Russie : Arrêtez les assassinats politiques

Double meurtre d’un avocat et d’une journaliste à Moscou

 

Lundi 19 janvier 2009, en fin d’après-midi, l’avocat Stanislav Markelov, militant du Forum Social de Russie, 34 ans, a été assassiné en plein centre de Moscou.

Il venait de donner une conférence de presse pour protester contre la libération anticipée 4 jours plus tôt du Colonel Iouri Boudanov, seul officier russe jamais condamné pour un crime commis en Tchétchénie; en l’occurence l’enlèvement, le viol et l’étranglement en mars 2000 d’une jeune Tchéchène de 18 ans, Elza Koungaïeva, pour lequel il ne s’est jamais repenti.

 

 

Anastasia Babourova, 25 ans, une journaliste stagiaire du bi-hebdomadaire Novaïa Gazeta, qui l’accompagnait, a été grièvement blessée pendant l’attaque. Elle est décédée dans la soirée. Novaïa Gazeta est l’une des rares publications russes à enquêter sur les zones d’ombre des deux guerres russo-tchétchènes. Anastasia est la quatrième journaliste de Novaïa Gazeta à être assassinée, après notamment Anna Politkovskaïa assassinée à Moscou le 7 octobre 2006.

 

Au delà du black-out sur la réalité des exactions commises en Tchétchénie, après d’autres assassinats, ces meurtres s’inscrivent dans une volonté d’accroitre la peur parmi les journalistes et défenseurs des droits humains en Russie, afin qu’ils se dissuadent eux-mêmes d’enquêter sur la vérité et poursuivre l’oeuvre de journalistes tels qu’ Anna Politkovskaïa ou d’avocats comme Stanislav Markelov. L’autocensure croissante chez les journalistes et cette dissuasion parmi les intellectuels et de façon plus globale au sein de la société civile russe sont certainement l’un des objectifs de ceux qui ont commandité ce double meutre.

 

Le procureur Général, Iouri Tchaïka, comme pour le meurtre d’Anna Politkovskaïa, a pris personnellement la direction de l’enquête, dont on augure mal la suite, quand on sait que dans le cas d’ Anna , le 11 janvier dernier, le juge Zoubov expliquait que le FSB (services secrets russes) qui surveillait la journaliste, refuse de fournir les sténogrammes d’écoute des dernières conversations téléphoniques de la journaliste juste avant son assassinat.

 

Le Mouvement de la Paix demande aux autorités françaises d’intervenir auprès de la Russie pour que l’enquête qui s’ouvre soit sincère. Il souhaite aussi que la France soit ferme sur la question des droits humains en Russie, et sur la protection des journalistes – étrangers ou russes – en Russie. Enfin, il rappelle que la seule solution viable dans les zones de conflits tels que la Tchétchénie n’est pas la violence et la négation de l’aspiration des peuples à plus d’autonomie, mais le dialogue, la diplomatie, la justice et la démocratie.

 

Communiqué du Mouvement de la Paix

Saint-Ouen, le 21 janvier 2009

 

 

Sur les lieux de l’assassinat, à Moscou le 20 janvier,

200 personnes ont déposé des fleurs sur la neige encore ensanglantée.

 

 

LE MOUVEMENT DE LA PAIX

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Contact Presse : Catherine Rio

Attachée de presse

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