Elections 2007 – Marie-Georges Buffet

 

Elections 2007

 



– télécharger les “30 urgences pour cultiver la Paix du quartier à la planète” publiées par le Mouvement de la Paix
(version couleur)
(version noir et blanc)

– télécharger les “30 urgences pour cultiver la Paix du quartier à la planète” publiées par le Mouvement de la Paix (version couleur) (version noir et blanc)

– télécharger “Infos-Paix – spécial présidentielle” avec l’ensemble des réponses des candidats

– consulter les réponses des candidats du premier tour de l’élection présidentielle :
François BayrouOlivier BesancenotJosé BovéMarie-Georges BuffetPhilippe De VilliersArlette LaguillerFrédéric NihousGérard SchivardiSégolène RoyalNicolas SarkozyDominique Voynet

– consulter des élements comparatifs des programmes publiés par Planète Paix n°521

– prendre connaissance des initiatives de nos partenaires :
* Enseignants pour la paix,
* Plateforme des ONG françaises pour la palestine,
* CRID (Centre de recherche et d’Informations pour le Délevoppement),
* ICD (initiatives citoyenneté défense),

* ARAC (association républicaine des anciens combattants),
* Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté,
* Collectif d’associations de Montpellier,
* Déclaration commune FNTE-CGT et Mouvement de la Paix,
* Association des Vétérans des Essais Nucléaires,
* Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire,
* Association Moruroa e tatu,
* Coordination française pour la décennie,

 

 

Les réponses de Marie Georges Buffet au Mouvement de la Paix

 

1) Culture de la paix et de la non violence

Je suis en pleine convergence avec les propositions qui sont les vôtres concernant la culture de paix. Je crois qu’il faut « démilitariser » les esprits en même temps qu’il est nécessaire d’agir pour le désarmement, pour une sécurité collective qui fasse de la prévention une exigence primordiale. La culture de paix n’est donc pas qu’une pédagogie de la non-violence. C’est aussi  un engagement sur des valeurs et des objectifs concrets pour construire des relations internationales plus civilisées, fondées sur le développement humain dans toutes ses dimensions et notamment dans celles qui touchent à la formation individuelle et collective : la culture, les arts, l’éducation…

D’où l’intérêt d’une mission interministérielle comme vous le proposez. Je retiens cette proposition.

Je crois que les programmes scolaires et plus généralement les contenus éducatifs devraient s’attacher bien davantage à traiter les mouvements sociaux, l’évolution de la conscience sociale, les résistances aux dominations et à la guerre… Le 20ème  siècle est bien celui de deux guerres mondiales et de la guerre froide. Il n’en est pas moins aussi celui des libérations anti-coloniales et de mouvements pour la paix qui ont su mobiliser et sensibiliser des millions d’individus.

L’exigence de culture de paix, dans cet esprit, figure dans mon programme. Je suis favorable à  l’idée de faire du 21 septembre, journée internationale de la paix, un moment officiel de promotion de la culture de paix.

2) Education à la paix et à la non-violence

Je suis d’accord avec l’ensemble de vos propositions. Je pense qu’il y a place, dans l’enseignement, et à tous les niveaux, pour une éducation à la paix dans ses aspects éthiques, philosophiques, culturels, historiques ou touchant simplement à la communication.

Je pense que cette nécessité doit être évaluée et prise en compte en concertation avec les organisations pacifistes ont évidemment un rôle primordial à jouer. C’est un choix de société qui doit être assumé et pris en compte comme tel, jusqu’au niveau parlementaire.

3) Dépenses
 
L’esprit dans lequel vous présentez vos propositions me convient tout à fait. Je suis pour une véritable politique de désarmement et de baisse des dépenses militaires dans le monde et en France.

Je suis favorable à une diminution réelle du budget défense de la France en supprimant certains crédits pour de nouveaux armements. Cela peut concerner  par exemple le missile M51 ou le laser mégajoule pour les essais en simulation. Je crois que l’annulation de crédits de ce type peut se faire sans porter atteinte à la sécurité du pays. C’est un choix pour impulser un désarmement multilatéral et contrôlé.

