Pour une solution pacifique à la crise iranienne et pour un Moyen-Orient sans armes nucléaires
Pas de « premier emploi » des armes nucléaires.
Chers Président Bush et Président Ahmadinejad, Mesdames et Messieurs les Presidents, Premiers Ministres, Ministres des Affaires Etrangères, Secrétaires d’Etat et à la Défense, et Ambassadeurs,
La prolifération des armes nucléaires représente peut-être la plus grande menace qui pèse sur la civilisation. Si la prolifération en cascade que l’on redoute se produit, la probabilité que des armes nucléaires soient employées à un moment ou à un autre par malveillance, folie, mauvais calcul ou accident, augmentera fortement. Il est de la responsabilité de tous les pays de s’assurer que le nombre de pays disposant d’armes nucléaires n’augmente pas, d’empêcher que des acteurs non étatiques s’en procurent, et que ceux qui en possèdent déjà les éliminent et les abolissent.
Des menaces ou des rumeurs d’action militaire, voire d’emploi d’armes nucléaires, ne peuvent qu’aggraver la crise croissante entre l’Iran, les Etats-Unis et Israël. Des rapports font état de préparatifs et d’explorations d’options militaires. Même si ce n’est que pure spéculation, ces rapports sont très inquiétants et en eux-mêmes dangereux. De telles explorations doivent cesser. On ne doit pas entendre parler de guerre.
Pourtant, on PARLE de guerre, tant fois aux Etats-Unis qu’en Israël. Et, M. le Président Ahmadinejad, vous avez parlé de « rayer Israël de la carte ». Aux Etats-Unis et en Israël, des ‘têtes brûlées’ appellent ouvertement à une « action militaire rapide », tandis que des dirigeants ‘responsables’ annoncent qu’« aucune option n’est écartée ». M. le Président Bush, nous avons entendu ces deux mêmes formulations juste quelques mois avant l’invasion de l’Irak. Nous demandons que cessent immédiatement les explorations d’options militaires ou nucléaires, et soutenons le Directeur Général de l’AIEA, M. Mohamed El Baradei, dans son appel à ce que toutes les parties cessent de tenir des discours de belligerants.
Les Etats-Unis et les autres Etats nucléaires de jure et de facto en somme les pays qui possèdent déjà des armes nucléaires- ont fait peu de progres pour remplir leurs obligations fixées en droit international d’éliminer ces armes de façon totale et non-équivoque. Bien qu’il y ait eu des progrès limités dans la réduction des stocks mondiaux d’armes nucléaires, les Etats reconnus comme détendant des armes nucléaires continuent de fonder leurs doctrines sécuritaires sur ces armes, et n’envisagent pas de changer d’attitude « dans un avenir prévisible ».
Cela continue malgré un consensus international clair sur le fait que les armes nucléaires font peser une menace permanente sur la civilisation et la vie, malgré des appels répétés de la communauté internationale à avancer vers leur élimination totale et non-équivoque.
Les pays qui possèdent de vastes arsenaux nucléaires ne peuvent pas appeler constamment les autres à éliminer ou cesser de chercher à avoir des arsenaux nucléaires de manière crédible alors qu’eux-mêmes ne font rien pour éliminer les leurs. Un engagement mondial à éliminer les armes nucléaires est un engagement mondial à éliminer les armes nucléaires, et cela vaut pour toutes les parties. Il ne peut pas y avoir d’exceptions pour ces arsenaux. Ceux qui n’en ont pas ne doivent pas chercher à en avoir.
De la même manière, la violation par une partie de l’objectif d’un Moyen-Orient dénucléarisé n’excuse en aucune façon sa violation par une autre partie. Toutefois, la renonciation à l’option nucléaire par une partie facilitera sa renonciation par une autre.
L’arsenal nucléaire israélien comme la quête d’armes nucléaires par l’Iran si elle a effectivement lieu- sont dangereux en soi et ouvrent la porte à une prolifération ultérieure par d’autres pays du Moyen-Orient et à une course aux armements qui serait extrêmement dangereuse. Cela ne doit pas arriver.
Il existe de sérieuses craintes sur le fait que la doctrine nucléaire des Etats-Unis envisage la possibilité de frapper nucléairement et en premier d’autre pays, voire utilise des armes nucléaires contre des pays qui en sont eux-mêmes dépourvus. Nous marquons ici notre soutien à la récente lettre de sénateurs américains et d’autres signataires sur cette question.
Un troisième emploi d’armes nucléaires ne doit jamais avoir lieu. Ce serait une catastrophe non seulement pour l’Iran ou Israël, mais aussi pour toute la région et même pour le monde entier du fait de ses retombées radioactives, du chaos qu’il produirait, et parce cela briserait le tabou sur l’utilisation de ces armes qui prévaut depuis 60 ans. Briser ce tabou pourrait entraîner d’autres emplois des armes nucléaires, abaissant de plus en plus le seuil de son usage. Une utilisation banalisé des armes nucléaires serait catastrophique pour le monde. Nous demandons instamment à toutes les parties qu’elles renoncent à détenir des armes nucléaires et qu’elles adoptent des politiques qui excluent leur emploi.
Les parlementaires, les organisations représentant la société civile, et les éminentes personnalités soussignés demandent instamment d’apporter à la crise des relations entre les Etats-Unis et l’Iran, et entre Israël et l’Iran, une solution fondée sur les principes clairement définis ci-après :
Aucun recours à aucune option militaire, par quelque partie que ce soit, pour quelque raison que ce soit.
