Communiqué de presse
Un court communiqué de l’Élysée vient de confirmer ce que des sources concordantes laissaient à penser : le Premier Ministre israélien Benjamin Netanyahou sera présent à Paris le 16 juillet prochain pour un « entretien de travail » avec Emmanuel Macron et il participera aux commémorations de la rafle du Vel d’Hiv.
Les commémorations de la rafle du Vel d’Hiv, au cours de laquelle, les 16 et 17 juillet 1942, 13 152 hommes, femmes et enfants juifs furent arrêtés par des policiers français sur ordre des autorités de Vichy à la demande des nazis, avant d’être déportés, visent à perpétuer le souvenir de la déportation et le massacre d’un grand nombre de juifs vivant en France à l’époque et aussi la responsabilité du gouvernement français de l’époque.
Or, que vient faire le représentant d’Israël, qui en 1942 n’existait pas encore, dans cette commémoration ?
Israël ne peut se présenter comme le seul héritier des victimes de la Shoah, qu’il ne saurait transformer de manière posthume en partisans de la création de l’État d’Israël, et pas non plus comme le représentant des juifs de France supposés être partisans de la politique de Benjamin Netanyahou. Premier Ministre de cet pays depuis 2009, leader de la droite et de l’extrême droite israélienne, il incarne avec force une politique oppressive, brutale et discriminatoire, associée à une répression féroce de toute contestation, dont est victime le peuple palestinien. Au mépris du droit international, il mène une politique de colonisation et d’occupation et d’annexion des territoires palestiniens et de Jérusalem et a fait de Gaza une prison à ciel ouvert.
Dans ce contexte, cette invitation est une insulte à la mémoire des victimes de la déportation. Cette instrumentalisation de la mémoire du génocide juif est très scandaleuse.
Le Mouvement de la Paix fidèle aux valeurs de la culture de paix et le non- violence, proteste contre cette invitation qui constitue une instrumentalisation de cette cérémonie importante pour l’ensemble de la population française. Elle devrait contribuer au travail de mémoire, au refus de tout révisionnisme et à la lutte contre toutes les formes de racisme.
Fortement engagé pour une paix juste et durable entre israéliens et palestiniens, le Mouvement de la Paix considère cette invitation comme une faute politique au regard de la situation au Proche-Orient.
Il souhaite que cette rencontre soit l’occasion pour le Président de la République française de réaffirmer son attachement à la solution à deux États, sa condamnation de la politique de colonisation et d’annexion des territoires palestiniens, des nouvelles attaques contre Gaza et de nouvelles guerres dans la région. Il souhaite que le Président Macron rappelle au premier Ministre israélien son attachement au respect du droit international que le gouvernement d’Israël ignore en de nombreuses occasions. Cela devrait donner lieu à des sanctions, notamment la suspension de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël.


