72 ans après les bombardements nucléaires des 6 et 9 août 1945, le Mouvement de la Paix participe à Hiroshima (Japon) à la Conférence internationale contre les bombes A et H.
En octobre 2015, le Mouvement de la Paix accueillait en France une délégation de survivants d’Hiroshima (les Hibakhusas). Une initiative pleine de sens et forte d’émotion avait été organisée aux portes de la base de sous-marins nucléaires de l’ile longue à Crozon où sont stockées des bombes atomiques d’une puissance totale de 4.000 fois Hiroshima. Leur périple les avait conduits ensuite à Caen et Paris avant de sillonner diverses capitales européennes.
Cette année c’est une délégation du Mouvement de la Paix composée de Roland Nivet co-secrétaire national et porte- parole du Mouvement de la Paix accompagné de deux autres militants (Fatima Shams du comité de Paix de Rennes, et Claude Chapet du comité de Paix de Saint Denis, membres du Conseil National du Mouvement de la Paix) qui part le 31 Juillet pour Hiroshima et Nagasaki afin de participer aux cérémonies commémoratives des bombardements et surtout à la conférence mondiale contre les bombes A et H et à différentes réunions au Japon…
En effet à l’invitation des Hibakhusas venus en 2015 témoigner en France de leurs luttes, la délégation du Mouvement de la paix est invitée à participer à des initiatives pacifistes dans différentes villes du Japon dont Kobe, Kyoto, Nagoya et Tokyo).
Pour Roland Nivet, porte-parole du Mouvement de la Paix, «Toutes ces rencontres seront autant d’étapes où nous rappellerons les souffrances de toutes les victimes des armes nucléaires (victimes des bombardements ou des essais nucléaires), où nous fêterons l’acquis pour les peuples que constitue l’adoption par l’ONU du Traité d’interdiction des armes nucléaires, échangerons nos expériences et réfléchirons ,en particulier lors de la conférence mondiale contre les bombes A et H, sur les actions à conduire dans l’unité la plus grande pour gagner le plus vite possible l’élimination totale des armes nucléaires de la surface de la Planète ».
L’exigence d’un monde solidaire sans armes nucléaires sera sans aucun doute au cœur des marches pour la Paix organisées partout en France le Samedi 23 septembre et dans différentes villes de France à l’initiative du collectif « Marchons pour la paix » qui réunit plus de 115 organisations.
En savoir plus :
- La déclaration de Roland Nivet à Hiroshima
- Discours de Roland Nivet à Nagasaki
- Armes nucléaires : 1 pas vers l’élimination (Ouest-France, 07/08/2017)
- Roland Nivet speech -Hiroshima- (english)
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10/08/2017 – La Formule de Kobé ou la force du pouvoir d’agir des citoyens
Qui sont ces gens de Kobé qui ont viré de leur port les sous-marins nucléaires américains ?
Des gens comme vous et moi, mais quelle détermination ! La recette c’est une volonté politique et l’envie de réussir ?
Dans les années 90, le port de Kobé était le port d’attache de nombreux sous-marins nucléaires des États-Unis. Or Les mouvements de paix de cette ville de 1 200 000 habitants n’arrivaient pas à savoir si ces sous-marins étaient chargés de bombes atomiques. Ils ont alors décidé d’une campagne de masse alliant information massive de la population et action permanente en contact avec la population. Ainsi ils ont lancé une pétition demandant l’instauration d’une procédure de contrôle des entrées dans le port de Kobé incluant une visite citoyenne des sous-marins nucléaires pour veiller à ce qu’ils ne soient pas porteurs de bombes atomiques.
Tous les mois dans neuf points de la ville ils ont été à la rencontre de la population en proposant leur pétition à signature. Ils ont ainsi obtenu de l’ordre de 700 000 signatures. La vie politique de cette ville a été profondément marquée par cette action et le débat politique s’est porté sur le terrain choisi par les pacifistes. Lors des élections municipales, une des questions centrales a été la réponse qu’apportaient les différentes listes aux préoccupations des pacifistes. La liste répondant à ces préoccupations a été élue et les procédures de contrôle ont été mises en place à l’entrée du port de Kobé.Cette expérience d’une action de masse en liaison avec la population montre l’efficacité et le pouvoir d’agir des citoyens. Elle peut aider à combattre les idées de renoncement ou de doute que beaucoup portent en eux-mêmes sur leur capacité à agir et sur l’efficacité de leur action.
Aujourd’hui les militants pacifistes japonais alliés avec les organisations syndicales mais aussi avec les autorités politiques locales et travaillent d’arrache-pied suivant des modes d’action similaires et ont réuni plus de 35 000 personnes en mai 2015 lors d’un rassemblement près d’Okinawa. Ils veulent obtenir la fermeture de la base américaine d’Okinawa, qui héberge près de la moitié des 47 000 soldats américains basés au Japon. Les autorités tokyoïtes veulent en effet fermer la base actuelle et en ouvrir une nouvelle dans la ville plus isolée d’Henoko, au centre de l’île.
Alors que le gouvernement français et les gouvernements des puissances nucléaires semblent être sourds aux revendications des peuples qui demandent la mise en œuvre d’un processus d’élimination des armes nucléaires conformément au droit international alors que les Nations Unies ont adopté le 7 juillet un Traité d’interdiction des armes nucléaires ne devrions-nous pas mettre en œuvre la formule de Kobé en France en allant massivement à la rencontre de la population française pour exiger que la France ratifie le Traité d’interdiction des armes nucléaires.
