|
A l’initiative du Mouvement de la Paix et des partenaires d’Abolition 2000 en France, la nouvelle campagne pour le désarmement nucléaire, lancée il y a à peine un an, réunit à ce jour le soutien d’une quarantaine d’organisation. Pierre Villard, co-président du Mouvement de la Paix, fait le point de cette première année et livre ses attentes à moins d’un mois de la conférence de révision du Traité de non-prolifération (TNP).
Vous avez lancé, il y a un an, cette campagne pour le désarmement nucléaire, où en est-on aujourd’hui ?
L’objectif est de remobiliser l’opinion publique par un effort d’information et des objectifs d’action. Le contexte international est lourd de menaces en terme de proliférations et de volontés clairement affichées de faire de l’arme nucléaire une banale arme de champ de bataille.
La campagne a commencé en mai 2004 avec la publication d’un 4 pages et de cartes à destination des élus locaux et nationaux. Neuf mois après, les résultats sont encourageants mais ils montrent également tout le travail qu’il reste à faire. Il faut noter le nombre et la diversité des organisations qui s’investissent dans la campagne. 50 000 exemplaires du matériel commun ont été diffusés. Il existe une grande diversité de situation dans les départements mais la phase d’information est en bonne voie, notamment par l’organisation d’un nombre grandissant de débats et « cafés pacifistes ».
Quelles actions ponctuent la campagne ?
Les pacifistes ont de nouveau pris le chemin des sites où se conçoit et se met en uvre la politique nucléaire de la France, pour réclamer des actes forts de désarmement en application des engagements pris devant la communauté internationale. Les Bretons ont manifesté devant la base de l’Ile Longue. Les provençaux se sont dirigés vers la base d’Istres où ils ont été reçus par le colonel commandant de la base. Le 10 avril prochain c’est à Valduc que les pacifistes se rendront. Une initiative est prévue à Paris dans la seconde quinzaine de mai pendant la conférence de révision du TNP.
Le Mouvement de la Paix organise une importante délégation de pacifistes à New-York au mois de mai pour la conférence de révision du TNP. Est-ce bien utile ?
Aucune avancée ne s’est jamais réalisée sans la mobilisation et le soutien des citoyens. La conférence de révision du TNP au mois de mai sera cruciale pour l’avenir du système international de non-prolifération. Nous avons la conviction que les citoyens doivent être en mesure de savoir ce que disent et font leurs représentants à tous les niveaux. La place de la société civile dans les conférences internationales a considérablement évolué ces dernières années, y compris au TNP même si rien n’est définitivement acquis. Il est très facile maintenant d’y rencontrer les ambassadeurs. Depuis la fin des années 90, les ONG disposent d’un temps de parole pour produire leurs propres analyses. Les amis du Mouvement qui participent aux dernières délégations en reviennent mieux au fait des choses pour partager leurs connaissances et mener l’action en France.
Qu’attendez-vous de cette conférence de révision ?
Nous attendons que chacun prenne ses responsabilités. Nous demandons aux puissances nucléaires d’appliquer l’article 6 et de s’engager dans un véritable processus de désarmement. Nous demandons aux autres pays de renoncer aux recherches amenant au nucléaire militaire. Nous demandons également aux quatre pays non-signataires du TNP de le devenir. Enfin, nous demandons à tous les pays de s’engager à la tenue d’une conférence internationale pour l’élimination des armes nucléaires d’ici 2020. Le Mouvement de la Paix a demandé audience au gouvernement français pour lui faire part de ses exigences.
Le programme de la délégation
Une quarantaine de français participeront du 29 avril au 7 mai à la conférence de révision du T.N.P. (Mouvement de la Paix Appel des Cent Pax Christi Stop Essais AFCDRP) |
