Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des milliers de morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine.
Le Mouvement de la Paix, son comité local au nom duquel j’ai l’honneur de m’exprimer exige un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui trois millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.
La guerre frappe de plein fouet toujours et d’abord les peuples. Obligés de fuir, ils abandonnent tout derrière eux et se retrouvent très rapidement en difficulté pour avoir accès à l’eau, l’alimentation, un toit, un travail… Tous les peuples qui fuient les guerres, la misère ou l’oppression sont dans cette situation. Notre devoir est donc d’accueillir dignement tous les réfugiés, sans distinction, car il ne peut y avoir de tri dans la fraternité. À l’inverse de ceux qui nous proposaient il y a encore quelques semaines, d’ériger des murs pour ne pas accueillir de réfugiés, nous répondons qu’il est au contraire important de construire des ponts de solidarité et des couloirs humanitaires sécurisés pour les accueillir.
Nous disons avec force Non à la guerre !
Cette guerre ne fait les affaires que des seuls marchands d’armes. Ce sont eux qui poussent à une surenchère dans l’utilisation d’armes de plus en plus sophistiquées, de plus en plus efficaces pour la Mort. Les armes Turques utilisées hier par l’Azerbaidjan contre l’Arménie sont aujourd’hui utilisées par l’Ukraine contre la Russie ; celles vendues par la France, par la Grande Bretagne, par les USA pour alimenter tous les conflits du Monde se retrouvent en Ukraine et enrichissent les marchands de canons.
En un mois, l’action des français Thales et Dassault a augmenté de 35 % et 16,4 %, celle du suédois Saab, de 61 %, celle du britannique BAE Systems, de 22 %,, celles de Rheinemetall en Allemagne de 40% et celle de l’italien Leonardo, de 36 %. Et que dire des USA qui détiennent 40% du marché mondial et de la Russie dont les entreprises détiennent 20% du marché mondial..
NON les peuples n’ont jamais rien à gagner dans les confrontations armées.
C’est pour cela qu’il faut dire Non à la guerre et Oui aux solutions non-violentes, politiques, diplomatiques et négociées dans l’esprit de la Charte des Nations Unies et avec les Nations Unies comme cadre privilégié d’élaboration des solutions politiques et diplomatiques.
Oui à la réduction des dépenses d’armement, à l’élimination des armes de destruction massive et à la mise en œuvre du Traité sur l’Interdiction des Armes Nucléaires (TIAN).
Oui à des négociations entre tous les pays Européens sur les conditions de la paix et d’une sécurité mutuelle en Europe dans l’esprit de l’Acte final de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (dit aussi l’acte final d’Helsinki ). Pour une Europe de paix et de coopération, pour un système de sécurité mutuelle en Europe, incluant le retrait de la France de l’OTAN et à terme, la dissolution de l’OTAN. Œuvrer au développement de la « culture de la paix » défini par l’ONU en travaillant notamment au désarmement nucléaire, à l’arrêt du commerce des armes et à promouvoir la résolution des conflits potentiels ou existants par le dialogue et la diplomatie. Mais la culture de la paix c’est aussi l’éducation, le développement social, la libre circulation de l’information, l’égalité des genres, la participation démocratique, la tolérance et la solidarité et d’une façon globale le respect de tous les droits humains.
Nous appelons donc chacun à s’engager dans la solidarité active et nous remercions la Municipalité de Sarcelles pour les actes concrets déjà mis en œuvre et son soutien à toutes les actions que les citoyens pourront développer dans les jours et les semaines à venir.
Intervention de Manuel Alvarez