Dans cet esprit, je suis pour la fermeture des salons de l’armement.
Oui, je suis tout à fait disposée à l’action pour la reconversion et la diversification civile des industries d’armement qui doivent rester du domaine public. Ces processus ont besoin d’une concertation permanente avec les syndicats de salariés, en particulier dans les secteurs concernés. Dans certains groupes industriels de pointe de l’armement je pense au groupe Thomson par exemple les salariés eux-mêmes et leurs organisations ont été parfois conduits, dans la défense de l’emploi, à travailler eux-mêmes collectivement, avec beaucoup de créativité, à des propositions de ce type. C’est une expérience très positive que je soutiens pleinement. Ces orientations font partie de mon programme.

4) Désarmement

Vos propositions se situent dans une logique de désarmement nucléaire que est la mienne. Je confirme que je suis favorable à l’arrêt immédiat des programmes M51 et de nouvelles têtes nucléaires, ainsi qu’à l’arrêt des essais en laboratoire. Mon programme inclut la nécessité pour la France d’être à l’initiative pour un désarmement nucléaire multilatéral. L’idée, que je retiens, d’une conférence internationale sur la question me paraît tout à fait légitime.

5) O.N.U

La valorisation, la réforme et la démocratisation de l’ONU constituent des éléments très importants dans l’ensemble de mes choix de politique étrangère. La charte est effectivement le grand texte de référence qui définit l’universalité, les buts et les principes des Nations Unies.

Une réforme d’ensemble est nécessaire pour que l’organisation dans ses fonctionnements et  ses missions corresponde bien aux réalités de notre période. Il ne sera pas facile de mettre en cause, au sein de l’ONU, les rapports de puissances et de domination qui caractérisent les relations internationales. Il s’agit pourtant du cadre institutionnel privilégié dans lequel une telle mise en cause doit être entreprise. Augmenter les pouvoirs de l’Assemblée générale, introduire de nouveaux membres, notamment des pays du Sud, au Conseil de Sécurité, renforcer le rôle du Conseil économique et social, donner du poids aux ONG et à ce qu’on appelle la société civile… il y a beaucoup de changements nécessaires pour adapter l’ONU aux aspirations montantes à la souveraineté, à la démocratie, à l’égalité, au développement et à la sécurité.
Réaliser en 2015 comme prévu les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) est une expérience minimale et impérative. Pourtant, les bilans intermédiaires montrent que si rien ne change dans les politiques conduites, ces objectifs ne seront pas atteints.

La France et l’UE peuvent renforcer leur engagement. C’est même indispensable. Cela nécessitera une refonte des politiques d’aide et de coopération de la France avec le Sud et notamment les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Les «  Vingt Sept » méditerranéennes et de leur relation avec les ACP. Ces politiques sont aujourd’hui fondées sur des choix néo-libéraux régressifs. L’ouverture de zones de libre échange en constitue le cœur. Ce n’est pas ainsi que l’on peut contribuer au développement pour les peuples concernés.

Je crois aussi qu’il faut aller plus loin. La France devrait prendre l’initiative de la tenue d’une Conférence mondiale des Nations Unies pour les OMD, à mi-chemin, c’est-à-dire dès la fin 2007 ou en 2008 pour appeler à une relance solennelle des processus nécessaires et s’appuyer sur la forte sensibilité des opinions publiques aux questions de la solidarité, de la coopération, du développement contre la faim, contre la pauvreté, les pandémies et toutes les crises que subissent les pays du Sud.

Je propose, enfin, dans mon programme, une refondation des institutions financières internationales qu’il faut démocratiser et intégrer dans le système des Nations Unies. Les critères de l’octroi des prêts doivent être profondément modifiés, avec une mise en cause des plans d’ajustement structurels.

6) Europe

J’approuve l’ensemble de ces propositions, y compris l’idée d’un rejet solennel de la guerre dans un texte fondamental de l’Union européenne, avec la reconnaissance d’un droit à la paix. Je pense que la France doit agir pour un désarmement multilatéral et contrôlé sur le plan international et notamment en Europe. La multiplication de zones dénucléarisées dans un tel processus serait une bonne chose.

Je suis favorable à une dissolution de l’OTAN dans la construction d’une autre politique de sécurité en Europe. Cela figure dans mon programme. L’Europe devrait effectivement être exemple de bases américaines ou de l’OTAN.

