Planète Paix n°501 -Culture de la paix : libération des camps… Enseigner pour ne pas oublier

 

 

 

 

Culture de la paix

 

 

 

 

 

 

 

Culture de la paix : libération des camps… Enseigner pour ne pas oublier

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Daniel Claeysen enseigne l’histoire depuis plus de trente ans. Au collège Claude Monnet de Carrières-sous-Poissy, après avoir enseigné dans une vingtaine d’établissements, il poursuit son credo : rendre l’histoire vivante en transmettant la mémoire…

Quelle est votre démarche auprès des élèves ?
C’est une démarche de témoignage. Pour que les enfants puissent être informés correctement, les cours d’histoire faits par un professeur né en 1948, c’est pas mal. Mais rien ne vaut le témoignage direct des gens qui ont vécu cette terrible réalité. Je fais donc venir une fois par an, dans les collèges et lycées que j’ai eu l’occasion de fréquenter, des déportés qui peuvent ainsi témoigner de leur calvaire. Je suggère à tous les professeurs d’Histoire d’en faire de même. En effet, tant qu’il y aura des déportés en bonne santé (malheureusement ils disparaissent jour après jour), cela permettra aux jeunes générations de mieux se saisir de l’Histoire.

Quelles actions entreprenez-vous ?
J’ai participé à plusieurs reprises, avec mes élèves, au concours national de la résistance et de la déportation. Nous avons obtenu, une année, le deuxième prix du concours pour un travail collectif. Les enfants ont été récompensés par des voyages en Russie, Suède, puis des livres, des cadeaux, … et une réception au Ministère.

Depuis 1998 surtout, j’ai créé, avec le soutien du comité local du Mouvement de la Paix de Achères-Carrières-Poissy, un club intitulé « les jeunes en marche pour la paix ». Chaque année, des élèves s’inscrivent à ce club sur la base du volontariat. Fonctionnant dans le cadre du foyer du collège Claude Monnet, il permet aux élèves d’assister une fois par semaine à des séances au cours desquelles j’y montre des films, reportages, interviews, expositions… On y travaille des thèmes tels que la guerre, les conflits…C’est comme cela que j’ai eu l’occasion de présenter Le Dictateur de Charlie Chaplin avec une analyse précise sur la guerre 14-18, la montée du nazisme et l’hitlérisme.

Puis, j’ai fait un travail sur le nucléaire avec des reportages sur Hiroshima-Nagasaki, sur les enfants soldats et sur les mines anti-personnel.

Je fais également venir des militants d’organisations tels que Handicap International, Construire des écoles pour le Sahel, La Ligue des Droits de l’Homme, le MRAP… le but étant de sensibiliser les élèves à toutes les inégalités.

Vous partez la semaine prochaine à Auschwitz. Quel est l’objectif ?
Je ne suis pas fils de déportés mais j’ai par le biais de ma famille et de mes amis des personnes qui ont été déportés et qui ont vécu cette triste période.

J’ai déjà visité 5 camps : Dachau, Buchenwald, Ravensbrück, Sachsen Hausen-Orianenbourg et Dora. Je pars à titre personnel dans le cadre du 60 ème anniversaire de la libération du camp. C’était un objectif que je m’étais fixé personnellement parce qu’avant que tous ces témoins ne disparaissent, je veux qu’il y ait la relève. J’ai maintenant 57 ans et j’ai encore quelques années pour faire passer le flambeau. Mon but est de recueillir un maximum d’informations pour ma culture personnelle et ainsi pouvoir être plus à même de les transmettre aux générations plus jeunes.

Interview réalisée par Bruno Lefort

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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