La paix demande une réelle solution politique internationale
Le 19 août 2008, dans la zone de combat contre les Talibans, dix jeunes soldats français sont tombés, victimes de faits de guerre.
Avec leurs familles et leurs proches, nous pleurons le gâchis de ces dix jeunes vies réduites à néant
pour des intérêts qui ne sont pas les leurs.
Depuis avril, en même temps que la réintégration de la France dans les plus hautes instances de
décision de l’Otan, le gouvernement français a décidé l’envoi de nouvelles troupes en Afghanistan
pour des missions de guerre et non plus pour des raisons de formation de policiers et de militaires.
Les propos tenus ce matin même à Kaboul par le Président de la République restent dans la même
tonalité guerrière et jusqu’au-boutiste.
Or le bilan de la présence militaire en Afghanistan décidée par le Conseil de sécurité en 2001 et assumée par l’Otan est dramatique. Le prétexte de la « lutte contre le terrorisme » ne résiste pas à une analyse attentive de sa réalité, et il représente un amalgame erroné de situations très différentes d’un pays à un autre.
L’aide au développement promise n’est toujours pas arrivée malgré plusieurs conférences internationales, la dernière en juin dernier, pour relancer le processus.
L’aveuglement de l’Otan sur l’usage de la force est catastrophique : non seulement, rien n’est réglé
mais la situation continue de se détériorer avec l’expansion de l’insécurité des populations. Selon des
sources officieuses françaises, l’Otan est dans «une impasse militaire totale et durable».
Seule la mise en oeuvre d’une solution politique internationale qui donne la priorité à l’aide d’urgence, à la reconstruction et aux droits du peuple afghan peut permettre de sortir de ce bourbier.
La France et l’Union Européenne doivent, de façon libre et indépendante, aider au développement
de l’Afghanistan et de sa population et consacrer l’argent dépensé pour la guerre à la reconstruction
de cet Etat, à la restructuration et à la remise en marche d’une économie réelle qui ne soit pas aux
mains des trafiquants.
Nous demandons au Président de la République française de renoncer à l’envoi de nouvelles troupes
en Afghanistan et de rapatrier celles qui sont là-bas pour mener une guerre injustifiée et non pas
pour aider à la reconstruction du pays.
Nous lui demandons aussi de prendre toute la distance possible avec l’OTAN qui, ici comme dans
le Caucase, est un facteur de guerre et non pas de paix.
Nous ne voulons plus de morts sur les champs de bataille mais des hommes vivants développant
avec tous les pays des coopérations en faveur de la paix, du développement durable et des droits
de l’homme.
Le Mouvement de la Paix va proposer à ses partenaires du collectif « OTAN-Afghanistan » de se réunir dès que possible pour décider des actions à mener contre la dérive aveugle à laquelle nous assistons.
Saint Ouen le 20 août 2008
LE MOUVEMENT DE LA PAIX
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Le président afghan Hamid Karzaï et Nicolas Sarkozy le 20 août 2008