7) Conflits

Quelques visites à l’étranger, en particulier au Mali, en Algérie et en Afghanistan, m’ont confirmé la réalité du lien étroit entre développement, démocratie et sécurité même si chaque pays vit ses propres réalités, et des évolutions spécifiques souvent complexes. L’exigence de la prévention des conflits me paraît primordiale et le meilleur moyen de lutter contre les crises et les guerres se trouve dans la satisfaction des besoins sociaux et la garantie d’un Etat de droit.

Je suis particulièrement attachée à l’exigence de la résolution négociée des conflits dans le respect du droit international et des résolutions des Nations Unies qui fondent une légitimité.

Lors de mon voyage à Bamako à l’invitation d’Aminata Traoré, ancienne ministre de la culture du Mali, les militants de la société civile, les femmes, les personnalités que j’ai écoutées ont témoigné avec force de leur attente d’un changement profond dans les relations franco-africaines. Il faut en finir avec la « Françafrique ». Et avec le soutien à des régimes corrompus et autoritaires, avec le pillage des richesses de ce continent, pillage auquel la France est loin d’être la seule à contribuer. Il faut rendre publics les accords franco-africains portant sur la défense et les matières premières.

Dans cet esprit, je suis favorable à l’évacuation des bases militaires françaises en Afrique ;je suis pour l’interdiction du trafic d’armes et le contrôle strict du commerce des armes, par exemple dans le cadre d’un traité international, voire d’un registre de ce commerce tenu par l’ONU.

La  France doit rappeler systématiquement l’exigence du respect   des droits de l’homme dans ses relations internationales. Elle doit être à l’initiative à l’ONU, dans ses contacts diplomatiques bilatéraux et multilatéraux pour que s’exprime concrètement un devoir de solidarité avec les peuples victimes de répression. Au besoin, des résolutions adaptées doivent être votées par les Nations Unies et les organisations régionales comme l’Union africaine, comprenant la définition de moyens politiques et sécuritaires nécessaires à la résolution des conflits. Mais aucune intervention de force internationale ne peut être décidée sans un mandat des Nations Unies sur la base d’un accord ou d’un consensus politique auquel il faudra contribuer pour donner une vraie chance au retour à la stabilité et à la sécurité. Ces orientations et propositions font partie de mon programme.

8) Proche et Moyen-Orient

Vos propositions correspondent tout à fait à l’esprit des miennes. Il faut résolument changer de politique au Moyen-Orient. L’accumulation des crises qui s’y développent suscite beaucoup d’inquiétude. Il est temps qu’une initiative majeure soit prise pour contribuer à en sortir.

La convocation d’une Conférence internationale, sous l’égide de l’ONU, pour une solution au conflit israélo-palestinien est la principale urgence. J’en ai fait un des 15 engagements prioritaires de mon programme afin d’aller vers l’édification d’un Etat palestinien à côté de l’Etat d’Israël, dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale. Le droit au retour des réfugiés doit être reconnu et son application nécessitera une négociation. Un processus politique de règlement, incluant la libération des prisonniers et le démantèlement du mur d’annexion, contribueraient à une baisse des tensions au Moyen-Orient, à l’instauration d’un climat plus favorable à la lutte contre la militarisation et la course aux armements.

C’est aussi à toutes les autres crises que la France et ses partenaires de l’Union européenne doivent attacher une grande importance. Le retrait des troupes d’Irak s’impose avec un investissement politique régional et international déterminé pour recréer les conditions de la sécurité et de la reconstruction.

Toutes les ingérences doivent cesser au Liban dont la souveraineté doit être respectée. La France doit y veiller particulièrement. La FINUL doit y exercer son mandat dans cet esprit.

Le Moyen-Orient devrait devenir rapidement une zone dénucléarisée. L’Iran doit respecter le Traité de Non-prolifération comme tous les pays signataires de ce Traité, y compris les cinq membre permanents du Conseil de Sécurité qui doivent eux-mêmes contribuer à un désarmement nucléaire multilatéral et contrôlé conformément à l’esprit et à la lettre du TNP (voir en particulier son introduction et l’article 6).

