PARIS (AFP), le 15-02-2003
Plusieurs centaines de milliers de personnes ont manifesté samedi un peu partout en France pour dire “non à la guerre” contre l’Irak au lendemain de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU où les Etats-Unis sont apparus en minorité.
Selon la coordination de l’Appel “Non à la guerre contre l’Irak, oui à un monde de justice, de paix et de démocratie”, le nombre total de manifestants a atteint un demi-million de personnes dans quelque 72 villes en France, dont 250.000 à Paris (100.000 selon la police).
En tête du défilé parisien se trouvaient des pacifistes américains et des vétérans français de la guerre du Golfe, appartenant à l’association Avigolfe qui milite pour la reconnaissance de maladies liées aux guerres du Golfe et des Balkans.
Le défilé était si long qu’à 17h15, plus de trois heures après le départ de la place Denfert-Rochereau, les derniers manifestants venaient tout juste de s’ébranler.
La gauche, l’extrême gauche et les Verts étaient présents en force et plusieurs personnalités socialistes étaient du cortège. Etaient aussi présents Alain Krivine (LCR), Marie-George Buffet (PCF), Gilles Lemaire, Noël Mamère, Yves Contassot et Yves Cochet pour les Verts. José Bové (confédération paysanne), Jean-Pierre Chevènement (MRC) et Arlette Laguiller (LO) étaient également dans les rangs.
Le Premier secrétaire du PS François Hollande, les anciens Premier ministre Laurent Fabius et Pierre Mauroy conduisaient la délégation socialiste. Un bon nombre d’autres personnalités de gauche s’étaient déplacées, comme Henri Emmanuelli, Claude Estier, Jean-Marc Ayrault, Elisabeth Guigou et Martine Aubry.
“La mobilisation considérable dans toutes les grandes villes du monde peut être un message fort à l’égard de l’administration américaine pour faire comprendre que les peuples ne veulent pas une guerre de cette manière et en ce moment”, a déclaré François Hollande.
A Lyon, près de 10.000 personnes, selon la police, 20.000 personnes selon les organisateurs, ont manifesté, élus locaux en tête. Beaucoup de manifestants portaient un carré de papier où était simplement inscrit “Non”.
A Rennes, 4.000 personnes (police), plus de 5.000 (organisateurs), ont défilé aux cris de “Solidaires contre Bush et Blair, solidaires contre la guerre” et “Veto dans la rue, Veto à l’ONU”.
En Bretagne, d’autres manifestations étaient organisés comme à Lorient (2.500 selon la police, entre 3 et 4.000 selon les organisateurs), Nantes (entre 4.et 5.000 manifestants selon la police, 5 à 6.000 selon les journalistes), Brest (quelque 3.000 personnes selon la police, 3.500 selon les organisateurs). A Tours, ils étaient environ 3.500 selon la police, 500 à Angers selon la police, environ 550 à Laval et 700 A Rouen.
Dans le sud-ouest, les manifs ont réuni entre 8 et 10.000 personnes (police et organisateurs) à Toulouse, 900 à Tarbes, 800 à Montauban, 600 à Auch et 600 à Cahors, une centaine à Foix , 300 à Carcassonne (Aude). A Angoulême, environ 700 personnes se sont réunis alors que Bordeaux rassemblait selon la police environ 11.000 personnes, dont certaines défilaient avec une colombe de la paix en papier accrochée au revers de leur veste.
A Strasbourg, 5.500 personnes, selon la police, ont manifesté au rythme de slogans disant “Chirac, ton veto sur l’Irak. Bush, Blair, non à la guerre”.
Dans le sud, Marseille a rassemblé 8.500 selon la police, le double selon les organisateurs, Nice 6.000 selon la police et 10.000 selon les organisateurs, Montpellier 10.000 selon la police, Nîmes 2.500 (police), 5.000 (organisateurs) et Avignon 3.200 selon la police.
Les enfants n’ont pas été oubliés comme à Marseille où Lea, Juliette et Thimotée tenaient une banderole demandant “La paix pour les enfants d’Irak”.
Selon un sondage Ifop à paraître dans le Journal du dimanche, 4 Français sur cinq (81%) se déclarent favorables à ce que la France oppose son droit de veto à une intervention militaire des Etats-Unis et de leurs alliés en Irak.
En revanche, 15% d’entre eux y sont opposés. 4% ne se prononcent pas.
Le
sondage a été réalisé du 13 au 14 février
auprès d’un échantillon de 974 personnes, par téléphone
et selon la méthode des quotas.