Roland NIVET
09/08/2017 – Une massive mobilisation populaire des Japonais et des représentants de 20 pays
Le seul mot qui me vient en tête qui peut résumer c’est une mobilisation populaire comme j’en ai rarement vues. Toute une population venant des quatre coins du Japon et venant partager ses expériences et ses résultats :
Ce sont ces jeunes dans un lycée de Tokyo qui ont récolté des milliers de pétitions je crois que c’est 16.000…
Ce sont ces femmes commerçantes qui ont recueilli des milliers de pétitions dans leur propre magasin…
Ce sont ces femmes qui ont imposé ou obtenu que l’exposition relatant les conséquences catastrophiques des armes atomiques soient présentée dans toutes les mairies de leur département…
Ce sont les chorales populaires qui se succèdent…
C’est l’enthousiasme de la jeunesse qui vient nous demander comment la jeunesse française est investie pour le désarmement nucléaire. La vérité c’est que nous sommes un peu et même très en retard. Après discussion avec les jeunes on s’est mis d’accord sur un échange possible d’abord par mail mais avec la possibilité de faire venir un groupe de jeunes pacifistes japonais en France de façon à nous aider à stimuler notre campagne…
C’est cette responsable syndicale d’une confédération syndicale partenaire en France de la CGT qui appelle à multiplier les actions et qui est une des chevilles ouvrières de la mobilisation…
Nagasaki 2017 c’est aussi 12 groupes de travail réunissant le même jour en 10 lieux différents de la ville, chacun plusieurs centaines de personnes à travers toute la ville et qui ont traité des sujets suivants :
- Comment multiplier le nombre de signatures autour de l’appel des survivants d’Hiroshima ?
- Comment faire de la Corée et de l’Asie une zone sans armes nucléaires ?
- Comment obtenir l’engagement du plus grand nombre de collectivités locales en Asie pour le désarmement nucléaire ?
- Comment défendre l’article neuf de la constitution japonaise qui interdit la remilitarisation du Japon ?
- Solidarité entre toutes les victimes des armes nucléaires et des essais nucléaires
- C’est quoi le pouvoir nucléaire ?
- Quel impact les dépenses militaires ont sur nos vies et pour la paix ?
- Comment développer une culture de la paix et du désarmement nucléaire ?
- forum international de la jeunesse
- Festival de cinéma : mieux connaître les conséquences des bombardements et des essais à travers le cinéma ;
- Forum des étudiants : comment répandre un message sur Hiroshima à travers le monde ?
- Comment se battre contre les bases américaines en Asie ?
- Forum de 100 femmes pour le désarmement nucléaire
Le délégué du Mouvement de la Paix du Vietnam qui m’a demandé de saluer le Mouvement de la Paix et français avait dit hier « Réveillons-nous ! ». Franchement, malgré la fatigue ils nous ont stimulés pour l’action.
La chorale de Nagasaki :
08/08/2017 : ÉTAPE 10 – L’extraordinaire mobilisation des femmes japonaises
Huit-cent femmes venant de toutes les régions du Japon étaient de mobilisées le 8 août au coeur de Nagasaki.
Il est impossible de relater la richesse, la force et l’efficacité de l’engagement des femmes japonaises ! Combien de femmes ont réussi à faire circuler des expositions sur les bombardements et sur Hiroshima et le traité interdiction dans toutes les mairies de leur département ? Combien de création de comités de paix par les jeunes des lycées ?
Les associations de femmes commerçantes pour la paix expliquent simplement que sans la paix, et l’argent gaspillé pour les armements c’est leur travail et leurs ressources qui sont directement mise en cause.
Les expériences se succèdent toutes aussi étonnantes les unes que les autres et les chiffres annoncés nous laissent pantois. En effet, les femmes de Tokyo par exemple ont collecté 250.000 signatures.
Des témoignages des Hibakhusas de seconde génération ce multiplient. Ce phénomène est extrêmement important car il signifie que les Japonais sont en train de gérer avec efficacité le transfert de la mémoire depuis ceux qui ont réellement vécu les bombardements d’Hiroshima et Nagasaki qui sont de moins en moins nombreux avec leurs enfants et leurs petits-enfants.
Ensuite, ce sont les chorales de femmes qui se succèdent toujours la même détermination qui est fortement portée par la mise au point du traité d’interdiction des armes nucléaires.
Les femmes n’y vont pas par quatre chemins. Le Japon doit s’engager pour la signature et la ratification du traité !
Comme le premier ministre Shinzo Abe a une politique de soumission aux États-Unis puisqu’il se met sous le parapluie atomique américain, et qu’il refuse de participer à la conférence pour la mise au point du traité, les femmes en tirent la conclusion simple : le gouvernement Abe doit tomber.
Le témoignage de celles d’Okinawa est également émouvant d’autant qu’elles protestent contre le fait que le gouvernement japonais cède des terres agricoles pour installer des bases militaires américaines. Une jeune fille qui explique que le bandana qu’elle porte sur son chapeau qui porte l’inscription en faveur du traité d’interdiction pèse sur elle comme une immense responsabilité.
La femme qui représente le plus grand syndicat japonais, l’équivalent de la CGT en France, fait une intervention très dynamique en terminant par « non à la guerre oui à la paix pour un monde sans armes nucléaires ». Elle est une des principales organisatrices, présentes dans toutes les réunions.
Les nombreuses femmes qui ont participé à la session Nations unies pour la mise au point du traité ont été impressionnées par le travail positif des Nations unies et le caractère démocratique du travail entreprit pour l’écriture de cette convention.
