Après la chute de Kadhafi, le peuple libyen doit enfin devenir maître de son destin
La chute de Mouammar Kadhafi dont nous nous réjouissons, vient mettre fin à 42 ans de règne et s’ajoute aux profonds bouleversements qui depuis plusieurs mois caractérisent la forte exigence démocratique des peuples d’Afrique du Nord et du Moyen Orient. Mais nous déplorons les milliers de victimes civiles, les destructions massives des infrastructures de ce pays dues aux 7000 raids de bombardements des forces franco-anglo-américaines sous le couvert de l’OTAN.
Car, malgré l’installation du CNT en lieu et place de Kadhafi, cela n’empêche pas d’avoir une vive inquiétude concernant l’avenir de la Libye. En effet, La France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont sciemment choisi l’option militaire, violant délibérément la résolution 1973 du Conseil de Sécurité concernant la protection des populations, allant contre toute solution politique proposée par l’Union Africaine, méprisée par ces mêmes grandes puissances du Conseil de Sécurité.
La France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont failli à leur mandat de protection des populations dont il faudra faire le bilan. La guerre civile et les bombardements ont provoqué la fuite de centaines de milliers de travailleurs immigrés dont beaucoup de l’Afrique subsaharienne accusés par la rébellion d’être des suppôts de Kadhafi. La responsabilité de l’Union européenne est écrasante dans la disparition en Méditerranée de plus de 2000 personnes tentant d’atteindre l’Europe.
Si les pays occidentaux veulent aider le peuple libyen, ce n’est pas en choisissant tel groupe contre telle autre sensibilité ni en convoquant telle ou telle conférence pour fixer la feuille de route pour l’avenir du pays. C’est au peuple qu’il appartient, et à lui seul, de déterminer son avenir et ce dans le respect de l’intégrité territoriale du pays, en-dehors de toute tentative néocoloniale, comme le redoutent plusieurs centaines d’intellectuels sud-africains dans une lettre lue devant la presse le 24 août 2011, rapportée par le quotidien sud-africain « The Citizen ».
Tout a été mis en œuvre, notamment en France, pour que les citoyens ne voient pas d’autres solutions que la guerre en Libye. Malgré cela, l’opposition à l’intervention militaire a peu à peu grandi pour devenir majoritaire ces derniers mois. La question du coût de la guerre, en cette période de restrictions des budgets sociaux et de fonctionnement des services publics, est posée pour les citoyens français. Le dernier discours de Nicolas Sarkozy devant les ambassadeurs le 31 août menaçant l’Iran de bombardement montre que d’autres situations de ce genre peuvent se présenter. La nécessité de protéger les populations civiles n’a-t-elle pas été pervertie au profit du combat pour « la démocratie par les armes », que l’on nous présentera avec les mêmes arguments fallacieux ?
Aujourd’hui, il revient aux Libyens de choisir leur destin. Nous devons leur faire confiance, notamment à la jeunesse.
Pour la paix et les libertés, la dignité et le développement, les pacifistes peuvent agir pour :
- que la France joue un rôle, engageant un processus politique dans le cadre des missions de l’ONU ;
- que la France cesse d’attiser le feu quand elle ne l’allume pas ;
- un embargo sur les armements ;
- un soutien aux peuples en lutte.
Le Mouvement de la Paix
Saint Ouen
le 6 septembre 2011
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