Un engagement clair par toutes les parties nucléaires de ne pas employer d’armes nucléaires dans la présente situation, et plus généralement de respecter la doctrine de leur non-emploi en premier.
L’application de la résolution du Traité de Non Prolifération datant de 1995 sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, l’application des résolutions annuelles, adoptées par consensus, de l’Assemblée Générale de l’ONU sur « l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires dans la région du Moyen-Orient », et en particulier l’application totale de la résolution de cette année sur la prolifération nucléaire au Moyen-Orient.
Un engagement clair par toutes les parties à éliminer les armes nucléaires de la planète, également à réaffirmer de la Déclaration Finale de la Conférence de Révision du Traité de Non-Prolifération de 2000, et les résolutions correspondantes de l’Assemblée Générale.
La résolution par la voie diplomatique des tensions entre les Etats-Unis, Israël et l’Iran, impliquant des compromis de part et d’autre, la reconnaissance des préoccupations légitimes de sécurité de toutes les parties, dont Israël et l’Iran, et l’arrêt de toute déclaration incendiaire ou de toute exploration d’options militaires par toutes les parties
Premiers signataires :
John Hallam, Friends of the Earth Australia, Sydney, Australie
Dimity Hawkins, Medical Association for the Prevention of War, Australia
Ak Malten, Global Anti Nuclear Alliance (GANA), La Haye, Pays-Bas
Jean-Marie Matagne, Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire (ACDN), France
Peter Nicholls, Président d’Abolition 2000-Royaume-Uni
Kate Hudson, Président de Campaign for Nuclear Disarmament (CND), Londres, Royaume-Uni
Signataires au 8 janvier 2006 :
– Tadatoshi Akiba Mayor of Hiroshima President, Mayors for Peace
– Abolition-2000 Global Council, Jennifer Nordstrom, WILPF Reaching Critical Will Project,
– Dr Ron Mc Coy, President, International Physicians for the Prevention of Nuclear War(IPPNW)
– Ak Malten, Global Anti Nuclear Alliance (GANA) The Hague, Neth,
– Peer de Rijk, director , World Information Service on Energy
– Fiona H. Dove, Director, Transnational Institute, Amsterdam, Neth,
– Pol D’Huyvetter, For Mother Earth/Friends of the Earth
– Flanders, Ghent, Belgium,
– Leo Platvoet Senator GREENLEFT, Belgium,
– Jean-Marie Matagne, président de l’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire (ACDN), France
– Arielle Denis et Pierre Villard, co-présidents du Mouvement de la Paix, France
– Fabrice Flipo, Vice-président, Amis de la Terre – France
– Philippe Brousse, Directeur, Réseau “Sortir du nucléaire”, France
– Jean-Pierre Morichaud, Forum Plutonium, France
– Jeanne-Henriette Louis, Quakers-France
– Simone Landry, secrétaire générale et Solange Fernex, co-présidente de la Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté (LIFP), WILPF-France
– Yvon Journet, Professeur agrégé de mathématiques, Université de Versailles, France
– GLOBAL 2000, Silva Herrmann, Energy Campaigner, Austria,
– Xanthe Hall, IPPNW-Germany, Ab 2000 Global Council Gewaltfreie Aktion Atomwaffen Abschaffen (GAAA), Germany, Deutsche Friedensgesellschaft – Vereinigte KriegsdienstgegnerInnen (DFG-VK),
– Roland Blach, Coordinator Trägerkreis “Atomwaffen abschaffen”, Germany
– Peter Nicholls, Chair, Abolition 2000 UK,
– George Farebrother, World Court Project, UK,
– Kate Hudson, Chair, Campaign for Nuclear Disarmament (CND) London, UK
– LYNNE JONES MP (Birmingham Selly Oak), UK, David Chaytor, MP for Bury North
– Dr. Caroline Lucas MEP Green Party MEP for South East England
– Hallgeir H. Langeland, MP Norway,
– Juhani Mastokangas Friends of the Earth Finland
– Heidi Hautala MP, Chairperson of the Green Parliamentary Group of Finland,
– Dr. Jouni Ylinen Physicians for Social Responsibility, Finland (PSR-Finland)
– Kim Hye-Jeong, Secretary General, KFEM-FoE Korea
– Hiromichi Umebayashi, President, Peace Depot, Japan
– Steve Leeper, Mayors for Peace United States,
– Alice Slater, GRACE, Abolition2000 Global Council
– Steven Starr, Physicians for Global Survival, Canada,
– Efraim Cruz-Marin, Académicos de Ciencias y Humanidades, Mexico,
– Gordon F Copeland MP United Future – the Family Party NZ
– John Hallam, Friends of the Earth Australia Sydney Australia
– Jo Vallentine, People for Nuclear Disarmament, Western Australia
– Dimity Hawkins, Executive Officer, Medical Association for the Prevention of War (MAPW)
– Senator Andrew Bartlett, Democrats, Qld,
– Senator Kerry Nettle, Greens, NSW,
– Kelly HoareMP, Member for Charlton NSW,
– Carmen Lawrence MP, Member for Fremantle, President, ALP,
– Julia Irwin MP Federal Member for Fowler
– Lee Rhiannon Greens MLC, NSW