Un autre témoignage émouvant est celui d’une américaine de Boston (États-Unis) qui a décidé de venir vivre Hiroshima car c’est là qu’elle pense avoir trouvé les meilleures conditions pour vivre son engagement en faveur de l’élimination des armes nucléaires. Des jeunes de la CND d’Angleterre témoignent également, ainsi que toutes les délégations d’organisations étrangères féministes présentes.
Notre représentante, Fatima, témoigne elle aussi de son engagement féministe, pacifiste et des problématiques des migrations comme conséquences des guerres au Moyen-Orient mais aussi au Soudan, en Ukraine, etc . La solidarité est nécessaire pour les réfugiés. Nos actions pour l’apprentissage du français, pour l’hébergement des réfugiés ont besoin de notre solidarité mais l’État doit assumer ses responsabilités d’autant que la France a des responsabilités en particulier vu son engagement militaire en Lybie et au Mali.
Toutes les femmes présentes à Nagasaki, se sont réjouies dans leurs interventions de la décision prise de faire de la semaine du 20 au 26 septembre une semaine mondiale d’action pour la paix et le désarmement nucléaire.
07/08/2017 : ÉTAPE 9 – À Nagasaki…
L’intervention remarquable de la représentante des Nations unies à Nagasaki
Les Nations unies étaient représentées à Hiroshima par Nakamitsu Izumi, responsable de la section désarmement des Nations Unies. C’est donc une personne d’une très haute responsabilité qui prenait la parole à Nagasaki.
Madame Izumi a fait une intervention très pédagogique et très politique pour marquer l’importance du traité d’interdiction des armes nucléaires adopté aux Nations unies le 7 juillet 2017, mais aussi mieux en expliquer les tenants et les aboutissants.
Elle indique que parfois certains essayent d’opposer l’aspect humanitaire ; à savoir les conséquences humanitaires des armes nucléaires, aux questions qui sont posées dans le domaine sécuritaire et de la paix et qui sont plus particulièrement traités dans le traité de non-prolifération nucléaire (TNP).
Ces deux thèmes ne s’opposent pas. En fait le traité fait la synthèse entre les deux, et s’appuie également sur l’article six du traité de non-prolifération nucléaire. Après avoir souligné le rôle de l’opinion publique, Nakamitsu Izumi a souligné que le traité lançait un processus multilatéral qu’elle considère comme irréversible, transparent et contrôlé.
Elle a souligné que ce traité est la traduction concrète d’une obligation résultant de l’article six du TNP et correspond la mise en œuvre d’un des trois piliers du traité de non-prolifération nucléaire. Elle souligne enfin que les puissances nucléaires doivent réfléchir et faire un pas lors de la prochaine conférence de révision du traité de non-prolifération. Elle espère le plus grand nombre possible de ratifications. Elle explique que le rôle des États partie au traité d’interdiction des armes nucléaires sera aussi d’exercer une pression morale sur ceux dotés de l’arme nucléaire.
L’enjeu actuel est de savoir comment à court terme, à moyen terme, à long terme, nous pouvons agir pour obtenir en particulier la ratification par tous les États dotés de l’arme nucléaire.
La prochaine session Nations unies pour le désarmement est un enjeu pour le désarmement nucléaire;
Aujourd’hui objectif est clair : c’est l’élimination des armes nucléaires, a-t-elle conclu.
06/08/2017 : ÉTAPE 8 – Déclaration finale de la Conférence mondiale 2017 contre les bombes A & H
Le 7 juillet de cette année, 72 ans après les bombardements atomiques américains d’Hiroshima et de Nagasaki, un traité visant à interdire les armes nucléaires a finalement été adopté. Ayant travaillé avec les Hibakushas depuis la Première Conférence mondiale contre les bombes A et H en 1955 pour appeler à la prévention de la guerre nucléaire, à l’élimination des armes nucléaires et au soulagement et à la solidarité avec les survivants, nous accueillons chaleureusement l’adoption du traité en tant que événement historique et s’engager à aller de l’avant avec une détermination renouvelée à réaliser un « monde exempt d’armes nucléaires, pacifique et juste ».
Le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires est un jalon qui mène à leur élimination totale, l’aspiration longtemps chère des Hibakusha et des personnes à travers le monde.
Le traité reconnaît que les armes nucléaires sont des armes inhumaines qui entraîneraient des conséquences catastrophiques, allant à l’encontre de la Charte des Nations Unies, du droit international, y compris du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme. Il les stigmatise donc. Les armes nucléaires sont maintenant non seulement immorales, mais aussi explicitement illégales pour la première fois dans l’histoire. Il reconnaît à juste titre la lutte des survivants de la bombe A dans leur appel à “No More Hibakusha”, affirmant qu’il est ” conscient de la souffrance inacceptable et des dommages causés aux victimes de l’utilisation d’armes nucléaires. À partir de ceux qui sont affectés par le test des armes nucléaires “, et en les décrivant comme support dans ” le rôle de la conscience publique dans la poursuite des principes de l’humanité “.
Le traité interdit toutes les activités liées aux armes nucléaires, y compris le développement, la production, les essais, la fabrication, l’acquisition, la possession, le stockage et l’utilisation ou la menace d’utilisation, sans permettre les échappatoires. Il est important de souligner qu’il fournit un cadre pour l’élimination totale des armes nucléaires en élaborant les moyens pour les puissances nucléaires de devenir parties au traité. Il stipule également la responsabilité de fournir une assistance à Hibakusha et aux victimes d’essais nucléaires, répondant aux attentes des personnes des pays ayant subi des bombardements A ou des essais nucléaires. Le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires est le fruit des luttes mondiales sur quelque 70 années d’après-guerre pour réaliser un «monde sans armes nucléaires».
