Afghanistan
La date des élections parlementaires vient d’être repoussée : le recensement fait l’objet de graves polémiques avec au centre la représentativité de chaque communauté. Le froid, la famine, les attentats et la guerre font chaque jour des dizaines de victimes. L’Est et le Sud du pays, toujours en guerre, se préparent aux offensives talibanes annoncées par l’Etat-major US pour le printemps. La réunion de Nice a accepté de renforcer la présence des troupes de l’Otan (sous commandement français) à l’ouest du pays, avec 9000 soldats cantonnés jusque-là à Kaboul et au nord. L’International Security Assistance Force (Isaf) travaillera en synergie avec les troupes US. C’est la première opération de l’Otan hors du territoire européen de cette ampleur.
L’assassinat de l’ex-premier Ministre libanais, M. Harriri, le 14 février semble avoir ravivé le nationalisme. Depuis 1989, suite aux accords de Taëf (1989), la présence syrienne, avec l’accord de toutes les parties était destinée à stabiliser le Liban après la guerre civile (1975-1990). Le départ d’Israël du Sud Liban en l’an 2000 et la reconstruction ont rendu moins nécessaire la présence syrienne. La récente résolution 1559 de l’ONU « demande instamment à toutes les forces étrangères qui y sont encore de se retirer du Liban », et « soutient l’extension du contrôle exercé par le Gouvernement libanais à l’ensemble du territoire du pays. » Selon l’émissaire de l’Onu, la Syrie se dit prête à la mettre en uvre. La difficile succession du premier Ministre démissionnaire Karamé montre combien le Liban reste divisé. Des élections législatives sont prévues au printemps.
« Un Irak libéré pourra montrer comment la liberté peut transformer cette région qui revêt une importance extrême, en apportant espoir et progrès à des millions de personnes. »
Ce que déclarait M. Bush tarde malheureusement à se produire, l’invasion et la conduite de l’occupation par son administration prouve au contraire que ni « l’espoir », ni « le progrès » ne sont au rendez-vous pour les 23 millions d’habitants. L’accalmie qui devait succéder aux élections ne s’est pas produite, entérinant la division des communautés. Le candidat de la Maison Blanche Iyad Allaoui n’a remporté que 13% des suffrages. Les Chiites sont les grands vainqueurs derrière l’Ayatollah Ali Sistani (140 sièges sur 275). Les Kurdes unis pour l’occasion remportent la deuxième place, ce qui conforte leurs exigences d’un Irak fédéral et inquiète la Turquie. Les Sunnites ont massivement boycotté le scrutin, leur région échappant de plus en plus au contrôle de la Coalition.
Le nouveau pouvoir devra rédiger une constitution et former un gouvernement : la période de chaos et d’incertitude risque de durer sauf si la vraie « liberté » vient transformer la donne : l’annonce du départ des troupes d’occupation, le renforcement de la société civile et le passage du militaire au politique avec l’aide des Nations Unies


