et Alain.


COMPTE-RENDU DE LA PREMIÈRE JOURNÉE (Lundi 1er mai 2017)

Les travaux diplomatiques ont commencé. Ce premier jour a permis aux uns et aux autres de souligner les aspects importants dont ce PREPCOM doit tenir compte. Quelques extraits des déclarations du débat général, qui a mis en évidence les avis liés au TNP, au TICE, à la Corée du Nord, le Traité d’interdiction et la ZEAN du Moyen-Orient.

L’Union Européenne : « Au début de cet important nouveau cycle d’examen, notre priorité est de maintenir et préserver le TNP en tant qu’instrument multilatéral clé, pour promouvoir son universalisation et renforcer sa mise en œuvre. (…) Nous appelons les États qui ne l’ont pas encore fait à adhérer au Traité en tant qu’Etats non dotés d’armes nucléaires. »

Pérou : « Pour le Pérou, le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires est un instrument essentiel dans la non-prolifération nucléaire. Nous soutenons donc son universalisation, et nous insistons sur l’importance de Ia rapide entrée en vigueur du traité, appelant les États énumérés à l’annexe II, dont la ratification est nécessaire pour son entrée en vigueur, à réaliser la signature et Ia ratification de cet instrument. »

USA : « Le moment est venu pour tous d’exercer une nouvelle pression sur la Corée du Nord pour changer de cap, et nous devons faire notre part. Nous devons démontrer notre détermination en mettant en œuvre toutes les obligations du Conseil de sécurité de l’ONU et imposer des pressions diplomatiques et économiques accrues sur le régime nord-coréen. Nous sommes tous confrontés à un risque, et nous devons tous agir résolument pour répondre à ce défi. »

Guatemala : « Il semble nécessaire d’aborder brièvement la relation entre le TNP et le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires. L’élimination de ces armes est un objectif qui se reflète dans le préambule du TNP et est visé à l’article VI, ce qui montre clairement que le futur traité interdisant les armes nucléaires est enraciné dans le TNP. Nous ne voyons aucune contradiction à cet égard et, d’autre part, nous pensons que le nouvel instrument remplira le vide juridique existant en renforçant et en complétant la législation en vigueur. »

CELAC (Communauté des états latino-américains et caraïbes): « Nous regrettons de ne pas avoir pu tenir la Conférence internationale sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive au Moyen-Orient. La CELAC rappelle que la convocation de cette Conférence est une partie importante et intégrante du résultat final la Conférence d’examen de 2010. Nous insistons pour que cette conférence se tienne le plus tôt possible. En plus d’être une contribution importante à la réalisation de l’objectif du désarmement nucléaire, la CELAC croit fermement qu’une telle zone constituerait une étape cruciale dans le processus de paix au Moyen-Orient et contribuerait à la réalisation de l’engagement pris lors des Conférences d’examen de 1995, 2000 et 2010.


ENTRETIEN AVEC ALICE GUITTON, Représentante permanent de la France auprès de la délégation

À l’occasion du PREPCOM 2017 à Vienne, la délégation du Mouvement de la Paix a pu s’entretenir avec Mme Alice Guitton, représentante permanent de la France auprès de la Conférence du désarmement, et Cheffe de la délégation française. Dans le cadre des consultations de l’ONU concernant le désarmement nucléaire, les Prepcom sont des comités préparatoires qui, d’une part vérifient l’exécution des décisions prises lors des conférences d’examen (elles se réunissent  tous les cinq ans), et d’autre part, préparent la suivante (la prochaine en mai 2020).Ce Prepcom 2017 arrive quelques jours après la première étape de rédaction d’un traité d’interdiction des armes nucléaires par l’ONU à New York.


 

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