Le monde voit encore quelque 15.000 armes nucléaires menacer la survie de l’humanité. Le développement et la modernisation des armes nucléaires continuent. Le danger de l’utilisation réelle des armes nucléaires reste réel. Les tensions dans diverses parties du monde préoccupent de plus en plus l’utilisation éventuelle d’armes nucléaires. Nous appelons tous les États à faire face à la nature inhumaine des armes nucléaires. Pour atteindre la paix et la sécurité du monde, une interdiction et l’élimination des armes nucléaires est essentielle. Tous les États devraient adhérer sans délai au traité sur l’interdiction des armes nucléaires. Nous demandons en outre que toute activité interdite par le traité soit terminée et renoncée à jamais.
Que le traité interdise l’utilisation ou la menace d’utiliser des armes nucléaires signifie qu’il nie l’argument de la “dissuasion nucléaire” utilisé comme principale justification pour continuer à posséder des armes nucléaires. Nous demandons aux puissances nucléaires d’abandonner leurs politiques de dissuasion nucléaire et leurs alliés à renoncer à leur dépendance et à rompre avec le «parapluie nucléaire».
En outre, nous devons aller de l’adoption du traité à l’élimination totale des armes nucléaires, pour parvenir à un ” monde exempt d’armes nucléaires, pacifique et juste “.
Il faut avant tout autre chose de tirer le meilleur parti du potentiel inhérent au traité. Toutes les activités qui vont à l’encontre du traité doivent être condamnées par la communauté internationale. Étant donné que la norme juridique est maintenant établie pour rendre les armes nucléaires illégales, aucun État qui refuse de signer le traité ne peut contourner les restrictions politiques et morales. Il comporte la possibilité de restreindre et de paralyser les stratégies nucléaires mondiales des superpuissances nucléaires.
Il sera encore plus important qu’avant de développer la coopération entre les gouvernements qui ont travaillé pour le traité, les Nations Unies et les mouvements de la société civile. Avec le traité d’interdiction nucléaire, il existe maintenant une nouvelle opportunité pour construire les mouvements et le soutien public pour eux. Avec la participation de représentants des mouvements anti-nucléaires dans le monde et des gouvernements nationaux, et de l’ONU., la Conférence mondiale contre les bombes A et H a favorisé les dialogues et la coopération entre eux. La sensibilisation croissante du public encouragée par de telles activités exercera une pression sur les puissances nucléaires et leurs alliés pour abandonner la politique de s’accrocher à leurs arsenaux nucléaires.
Pour aller de l’avant en vue d’éliminer complètement les armes nucléaires, il est primordial de construire une majorité d’opinions à l’appui du traité dans les pays dotés d’armes nucléaires et de leurs alliés et de presser leurs gouvernements pour signer et ratifier le traité avec la force de l’opinion publique Et les mouvements. Les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont rejeté le traité en disant qu’ils ne seraient jamais “partisans”. D’autres puissances nucléaires ont déclaré qu’elles étaient favorables à une approche «étape par étape» et qu’elles ne participeraient pas au traité. Dans ces pays, nous devons construire l’opinion publique pour remettre en question la position des gouvernements vis-à-vis du traité et appuyer leur participation. De grands progrès vers un monde sans armes nucléaires seront rendus possibles en rassemblant ces voix et ces actions.
Le développement nucléaire et antimissiles de la Corée du Nord en violation des accords internationaux constitue une grave menace pour la paix dans la région et dans le monde et ne doit pas être toléré. Toutes les menaces militaires et les provocations devraient s’arrêter immédiatement. Toutes les parties concernées devraient prendre des mesures sans délai pour une solution diplomatique et pacifique. Selon l’esprit du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, nous demandons à la Corée du Nord d’arrêter les activités nucléaires et d’abandonner tous ses programmes. Les pratiques et la consolidation des zones exemptes d’armes nucléaires existantes, ainsi que les efforts régionaux pour créer de nouvelles zones de ce type, sont également importants.
La déception et le ressentiment se répandent parmi les Hibakusha et d’autres secteurs de population lors du refus du Gouvernement du pays bombardé d’avoir participé au Traité d’interdiction nucléaire. Nous exhortons le gouvernement japonais à quitter le “parapluie nucléaire” des États-Unis et à signer le Traité d’interdiction sans délai. Un grand nombre de personnes s’opposent à la destruction des principes de paix de la Constitution et aux préparatifs pour se joindre à des guerres à l’étranger. En Okinawa, une lutte impliquant tous les résidents d’Okinawa se développe contre la construction d’une nouvelle base américaine. Nous exprimons notre solidarité avec le mouvement au Japon pour la défense de la Constitution et pour un Japon non nucléaire et pacifique.
À la racine du traité d’interdiction nucléaire, le rôle joué par les mouvements de paix anti-nucléaires travaillant avec les survivants d’Hiroshima et Nagasaki. L’opinion et le mouvement des gens dans le monde entier détermineront le résultat et les événements futurs. Nous appelons aux actions suivantes :
- Accroître l’opinion des gens pour exiger de tous les gouvernements la participation au Traité sur la prohibition nucléaire et un engagement supplémentaire dans la réalisation de l’élimination complète des armes nucléaires. Du 20 au 26 septembre, nous proposons de lancer des actions simultanées internationales “Peace Wave” reliant différentes activités de base pour demander la participation au Traité.
