« Pourquoi tant de guerres ? »
Le Comité Chambérien du Mouvement de la Paix, avec le soutien des associations locales de la LDH, de France-Palestine Solidarité, d’ATTAC, de Solidarité Enfants Palestiniens, d’Amnesty International et des Amis de la Librairie J.J. Rousseau, avait invité l’historien et journaliste Dominique Vidal pour traiter cette importante question qui ne peut laisser personne indifférent : le public ne s’y est pas trompé et 150 personnes s’étaient déplacées à l’Espace P. Cot pour l’écouter.
Dominique Vidal, historien et journaliste invité par le Comité Chambérien du Mouvement de la Paix, avec le soutien des associations locales de la LDH, de France-Palestine Solidarité, d’ATTAC, de Solidarité Enfants Palestiniens, d’Amnesty International et des Amis de la Librairie J.J. Rousseau sur le thème “Pourquoi tant de guerres ?”
Le conférencier insista sur le changement de nature des guerres du XXI° siècle : les guerres interétatiques ont laissé progressivement la place à des guerres intérieures, souvent alimentées par des facteurs ethniques ou religieux. Selon le SIPRI, celles-ci représentent 70 à 80% de tous les conflits.
Ce changement remet en cause les « solutions » préconisées antérieurement : on ne peut vaincre la guerilla avec des bombardements aériens. En témoigne l’extrême chaos au Proche et Moyen Orient : échec de l’intervention des Etats-Unis en Irak ; répression sanglante du régime syrien contre l’opposition, qui a jeté une partie des rebelles dans les bras de Daech ; déstructuration de la Libye à la suite de l’aventure lancée par N. Sarkozy… Et le conflit israélo-palestinien, avec les moyens énormes utilisés par le gouvernement israélien, dure depuis 67 ans. Les conflits d’aujourd’hui appellent plus que jamais des solutions politiques et non militaires.
D’autant plus – rappelle D. Vidal – que les conséquences sont catastrophiques sur le plan humain : « Les civils, qui constituaient 5% des tués et blessés des guerres au début du XX° siècle en forment 90% au commencement du XXI°, dont 80% de femmes et d’enfants ». Et il faut ajouter la désastreuse multiplication des réfugiés et déplacés. Sans parler des attentats aveugles qui ne connaissent pas les frontières.
Est-ce que pour autant, les difficultés amoncelées dans la situation internationale sont insurmontables ? L’exemple de l’accord sur le nucléaire iranien, jugé longtemps impossible, arraché par le président Obama et son homologue iranien, montre que la volonté politique peut l’emporter sur les velléités militaires.
Et il faut plus que jamais améliorer les institutions internationales, notamment renforcer à l’ONU les pouvoirs de la structure démocratique qu’est l’Assemblée Générale où tous les Etats sont représentés à égalité.
L’exposé du conférencier était d’une telle richesse qu’il n’est pas possible dans un compte-rendu très synthétique, d’en traduire tous les aspects. On retiendra particulièrement sa conclusion : pour contrer toutes les dérives bellicistes, « seule la mobilisation des opinions publiques peut garantir le retour à une ligne indépendante et constructive, digne de celle que le général De Gaulle avait impulsée dans les années 1960. Cette leçon vaut pour la France, mais aussi plus largement… ».
Après le débat, qui a permis à bon nombre d’auditeurs de poser leurs questions, le buffet qui terminait de façon conviviale la soirée était offert grâce aux très bonnes choses apportées par beaucoup d’amis.
Nous avons beaucoup travaillé à la préparation de cette conférence et ce succès est un vrai motif de satisfaction. Nous savons bien qu’il y a encore beaucoup à faire dans la lutte pour la paix mais une soirée comme celle-là est un sérieux encouragement à poursuivre notre travail militant.
Près de 150 personnes se sont déplacées le 27 mai dernier pour écouter Dominique Vidal, historien et journsliate à l’Espace P. Cot de Chambéry.
