L’assassinat du Général Soleimani, un des plus hauts responsables de l’Etat iranien, qui plus est sur le territoire d’un pays tiers, ne peut être considéré que comme un acte de guerre quels que soient les arguments avancés par les USA sur les crimes commis par ce général ou l’attaque subie le vendredi 28 décembre par un camp de militaires des USA près de Kirkouk en Irak, ou la volonté politique étatsunienne de répondre à l’attaque récente de leur ambassade à Bagdad.
Les conséquences d’un tel acte, illégal au regard du droit international, peuvent être catastrophiques pour l’Irak, l’Iran, l’ensemble du Moyen Orient et le monde entier, d’autant que la détérioration récente de la situation en Libye avec l’intrusion de forces militaires étrangères (turques et de groupes de mercenaires) dans ce pays augmente les risques d’embrasement généralisé et de nouvelles guerres dévastatrices qui de plus favoriseraient la réémergence de Daesh.
Les premières victimes seront les peuples d’Irak, d’Iran, du Moyen Orient etc qui depuis plusieurs mois tant au Liban, qu’en Irak, en Iran et en résonnance avec d’autres peuples malgré la répression, luttent pour un avenir meilleur et font entendre leurs aspirations à vivre en paix, en fraternité, en liberté y compris en remettant en cause les sectarismes religieux et confessionnel.
Notre devoir moral est non seulement de dénoncer cet acte pour ce qu’il est mais aussi de prévenir toute escalade de violence comme cela semble être engagé avec le lancement de missiles iraniens sur des bases militaires de la coalition armée en Irak, avec les menaces d’attaques contre l’Iran proférées par Trump.
Il est tout aussi important de rappeler les responsabilités des Usa et de l’Otan dans la situation que connaissent ces régions en raison en particulier de l’agression impérialiste des USA contre l’Irak en 2003, mais aussi la responsabilité de la France pour ce qui concerne la Libye.
Nous devons aussi agir pour que tout ce qui est possible soit fait pour préserver l’accord sur le nucléaire iranien d’autant que Trump dans sa conférence de presse du Mercredi 8 janvier 2020 exige que les Européens quittent l’accord sur le nucléaire de 2015 et a demandé à l’Otan de s’impliquer “beaucoup plus” au Moyen-Orient. (Source France 24)
Le Mouvement de la Paix sait par expérience que la guerre n’est pas une réponse et qu’elle ne le sera jamais.
Il demande que notre gouvernement agisse pour que les Nations-Unies, seules habilitées à régler ces questions, prennent des décisions allant dans le sens d’une désescalade et de solutions politiques. Celles-ci doivent prendre en compte en priorité les intérêts et la parole des peuples concernés dans le respect de leurs diversités internes, de leur souveraineté et de l’intégrité territoriale des Etats.
L’urgence est à la mobilisation des opinions publiques, au-delà des frontières géographiques, politiques et sociales pour éviter une extension de la guerre et pour construire une solution politique et un avenir de paix.
Le Mouvement de la Paix appelle solennellement tous les mouvements pacifistes du monde et toutes les organisations qui agissent pour la paix ainsi que les Etats et institutions internationales à prendre des initiatives dans ce sens. Le Mouvement de la Paix contribuera à la mise en œuvre de journées nationales et mondiales d’action contre de nouvelles guerres au Moyen orient et contre l’Otan.
A Paris, le 9 janvier 2020
Le Mouvement de la Paix