- Initier de vastes dialogues pour informer le grand public de l’inhumanité des armes nucléaires et de l’impératif de l’élimination totale des armes nucléaires; Pour promouvoir des événements et des activités pour écouter les témoignages de Hibakusha, exposer les panneaux photo de Hiroshima et Nagasaki, hériter des souvenirs de Hibakusha et connaître le traité d’interdiction nucléaire lui-même; Pour améliorer l’éducation à la paix comme l’encourage le traité.
- Accélérer et élargir la campagne de signature internationale à l’appui de l’appel d’Hibakusha pour interdire et éliminer les armes nucléaires dans le but de créer des centaines de millions de signatures dans le monde d’ici 2020.
- Accroître la coopération entre les gouvernements nationaux, les mouvements de l’ONU et de la société civile dans les occasions qui ont précédé le 20 septembre pour la signature du Traité, Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires le 26 septembre, session ordinaire de la Première Commission de l’AGNU , La Réunion de haut niveau des Nations Unies sur le désarmement nucléaire en 2018 et la prochaine réunion du Comité préparatoire de la Conférence d’examen du TNP.
- Accroître le secours et la solidarité envers les Hibakusha et contribuer à l’indemnisation de l’État; Soutenir les efforts des deuxièmes et troisièmes générations de survivants; Demander le soutien des victimes d’essais nucléaires; Renforcer la solidarité avec les mouvements exigeant le soulagement des victimes de l’accident de la centrale nucléaire et exigeant l’énergie nucléaire zéro; Soutenir les victimes de l’agent Orange, de l’uranium appauvri et d’autres dégâts de guerre.
- Solidarité aux luttes et aux mouvements contre la guerre et la paix, pour la réduction et l’enlèvement des bases étrangères à Okinawa et autres, opposition au complexe militaro-industriel; Une réduction des dépenses militaires et l’amélioration du niveau de vie, de l’emploi et de la protection sociale, la lutte contre la pauvreté et les écarts sociaux, la prévention des changements climatiques et la protection de l’environnement mondial, la lutte contre la discrimination fondée sur le sexe et d’autres facteurs et la lutte pour le développement de la culture de paix.
Le traité d’interdiction nucléaire met l’accent sur le rôle de Hibakusha et les mouvements de la société civile dans leur défense de l’élimination totale des armes nucléaires. Laissez-nous ouvrir notre avenir avec les Hibakusha. Maintenant que la porte d’un «monde exempt d’armes nucléaires» est ouverte, avançons avec les jeunes en plein esprit pour y parvenir.
5 août 2017 Hiroshima
Conférence mondiale 2017 contre les bombes A et H
Transmis par la délégation du Mouvement de la paix qui participe à cette conférence contre les bombes A et H
(Roland Nivet, Fatima Shams, Claude Chapet)
05/08/2017 : ÉTAPE 7 – Première synthèse de Claude Chapet, membre de la délégation du Mouvement de la paix
Cette conférence se situe 72 ans après les largages des bombes A et H par les USA sur HIROSHIMA le 6 août 1945 faisant 200.000 morts, et le 9 août 1945 sur NAGASAKI faisant 150.000 morts.
Il n’y a pas eu que des morts. Il faut, bien sûr, ajouter les dégâts immédiats : villes réduites en poussière en quelques secondes avec une température jusqu’à 3 000°, les pluies radioactives, de nombreuses contaminations, des effets sur les survivants avec des cancers et de nombreuses maladies, des malformations pour des générations futures
Cette conférence se plaçait après le Traité d’Interdiction des armes nucléaires à l’ONU par 122 états le 7 juillet 2017.
Les témoignages étaient très poignants de la part des Hibakusha (victimes des bombes A&H), des Vietnamiens touchés par l’agent « orange », des coréens, des résidents de l’ile de Okinawa (base militaire des USA) et des îles Marshal (effet des essais nucléaires).
Les intervenants ne se limitaient au passé mais se tournaient résolument vers l’avenir avec 2 axes
1 – La reconnaissance des dégâts et des victimes :
Jusqu’en 1962 les USA ne reconnaissent pas que les bombes ont pu générer des victimes. Les dégâts causés par les essais d’armes nucléaires sur l’atoll de Bikini et des îles Marshal de 1945 à 1962 entrainent de fortes protestations et s’amorce un début de reconnaissance des victimes par les USA. Cependant, ils contestent souvent les preuves avancées par les victimes. Cette attitude se retrouve pour les victimes vietnamiennes de l’agent orange. (Nous pouvons constater que les victimes de l’amiante en France sont confrontées aux mêmes comportements des puissants).
2- Interdire un renouvellement de ces crimes contre l’humanité :
En effet le monde est confronté à un développement des armements nucléaires. Le Japon a inscrit dans l’article 9 de sa constitution le non réarmement du pays après la seconde guerre mondiale. Cependant le Japon est sous le parapluie nucléaire des USA qui disposent de bases militaires au Japon. L’île de Okinawa est occupée par plus 70 % par la base. Diverses organisations et des élus se sont battu pour le retrait des armes nucléaires de cette base. Mais un accord secret entre les gouvernements du Japon et des États-Unis permet de passer outre si nécessaire. Sur le plan idéologique, le cas de la Corée du Nord est mis systématiquement en exergue, mais il est passé sous silence la présence de missiles nucléaires des USA capables d’atteindre la Corée du Nord et prêts à intervenir.
Le gouvernant Trump impose aux membres de l’OTAN lors du sommet de Bruxelles le 24 mai 2017 de consacrer 2 % du PIB aux armements. La France s’est totalement alignée sur cet objectif avec aussi le renforcement des armes nucléaires.
