Appel pour une Europe de Paix

Les rencontres pour une Europe de Paix, le 10 mai 2008 à l’Assemblée nationale

Nous*, représentants d’organisations de différents pays de l’Union Européenne : Belgique, Grande-Bretagne, Allemagne, Portugal, France, d’Algérie et des Etats-Unis, partenaires dans la promotion des grands thèmes de la Culture de la paix et de la non-violence et dans les campagnes internationales pour le désarmement, participons aux « Rencontres pour une Europe de Paix et de Solidarité » à Paris, lors de la journée de l’Europe et dans la perspective de la présidence par la France de l’Union Européenne à partir du 1er juillet 2008.

Nous considérons que cette Présidence doit être une période d’active construction d’une Europe de paix et de solidarité, agissant pour la résolution pacifique des conflits, le désarmement -en particulier nucléaire-, la défense des droits humains et des relations soutenables entre les sociétés humaines et l’environnement.

L’Union Européenne doit établir un espace de paix et de démilitarisation entre les nations qui la composent ou la voisinent et promouvoir cette politique dans le monde entier. Pour cela, elle ne peut cautionner une militarisation accrue en son sein, participer à des stratégies de tension et à des interventions militaires peu soucieuses du droit international. A l’évidence, ce ne sont pas des solutions face à des situations qui nécessitent démocratie, investissement pour les populations, formation et développement de la société civile, soutien à leur prise de responsabilité nationale dans le respect de leur souveraineté. C’est le cas en Afghanistan et en Irak.

C’est tout l’enjeu de la Politique Européenne de Sécurité et de Défense, son contrôle démocratique, son respect du droit international et sa liaison avec les juridictions internationales, son indépendance à l’égard de coalitions et d’alliances d’un autre temps comme l’Otan.

Nous attendons de l’Union Européenne qu’elle développe les coopérations et les solidarités entre les peuples qui la composent et à l’échelle du monde. Elle peut être un lieu d’initiatives audacieuses pour la résolution pacifique des conflits actuels, pour la prévention de nouvelles crises, pour la solidarité et la promotion de tous les droits fondamentaux. Elle doit engager tout son poids pour la sortie positive des crises au Proche-Orient, en particulier la mise en œuvre du droit à un État palestinien.

Dans ses relations avec l’espace méditerranéen comme avec l’Afrique et les pays du Sud, nous voulons que l’Union Européenne rompe avec le passé colonial et les comportements néocoloniaux de « grande puissance », qu’elle devienne un acteur majeur des coopérations, du codéveloppement, et qu’elle initie des concertations pour que les politiques de migrations respectent la dignité des personnes et soient bénéfiques pour elles comme pour leur pays d’origine.

Nous refusons que l’Union Européenne s’inscrive dans les logiques de mise en concurrence des peuples et des systèmes sociaux, d’affrontement des civilisations, de recul des droits et des moyens des populations les plus fragiles, d’atteinte au droit d’asile.

C’est tout l’enjeu de la place de l’Union Européenne dans une mondialisation de la paix, de la coopération solidaire, du développement éthique, équitable et respectueux de la planète.

C’est ce que nous attendons d’une Europe active pour la paix, le désarmement, la culture de la paix et de la non-violence.

Nous entendons renforcer les protestations contre la militarisation de l’Europe et construire la résistance à la politique militaire agressive de l’OTAN. Nous engageons la mobilisation qui se poursuivra notamment jusqu’en avril 2009, 60ième anniversaire de la création de l’Otan.

A l’occasion de la journée de l’Europe, Paris le 9 mai,