Le Mouvement de la Paix partage la joie et l’émotion des Palestiniens et de tous les partisans d’une Paix Juste et Durable au Proche-Orient, après le retrait des colons de la Bande de Gaza et de quatre colonies en Cisjordanie.
Nous saluons toutes celles et tous ceux auxquels revient le mérite de cette situation nouvelle : la résistance digne et patiente de la plupart des Palestiniens, la lucidité et le courage des militants des droits de l’homme et de la Paix en Israël et la mobilisation internationale qui ont amené le gouvernement de M. Sharon à cette décision.
Après tant d’années d’occupation, de larmes et de sang versés et quelles que soient les motivations réelles de M. Sharon, le départ des colons d’une partie du territoire palestinien constitue un acte historique sur la voie de la Paix. En Israël, il brise un tabou.
Cet acte relance le débat sur les grandes questions à régler : l’édification d’un Etat palestinien souverain et viable à côté de l’Etat d’Israël, sur les bases des frontières de 1967 et de Jérusalem Est pour capitale, et une solution négociée de la situation des réfugiés .
Dans l’immédiat, il faut assurer le rétablissement des communications avec la Bande de Gaza, avec la maîtrise et l’activité du Port, de l’Aéroport, d’un lien terrestre avec la Cisjordanie, avec la liberté de circulation et le contrôle par les Palestiniens de la frontière avec l’Egypte.
Gaza libérée ne peut être réduite à une zone de rétention étranglée économiquement, sans que les effets positifs de ce retrait ne soient réduits à néant pour les Gazaouis et les Palestiniens.
Certes, on l’a vu dans les deux camps, ceux qui veulent la destruction de l’Autre n’ont pas désarmé. Ne leur laissons pas poursuivre le calvaire de millions de gens et détruire l’avenir de la région. La nouvelle Autorité Palestinienne est déterminée à lutter résolument contre le terrorisme et une majorité d’Israéliens a montré qu’elle approuvait le désengagement et le démantèlement de l’ensemble des colonies.
L’évacuation de Gaza menée de façon unilatérale ne saurait être considérée comme une étape ultime. Elle doit être suivie, dans un processus négocié, par d’autres étapes rapides de la « Feuille de route » . La situation reste fragile. Il faut conforter le camp du dialogue et de la Paix.
Il est urgent de cesser toute extension ou création de colonies, d’engager un processus de retrait général, de mettre un terme à la construction illégale du Mur qui, de plus en plus, morcelle la Cisjordanie en enclaves séparées.
Vite, il faut profiter de la dynamique du retrait de Gaza pour relancer un processus de Paix. Pour cela, il revient aux amis de la Paix d’amplifier la pression sur les Instances Internationales, les pays du « Quartet », l’UE et le gouvernement français, pour une intervention claire et résolue :
– la tenue d’une Conférence Internationale pour l’ouverture de négociations globales ne peut plus attendre
– l’envoi d’une Force de Protection des populations civiles sous l’autorité de l’ONU demeure une urgence
– l’obligation doit être imposée à Israël d’appliquer l’Avis du Tribunal International de La Haye sur le démantèlement du Mur déclaré illégal et le retrait de toutes les colonies.
Le Mouvement de la Paix appelle à multiplier les actions de soutien aux forces de Paix en Israël et en Palestine, à l’image du splendide concert de l’Orchestre de la Paix sous la direction de Daniel Barenboïm à Ramallah et à Tel Aviv et de l’appel lancé par Sari Nusseibeh pour garantir le droit à l’éducation à Jérusalem empêché par le Mur.
Le 4 septembre 2005 |