Face à ce contexte, de nombreux délégués ont souligné le rôle crucial de l’intervention des peuples.
Pour se faire, il est paru nécessaire de prendre en compte nos points d’appuis :
- La Charte des Nations Unies
L’ONU comme seule organisation internationale où chaque pays est représenté
- Le vote de l’ONU le 7 juillet 2017 pour un traité d’interdiction pour le désarmement nucléaire par 122 pays.
Cependant Les USA, La France, La Grande-Bretagne, membres du conseil de sécurité, se sont distingués pour s’opposer à ce traité.
Comment impliquer les peuples ?
- En reconnaissant la diversité des types d’actions. Au Japon des pétitions avec 3 millions de signatures, des marches, des sit-in, la pose de banderoles, des chorales, des repas de la paix, des conférences, des initiatives pédagogiques, des votes d’assemblées locales, des expressions collectives de parlementaires, des prières œcuméniques, la plantation d’arbres de la Paix, des questionnaires, des luttes pour le transfert d’industries militaires vers le civil, rencontres en direction d’élèves d’écoles d’ingénieurs, coopérations avec le musée de d’Hiroshima, des expressions artistiques -photo-dessins-tags-art de rue,…
- En favorisant l’unité des acteurs pour la paix. (La délégation du Mouvement de la Paix de France est intervenue dans ce sens).
- En s’appuyant sur les réseaux sociaux et en dénonçant le rôle de médias. Des médias, souvent proches des industriels de l’armements, dénigrent l’ONU. (Mais comment valoriser le rôle de l’ONU pour le désarmement nucléaire quand les gros actionnaires de ces « industries » extraient d’énorme profits.)
- En dénonçant les activités des complexes militaro-industriels qui se battent pour conquérir des marchés mais sont d’accord sur la finalité – avec des armes, on se fait de l’argent et on le justifie par des emplois créés, un développement de la recherche et le renforcement de la sécurité – (corruption, lobbying)
- En montrant la dangerosité des armes nucléaires en particulier en popularisant les effets sur Hiroshima et Nagasaki et les lieux des essais (Reggane -Sahara algérien- par la France).
- En expliquant que le terrorisme ne peut être neutralisé par les armes nucléaires
- En recourant aux missions de l’ONU pour la résolution des conflits
- En œuvrant à la reconversion des industries d’armements
- En démontrant que les dépenses d’armement privent les crédits pour les besoins sociaux (Trump augmente de 54 milliard de dollars le budget d’armement et coupe 45 milliard de budgets sociaux. Il ne faut pas confondre budgets sociaux et besoins sociaux)
Dans l’immédiat il faut obtenir la ratification du traité d’interdiction des armes nucléaires du 7 juillet par nos propres gouvernements !
Dans les débats, les USA et Trump ont été fortement accusés. Cependant, il parut pour nombre d’intervenants que tout ne dépendait pas des USA. Par exemple, dans la continuité des gouvernements précédents, c’est le gouvernement français et Macron qui persévèrent dans le développement de l’arme nucléaire française.
Donc nous devons convaincre pour que la France ratifie ce Traité de Non-Prolifération des armes nucléaires du 7 juillet 2017.
Nous saisir des Marches pour la Paix du 23 septembre 2017
A SAINT-DENIS : Proposition de la plantation d’un nouvel arbre de la paix pour accompagner le vœu du conseil municipal pour que la France ratifie le Traité de Non-Prolifération des armes nucléaires du 7 juillet 2017.
A voir avec le conseil départemental de Seine-Saint-Denis
NB : A cette conférence : Absence de délégués de Russie, de Chine, de Corée du Nord
Si 122 pays ont signé le traité, ils étaient 146 à voter l’AG de l’ONU de 2016 la résolution pour un traité de non-prolifération de l’arme nucléaire.
A propos de la Corée du Nord : besoin d’approfondir la politique de ce pays et des enjeux géostratégiques.
05/08/2017 : ÉTAPE 6 – Les femmes victimes des guerres et actrices pour la paix
Une chose qui nous a frappés dans cette conférence internationale mais aussi chez les Japonais, c’est la place considérable des femmes dans la lutte pour le désarmement nucléaire et pour la paix.
Que ce soient venant des États-Unis, de Grande-Bretagne, des Philippines, les îles Marshall ou d’ailleurs leur nombre est grand et leur action déterminée est déterminante.
Voici quelques portraits de femmes qui sont intervenues et vous trouverez ci-après l’intervention de Fatima, au nom du Mouvement de la Paix sur la question des femmes victimes des guerres mais aussi sur les questions d’immigration de la condition des femmes migrantes.