J’ai pris l’engagement d’agir pour le désarmement nucléaire mais aussi pour l’élimination de l’ensemble des armes de destructions massive. On oublie trop, cependant, les autres types d’armes notamment les armes légères dont 600 millions environ sont en circulation dans le monde. On dénonce à juste titre le fait qu’elles conférence de l’ONU sur le commerce illicite des armes légères, en juillet dernier, ait abouti à un échec.

Il est consternant que les Etats-Unis aient pu s’opposer à la tenue d’une autre Conférence de ce type dans les cinq ans à venir. La France devrait en dépit de cette attitude très négative relancer une initiative pour qu’une autre Conférence puisse tout de même se tenir.

9) Droits humains

Le respect du droit d’asile et son élargissement font partie de mes préoccupations et de mon programme dans un contexte d’une certaine montée des idées xénophobes, du racisme des pratiques d’exclusion. Il y a beaucoup à faire en France et en Europe pour l’égalité, le droit à la libre circulation des individus pour le vivre ensemble et la solidarité, à l’inverse des politiques conduites actuellement pour une « immigration choisie », qui est en fait une orientation fondée sur le tri sélectif, élitiste et répressif des migrants. C’est l’inacceptable politique de Nicolas Sarkozy qui cherche à « faire du chiffre » dans la reconduite aux frontières et l’interprétation particulièrement étroite de la législation française et notamment de l’asile.

C’est aussi le projet technocratique, inhumain et dangereux de la Commission de Bruxelles et du Commissaire Franco Fratini en particulier.

Mon programme comporte la proposition du droit de vote et d’éligibilité aux résidents étrangers à toutes les élections (après 3 ans de résidence pour les élections locales et 10 ans pour les élections nationales). C’est mon 11ème engagement prioritaire.

Il faut évidemment annuler la dette des pays du Sud, notamment les dettes à la France. Quant à la « réparation » ou à la dette française vis-à-vis de ses anciennes colonies, il faut en faire admettre aussi le principe à l’ensemble des anciennes colonies, il faut en faire admettre aussi le principe à l’ensemble des anciennes puissance coloniales. Chacune d’entre elle doit assumer sa responsabilité. La France doit assumer la sienne.

La contribution française au développement par une coopération bilatérale ou multilatérale, ou encore avec l’Union européenne, est probablement un moyen juste d’aider les pays concernés à surmonter les obstacles issus des conséquences du colonialisme et inhérents au sous-développement.

10) Mondialisation

J’approuve ces choix qui visent à rappeler quelques principes et choix politiques de base pour contribuer à un développement durable.

Oui, je suis pour l’annulation de la dette, en particulier celle des pays les moins avancés. Mais cela doit s’accompagner d’un abandon des plans d’ajustement structurels et des politiques libérales si l’on veut qu’une telle annulation puisse avoir des effets bénéfiques dans la durée.

Tous les accords de coopération devraient comprendre des clauses favorisant le transfert d’une maîtrise des technologies. Et la coopération devrait aussi porter largement sur la formation et la recherche. Ce n’est pas le chemin pris avec l’esprit très néo-libéral du libre échange et de la concurrence exacerbée dominant avec l’OMC.

L’APD doit effectivement être portée à 0.7% du PIB. La France doit respecter cet engagement, comme tous les autres pays développés.

Mais l’octroi de cette aide doit être changé dans ses méthodes et ses critères. Dans de nombreux Etats, les aides, en effet, ne parviennent pas aux populations ou institutions concernées du fait de la corruption et du manque de démocratie. Pour contrecarrer ces détournements, il est nécessaire de favoriser la transparence des circuits, le contrôle de l’utilisation des fonds en fonction des besoins. Je pense que les organisations de la société civile, les ONG pourraient jouer un rôle important dans cette voie. Il est en tous les cas nécessaire d’aider toutes les forces qui agissent pour la démocratie et un Etat de droit.

Enfin, il faut sortir de façon urgente et durablement la coopération avec le Sud des réseaux occultes, des exigences de la rentabilité financière pour s’extraire des dominations, des pillages et s’attacher aux nécessités du développement humain.

 

Pour connaître les propositions et les engagements du candidat, vous pouvez consulter le site : www.mariegeorges2007.fr

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