Intervention de Fatima au nom du Mouvement de la Paix dans la table-ronde relative au role de la société civile
Je suis de nationalité française et algérienne. Je souhaite faire une intervention générale sur les conséquences des guerres sur celles qui composent la moitié de l’humanité, à savoir les femmes. En premier lieu en tant qu’algérienne je pense à tous ceux qui ont subi les conséquences des essais nucléaires à Reggane en Algérie dans le désert saharien. En ce moment les guerres perpétrées dans différents endroits du monde, des femmes, des hommes et des enfants se retrouvent sur les routes de l’exil. La situation des migrants et exilés est catastrophique. En France, dans de nombreuses villes des familles et des enfants n’ont pas où dormir. Des femmes sont retenues dans certains pays comme objet sexuel. C’est le cas de certaines femmes érythréennes retenues au soudan. Beaucoup d’autres périssent noyées avec leurs enfants en Méditerranée. Pour celles qui survivent et qui arrivent à destination, les conditions d’accueil sont déplorables, elles ne bénéficient pas de droits citoyens pour survivre dans les sociétés où tout est à reconstruire pour elles La plupart du temps elles ne bénéficient pas d’accès aux droits élémentaires des citoyens (logement, accès aux soins, se former, scolariser les enfants, trouver du travail. Ayant créé moi-même une association destinée à favoriser l’accueil des migrants dans la mesure où je l’ai été moi-même. J’ai pu identifier différentes problématiques de ces migrations dues le plus souvent aux guerres mais aussi à la misère
L’association Déclic femmes dans laquelle je suis engagée depuis 22 ans sur le terrain, dans les quartiers périphériques d’une grande ville française, a pour objectif principal la dignité des femmes exilées. Nous travaillons dans des domaines souvent négligés par l’État, à savoir la question de l’éducation, la formation, l’inclusion citoyenne et professionnelle, l’autonomie des femmes, la citoyenneté, l’égalité hommes- femmes, la lutte contre les discriminations liées à l’origine et au genre, la lutte contre le patriarcat, contre la radicalisation. Cette expérience portant sur l’accueil de femmes de 95 nationalités et venant de tous les continents Notre travail s’articule autour de plusieurs axes
Nous organisons également des activités culturelles pour rompre l’isolement et participer à la vie de la cité pour la transmission des mémoires. Je fais cette intervention car nous pensons comme l’ont souligné es intervenants et intervenantes qui m’ont précédés que la lutte pour un monde sans armes nucléaires et la lutte plus générale pour un monde de paix doivent être menés dans le même temps c’est ce qui a motivé mon engagement avec le Mouvement de la paix, parallèlement à mon engagement féministe. Dans ce cadre la lutte pour l’égalité hommes/femmes est essentielle. Fatima Zédira __________________________________________________________________ Women the consequences of wars I am of French and Algerian nationality. I wish to make a general statement on the consequences of wars and on those which make up half of humanity, namely women. As an Algerian I think of all those who suffered the consequences of the nuclear tests in Reagan in Algeria in the Saharan desert. At the moment, wars in different parts of the world, women, men and children are found on the roads of exile. The situation of migrants and exiles is catastrophic: In France, in Rennes 140 families of which 70 children have no roof. Women are retained in some countries as a sexual object. This is the case of some Eritrean women detained in Sudan. Many of them die drowning with their children in the Mediterranean For those who survive and reach their destination, the reception conditions are deplorable, they do not have citizenship rights to survive in societies where everything is to be rebuilt. for them Most of the time they do not have access to the basic rights of citizens (housing access to care to train, schooling children finding work Having created myself an association to promote the reception of migrants to the extent that I was myself. I was able to identify different problems: -war trauma – social difficulties – lack of recognition of diplomas or training acquired in their country of origin -the need to build many complex administrative records -language barrier – ignorance of devices and codes, multiple approaches in society – important social and professional preoccupation – absence of professional or personal network and immersed in a great solitude – lack of recognition – the dual status of women and migrant women, they are subjected to numerous discriminatory sexist linguistic social and racial. The association déclic femmes, in which I have been involved for 22 years on the ground in the outlying districts of a large French city, has as its main objective the dignity of exiled women. We work in areas that are often overlooked by the State, namely education, training, civic and professional inclusion, women’s autonomy, citizenship, gender equality, the fight against Discrimination linked to origin and gender The struggle against patriarchy, against radicalization An experience of welcoming women from 95 nationalities and coming from all continents Our work is based on several axes The reception listens to the mediation and the accompaniment in the administrative procedures Learning French Legal Aid Popular Education for the Understanding of Society Coaching in search of a job We also organize cultural activities to break the isolation and participate in the life of the city for the transmission of memories. Fatima Zedira |
04/08/2017 : ÉTAPE 5 – Réunion du comité de rédaction de l’appel de la conférence 2017 contre les bombes A et H
Toutes les délégations internationales présentes étaient invitées à participer.
Une vingtaine d’organisations étaient présentes.
La discussion a porté sur un texte de synthèse préparé par le Mouvement de la Paix japonais au vu des différentes contributions écrites et orales qui ont marqué les deux premiers jours de la conférence.
Le Mouvement de la Paix français a fait connaitre, par la voix de Roland Nivet, son accord sur l’esprit général de la synthèse proposée et a formulé quatre propositions pour enrichir le texte :
- le texte ne mentionne pas le complexe militaro-industriel alors qu’il a été cité par plusieurs délégués et que ce sera certainement un de nos adversaires pour la ratification et la mise en œuvre du traité d’interdiction des armes nucléaires.
- Plusieurs interventions ont fait mention de la nécessité non seulement de se battre contre les armes nucléaires et contre les guerres mais aussi agir pour la construction de la paix. C’est pourquoi nous proposons que soit expressément fait mention dans la déclaration finale de la culture de la paix qui fait l’objet d’une résolution des Nations unies qui porte des positions alternatives en faisant de la réalisation des droits humains la meilleure façon d’assurer la paix et la sécurité des peuples
- plusieurs personnes ont indiqué dans leurs interventions la nécessité de convergences dans l’action entre le mouvement contre les armes nucléaires et plus largement l’ensemble des mouvements antiguerre et pour la paix. À cet égard des interventions ont aussi porté sur la question de l’unité d’action de l’ensemble de ces mouvements, voir la mise en place de réseaux unificateurs. Le Mouvement de la Paix français estime qu’annuellement la période comprise entre le 21 septembre journée international de la paix et le 26 septembre journée internationale des Nations unies pour l’abolition des armes nucléaires serait une bonne période de convergence des luttes au plan mondial ce qui permettrait sur une semaine avoir une multiplicité d’action pour la paix en général et pour le désarmement nucléaire immédiat en vue de l’application du traité d’interdiction des armes nucléaires en permettant des diversités et des convergences utiles.
- Peut-être que le texte aurait pu mentionner des objectifs immédiats tels que le gel de la modernisation immédiate des armes nucléaires des armes nucléaires
Une grande partie de la discussion a porté sur la question de la Corée du Nord.
04/08/2017 : ÉTAPE 4 – Le traité d’interdiction un immense catalyseur pour l’action
Ce qui ressort des quatre coins du monde c’est que ce traité doit être considéré comme un immense succès pour l’ensemble des peuples et un catalyseur pour l’action.
Mais ce qui apparaît le plus de toutes les interventions c’est que l’adoption de ce traité constitue non seulement un signal mais que déjà concrètement il a favorisé de nouvelles mobilisations parmi la société civile.
La plupart des délégués donnent des témoignages. Même dans un laps de temps très court ; à savoir un mois après l’adoption, ce traité est considéré par tout le monde comme une chance historique pour aller vers l’élimination des armes nucléaires et une raison et un outil supplémentaire pour mobiliser tous azimuts les opinions publiques à travers le monde
Cet aspect rejaillira sûrement dans la déclaration finale de la conférence car ce qui ressort également c’est l’urgence de réévaluer partout dans le monde le niveau de nos actions et de nos objectifs pour faire ratifier le traité par le maximum d’Etats.
L’heure est à la revalorisation du niveau de nos mobilisations partout dans le monde et en particulier dans les pays dotés de l’arme nucléaire.
L’objectif qui ressort des discussions ce n’est pas que ces pays doivent seulement discuter de leurs théories en matière par exemple de dissuasion l’objectif doit être la mise en cause totale des politiques des Etats dotés de l’arme nucléaire qui doivent être considérés comme hors la loi et doivent se mettre le plus rapidement possible dans les clous du droit international.
Certainement que cet aspect sera lui aussi mentionné dans le texte final.
L’autre aspect qui ressort beaucoup des interventions c’est la nécessité de l’unité et de renforcer le nombre et la diversité des organisations susceptibles de s’engager aujourd’hui dans les mobilisations pour l’élimination des armes nucléaires.
Au vu de toutes les témoignages il faut aussi bien mesurer qu’il y a chez nous une certaine sous-estimation de la portée du traité sinon une sous-estimation certaine. Il convient non seulement que partout dans les marches pour la paix la question de la ratification des armes nucléaires soit portées mais aussi la nécessité de marquer le coup par des mobilisations sur les sites nucléaires eux-mêmes les 7 et 8 octobre comme l’a décidé le Conseil National du Mouvement de la paix.
Par contre le Mouvement de la paix ne doit pas sous-estimer le travail que nous avons fait en particulier, lorsque nous avons expliqué le travail réalisé pour créer un collectif autour de l’appel en marches pour la paix.
Nous avons pu noter avec satisfaction que quelques délégations mentionnent la culture de la paix et nous avons été très marqués par l’intervention de la déléguée des Philippines sur ce point.
Un autre aspect qui qui a été exprimé avec force par beaucoup de délégués c’est que ce traité est d’abord une victoire des peuples et de leur mobilisation sur des dizaines d’années. Les peuples ne pourront plus tolérer, en particulier les peuples des Etats non dotés de l’arme nucléaire, que les puissances nucléaires puissent s’exonérer de mettre en œuvre le droit international et de dire comme l’ont les USA, la France la Grande-Bretagne en boycottant la conférence des Nations Unies qui a mis au point le traité d’interdiction.
Tout cela explique que tous les délégués à travers le monde insistent sur l’urgence qu’il y a à faire le maximum de pressions sur les Etats dotés de l’arme nucléaire pour qu’ils s’engagent immédiatement dans l’élimination des armes nucléaires et donc stoppent immédiatement tous leurs programmes de modernisation dès aujourd’hui.
03/08/2017 : ÉTAPE 3 – La conférence mondiale contre les Bombes A et H
La conférence internationale contre les bombes à et H a commencé le 3 août 2017 à Hiroshima. La séance a commencé par une minute de silence à la mémoire de toutes les victimes des armes nucléaires.
Environ 200 personnes ont participé à la première réunion de cette conférence qui a ensuite entendu la lecture de messages provenant des quatre coin du mondes et en particulier ceux venant des Nations unies mais aussi de chefs d’État d’Irlande, d’Autriche, du Laos, du Brésil, etc.
La première séance a été consacrée aux dommages et aux souffrances subis par les populations suite aux bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki mais également le combat des survivants d’Hiroshima et de Nagasaki, et plus largement le combat toutes les victimes des armes nucléaires à travers les essais nucléaires par exemple. Ainsi on a pu entendre le témoignage du conseil des juristes de l’association des survivants, des survivants coréens ayant vécu à Hiroshima au moment de bombardements, les victimes des essais nucléaires américains sur les atolls du Pacifique en particulier dans les iles îles Marshall, les témoignages des victimes des essais nucléaires britanniques en Australie.
Un médecin de Fukushima a parlé des conséquences pour la population de cette catastrophe, alors que l’association des victimes de l’agent orange de la dioxine au Vietnam apportait une contribution sur les conséquences de la guerre du Vietnam et des bombardements avec des armes chimiques sur ce pays.